Les Comoriens ont assisté dans la matinée d’hier à l’intronisation du président réélu le 24 mars dernier, Azali Assoumani. Après la cérémonie d’investiture, l’Ambassadeur Ahamada Hamadi a réagi sur les enjeux qui attendent le nouveau gouvernement. «Quand on a suivi la campagne électorale et le discours d’aujourd’hui du chef de l’Etat, on se rend compte que la nouvelle gouvernance fait face a quatre enjeux : un enjeu sécuritaire, un enjeu démocratique, un enjeu économique et un enjeu diplomatique», a-t-il résumé. Pour l’Ambassadeur, la sécurité est le premier défi du président Azali Assoumani.
L’enjeu sécuritaire
«Notre pays semble bousculé par des courants qui n’acceptent pas l’évolution du pays et qui sortent du langage démocratique pour tenir un langage violent. Une démocratie un peu en marge des normes connues.», soulignera-t-il avant de poursuivre que «cette déstabilisation qui est entretenue peut éventuellement freiner les autres efforts qui sont nécessaire pour le développement du pays. Donc, il faut que la securité soit garantie pour qu’il y ait la stabilité et sauver le vivre-ensemble des Comoriens. La paix est notre richesse comme l’à toujours dit le président Azali Assoumani dans ses discours».
Ahamada Hamadi a insisté sur la valeur des Comoriens qui doivent se battre pour le maintien de la paix et la stabilité en respectant les lois et les règles qui régissent le pays. «Nous devrions comprendre que nous sommes tous des Comoriens et que nous sommes dans un pays démocratique. Chacun de nous a le droit de montrer ses idées. Mais nos idées et nos actions doivent respecter la loi. C’est à ce moment la que nous aurons un Etat de droit et démocratique. Si jamais, il y a quelqu’un qui ne respecte pas la loi, l’Etat doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des citoyens», a expliqué l’ambassadeur. Le deuxième enjeu qui attend la nouvelle gouvernance, c’est l’enjeu démocratique.
L’enjeu démocratique
Ce point qui a été beaucoup abordé par le chef de l’Etat est un défi non négligeable sur le bien être de la population. «Sur la démocratie, il faut d’abord, organiser, expliquer c’est-à-dire s’occuper plus de la communication pour développer la citoyenneté, amener les Comoriens à comprendre leurs droits et leurs devoirs. Mais les amener également à comprendre rapidement la gouvernance et ses actions pour pouvoir se faire une idée et ne pas se laisser manipuler par les intox qui sont souvent des mensonges véhiculés pour ceux qui veulent que le pays ne réussisse pas. Je le dis toujours que la démocratie oblige à avoir un pouvoir et une opposition, des opinions contradictoires, mais il faut aussi qu’il y ait des règles communes qui doivent être respectées. La démocratie et la liberté ont un cadre. Ce cadre là, c’est la loi. Et si on enfreint à la loi on met le pays dans des perturbations», a expliqué Ahamada Hamadi assurant que «le développement est possible si le pays est stable ; si la citoyenneté est assurée et si le citoyen est capable aussi de participer à l’effort du développement. Donc, les journalistes doivent informer, éduquer pour que les citoyens puissent bien comprendre».
Troisième enjeu c’est l’économie. Ici l’Ambassadeur Ahamada s’est focalisé sur le développement. Mais surtout sur la vision du chef de l’Etat de faire de l’Union des Comores, un pays émergent à l’horizon 2030. «Le gouvernement Azali 3 à l’obligation de développer l’économie. Chaque Comorien doit gagner sa vie. La lutte contre la pauvreté c’est ce qui fait l’émergence. Il nous faut des routes, des hôpitaux, des écoles, il faut lutter contre le chômage des jeunes, entre autres», a-t-il proposé.
L’enjeu économique
Enfin, c’est la diplomatie. Sur cette partie, l’ambassadeur Ahamada Hamadi a montré qu’il est temps que le pays s’ouvre vers l’extérieur et que les Comoriens se sentent bien fiers partout où ils se trouvent dans le monde. «La diplomatie c’est l’ouverture du pays à l’extérieur. C’est aussi trouver des solutions à la question de Mayotte «, fera-t-il comprendre avant de rassurer que la question de Mayotte aura sans doute de solution dans les prochaines années car «le dossier se trouve dans les mains d’un expert. Le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, fait un bon travail».
L’enjeu diplomatique
L’ambassadeur Ahamada partage les démarches du chef de la diplomatie comorienne et du président de la République qui favorisent le dialogue entre les Comores et la France. «Il faut que nous ayons des relations suivies et régulières avec la France. Cela nous ramène à des confrontations, dès fois à des bousculades, dès fois à des retraits, mais ensuite il faudra se retrouver. La France est au centre de la diplomatie comorienne. On ne peut pas se passer de la France. On a un conflit territorial mais on a aussi une longue histoire de coopération qui doit être entretenue. On à une diaspora qui est utile pour notre pays. Nous avons des Comoriens qui sont binationaux», devait-il rappeler.
Chamsoudine Saïd Mhadji