Depuis la rupture de la coopération diplomatique entre les Comores et l’émirat du Qatar, les passions se déchaînent au sein des partis politiques. Après l’appel lancé avant-hier par le secrétaire général du parti Crc, Ali Mhadji pour acter le divorce entre sa formation politique et le parti Juwa, le secrétaire général du parti de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi a tenu à remettre les pendules à l’heure.
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Dans un entretien avec Al-watwan, le député Ibrahim Mohamed Soulé estime que pour qu’il y ait divorce, il faut un mariage au préalable.
«Je l’affirme et confirme, il n’y a jamais eu d’accord d’alliance entre les partis Crc et Juwa. Certains crient au divorce alors qu’il n’a jamais eu de mariage ni d’accord entre nos formations», a-t-il dit d’emblée.
Selon notre interlocuteur, si accord il y a, c’est entre des candidats du Juwa et le candidat Azali Assoumani, d’une part, et le président Sambi et le candidat Azali Assoumani, d’autre part.
En effet, il expliquera que le premier accord a été scellé entre les candidats Salami Abdou Salami, Saïd Abdallah Salim qui représentait le Juwa à Ngazidja pour les gubernatoriales et les vice-présidents du candidat Fahmi Said Ibrahim, à savoir Mohamed Bacar Dossar et Mohamed Elhad.
Un accord, quel accord ?
L’autre accord porterait sur huit pages, signé par l’actuel chef de l’État et l’ancien locataire de Beït-Salam, Ahmed Abdallah Sambi, qui serait rendu public un jour si jamais le besoin se faisait sentir.
«C’est dans cet accord de huit pages que la dot a été fixée avec des engagements précis. Que ceux qui parlent de divorce, nous disent s’ils sont prêts à s’acquitter de la dot fixée dans cet accord confidentiel», devait renchérir le secrétaire général du Juwa.
Il a, par ailleurs, indiqué que ceux qui appellent au divorce aujourd’hui, étaient tout simplement des spectateurs comme lui lors de la signature de ces différents accords.
Un communiqué nuisible
S’agissant d’un accord liant deux personnalités d’envergure nationale, seules eux deux peuvent décider de séparer leur chemin.
Pour revenir à l’actualité de son parti, le chef de file des députés Juwa à l’Assemblée nationale devait forcement revenir sur le cas du docteur Sounhadj Attoumane, auteur d’un communiqué désavouant les propos du président d’honneur du Juwa.
Ce dernier affirmait dans une vidéo, que les Comores devaient opter pour la neutralité et privilégier le dialogue dans la crise qui secoue le Qatar et l’Arabie Saoudite.
«Le président Sambi n’a pas demandé au chef de l’Etat de changer d’avis. Il a exprimé un avis personnel au même titre que plusieurs personnes.
Mohamed Ali Soilih a repris pratiquement les mêmes mots, est-ce pour autant qu’on va lui faire un procès ?*» s’interrogea-t-il. Et lui de fustiger l’attitude du docteur Sounhadj Attoumane qui ne parlerait qu’en son nom propre puisqu’il n’aurait qu’un simple statut de «membre du Juwa».
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Il faut, en effet, rappeler que le Juwa a prononcé la destitution de son ancien secrétaire général adjoint en avril dernier pour un comportement jugé «nuisible».
Pour le député, Ibrahim Mohamed Soulé, «Tout ce qu’il raconte n’est rien d’autre qu’un ramassis de mensonges. Il est quelque part nuisible puisqu’il est animé d’une seule volonté à savoir détruire le parti Juwa.
C’est quelqu’un qui scie la branche sur laquelle il s’est assis». Ce sont des propos d’une véhémence rare. Pour notre source, Sounhadj ne raconte que des mensonges puisqu’il a associé Ibrahim Mhoumadi Sidi, le contrôleur général du Juwa Ahamada Moussa ou le trésorier général adjoint du parti, Mohamed Massoundi à son communiqué.
A noter qu’effectivement, Sidi s’est fendu d’une déclaration sur les réseaux pour, en effet, se désolidariser du communiqué de Sounhadj.
*Mohamed Ali Soilihi a apporté un démenti au communiqué dont parle le secrétaire général du parti Juwa et qui a été publié hier