Le parti Radhi a tenu une assemblée générale le 1er novembre, à Bangwa Kuni, au nord de Ngazidja. L’ordre du jour portait sur la situation politique du pays. Un communiqué a même été publié à cet effet dans lequel, la formation politique dont le leader emblématique est Houmed M’saidie, porte-parole du gouvernement, a tiré à boulets rouges “sur certains opposants”. Ceux-ci sont jugés “belliqueux, assoiffés de pouvoir au mépris du droit et de la démocratie”.
Un sujet qui n’était pas, dit-on, inscrit à l’ordre du jour s’est invité lors de cette rencontre qui a vu la participation du secrétaire général de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc) et du gouverneur de l’île de Mwali, Mohamed Said Fazul. Celui de la fusion très probable entre la Convention pour le renouveau des Comores (principal parti au pouvoir) et le Radhi.
Pour le secrétaire national par intérim de la formation, Moussa Abdallah Moumine, “plusieurs étapes sont à franchir avant d’arriver à cette fusion”. Ainsi, il a parlé de la mise en place de commissions, lesquelles devront soumettre aux deux partis des propositions pour la faisabilité du projet. Il sera également question, selon notre interlocuteur, de conditions à respecter de part et d’autre “afin que cette fusion voit le jour et même d’une nouvelle appellation”. Interrogé sur la teneur des conditions, il a préféré botter en touche, disant “se réserver pour le moment”.
Un mariage en gestation entre le Radhi et la Crc ? Cela n’est pas sans rappeler ce qu’il s’est passé il y a plus de 6 ans. Pour les profanes, le Radhi est né à la suite d’une fronde menée par certains leaders de la Crc, laquelle avait à sa tête, Houmed M’saidie, entre autres leaders frondeurs. A cette époque, il avait croisé le fer avec Hamidou Karihila, autre ponte de la Crc, depuis passé à l’opposition.
L’imminence de cette fusion a donc convoqué quelques souvenirs et parfois quelques commentaires acerbes. Loin d’en rougir, le patron par intérim préfère dérouler le curriculum vitae de la jeune formation née de cette scission. “Au cours de notre existence, nous avons organisé par deux fois, l’élection du secrétaire général de notre parti, nous avons participé aux échéances de 2016 en briguant la vice-présidence. Nous avions des élus, députés, maires, lesquels nous ont permis de figurer parmi les partis reconnus par la loi”, devait-il énumérer. Parmi les raisons du divorce de 2014, il y avait la contestation par les frondeurs “du candidat naturel du parti”.
Est-ce-à dire que les leaders actuels du Radhi (du moins ce qu’il en reste) ont renoncé à toute ambition présidentielle ? “Nul ne connait les candidats des élections de 2024”, a argué notre interlocuteur, inspecteur pédagogique de son état, en prenant le soin de professer que “les différends d’hier peuvent nous unir aujourd’hui”.
Moussa Abdallah Moumine estime que face à la situation politique, “aucun parti ne peut s’autosuffire”. Il en appelle aux partis membres de l’Amp à venir les rejoindre dans cette dynamique, l’Alliance ayant été “un catalyseur pour la prochaine union Crc-Radhi”.
Pour le secrétaire général de l’Amp, Ali Mliva Youssouf, “l’idéal serait de faire un débat de fond sur l’opportunité de fusionner tous les partis composant l’Alliance, avec comme dénominateur commun, l’union sacrée de ceux qui soutiennent le chef de l’Etat, il ne faut pas qu’il soit réduit à deux partis”, devait-il plaider alors que nous l’avons contacté au téléphone ce lundi. Autrement, ce serait selon lui, “un très mauvais signal envoyé aux autres partis qui soutiennent Azali Assoumani”.
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