Des responsables politiques, alliés du pouvoir ont annoncé “la création d’un courant de pensée au sein de l’Alliance de la mouvance présidentielle”. Il s’agit d’une coalition de partis dénommée “le G10” dont le protocole d’accord fixant les modalités de sa mise en place a été signé le 19 décembre dernier. On y trouve l’actuel gouverneur de l’île autonome de Ndzuani, Anissi Chamsiddine via sa formation politique le Soma, le Dudja et l’Apsi des anciens présidents de l’île de Ngazidja, Mze Soulé Elback et Mohamed Abdouloihab. Les différents interlocuteurs du “G10” que votre journal a pu contacter s’accordent à dire que la principale revendication de ce courant de pensée demeure “l’application des résolutions issues des Assises nationales de 2018”. C’est le cas de Mohamed Abdouloihab qui estime “que quand l’on s’engage pour quelque chose, l’honnêteté intellectuelle exige qu’on aille jusqu’au bout”.
Et de rappeler, les investissements financiers consentis, les efforts intellectuels fournis pour la réussite de ce grand événement et de tout le bénéfice qu’en tirerait le pays d’en appliquer ses recommandations. En réalité, même si la non-application des résolutions des assises constitue un sujet qui fâche, dès le début de l’année, une tension au sein de l’Amp était perceptible pour d’autres raisons. L’on se souvient des passes d’armes entre coalisés lors des dernières élections législatives et communales.
En interne, les visées hégémoniques de la principale formation au pouvoir, la Crc étaient fortement critiquées. “Il est vrai que nos partis politiques n’étaient majoritairement pas consultés dans les prises de décision, d’où l’idée de ce front intérieur pour bousculer le Baobab et pour cette raison, 10 partis sur les 16 ont jugé utile de se rassembler au sein du G10”, a déclaré l’ancien président de l’île de Ngazidja.
A la question de savoir si la coalition ne regrettait pas de ne pas avoir envoyé de candidats aux élections de février, Mohamed Abdouloihab reconnait “que nous aurions voulu envoyer des candidats, nous espérions même une liste unique pour les législatives mais cela ne s’est pas passé comme prévu, il y a même eu des consignes pour retirer des candidatures au milieu du processus”.
L’Amp est composée de 21 partis ou mouvements et non 16
Par ailleurs, il est également reproché au secrétaire général de l’Amp, Ali Mliva Youssouf, de ne pas avoir su donner de la voix à l’Alliance lors des échéances législatives et municipales. “Le pouvoir n’était pas défendu par le secrétariat général de l’Amp, qui était amorphe et ne répondait pas aux attentes de la coalition”, a fustigé Karim Taki dont l’Undc est membre fondateur du “G10”. Celui-ci estime par ailleurs que le mandat d’Ali Mliva Youssouf est arrivé à son terme. Il assure toutefois, “ pour l’instant, nous sommes derrière le chef de l’État et nous faisons toujours partie de la Mouvance”.
En tout cas, le secrétaire général de l’Amp, Ali Mliva Youssouf conteste le nombre de partis composant la coalition dont il est à la tête : “l’Amp est composée de 21 partis ou mouvements et non 16”, a-t-il indiqué au téléphone. Celui-ci juge “déplorable” la démarche du “G10” .A ce propos, “si la majorité des partis composant l’Amp n’ont pas souscrit à ladite démarche, c’est parce qu’elle n’est pas claire”, a-t-il supputé. Concernant la présence du Soma au sein de la coalition, le secrétaire général de l’Amp fait valoir “qu’il n’avait aucun commentaire à faire à ce propos”. Quant à son mandat aujourd’hui contesté, “il prend fin en juin 2021”, selon lui.