Anissi Chamsidine, le gouverneur de l’île de Ndzuani, a tenu une conférence de presse le vendredi 20 octobre dernier dans un hôtel à Moroni. Il a réaffirmé sa décision de ne plus se représenter aux élections prochaines, pour briguer un nouveau mandat à la tête de l’exécutif anjouanais. Selon lui, cette décision a été prise « dans l’intérêt du pays, du peuple et de » son « propre bien-être ». Il n’a pas fourni davantage d’explications sur les raisons de cette décision. Cependant, en répondant à une question d’un journaliste, Anissi Chamsidine a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une « trahison » envers le président Azali Assoumani. « Je m’oppose à la corruption et à ceux qui profitent du système », a-t-il dit.
Par la suite, il a dénoncé la corruption dans le processus d’attribution des bourses d’études au Maroc. Le conférencier a dénoncé des pratiques inéquitables. « J’ai constaté que l’attribution de ces bourses n’était pas aussi équitable qu’annoncé, en particulier pour les candidats de Ndzuani ayant obtenu des mentions », a-t-il dit, affirmant que cette inégalité se perpétuait d’année en année. Selon lui, la gestion des bourses profite à un groupe de personnes qui n’hésitent pas à arnaquer des élèves et leurs familles.
La gestion de la coopération décentralisée par le gouvernement
Pour lui, il n’est pas acceptable que des élèves aient à payer des frais de dossier, d’autant plus que le service des bourses «connaît le nombre de bourses disponibles, mais continue d’inciter les élèves à postuler moyennant des frais de 10 000 francs par dossier». «C’est du vol », a-t-il estimé. « Ils encaissent 104 millions de francs, sans véritablement aider les familles, mais en les exploitant », a-t-il de nouveau dénoncé. Les billets aller simple coûtent plus de 600 000 francs comoriens. Tout cela soulève, selon lui, des inquiétudes concernant des pratiques injustes et peu transparentes, où certaines personnes semblent en tirer profit au détriment des familles des étudiants.
Une situation qu’il a jugée loin d’être normale.Anissi a également critiqué la gestion de la coopération décentralisée par le gouvernement. Il a affirmé que les communes avaient le droit de signer des accords de coopération avec d’autres pays, mais que le directeur de cabinet du ministre des Finances «s’oppose systématiquement à de telles démarches en demandant ce que ces autorités communales et autres comptent faire à l’étranger, malgré la lettre de mission délivrée par le secrétaire général du gouvernement ». «Il y a des dysfonctionnements dans notre administration», a-t-il dit. En ce qui concerne son avenir politique, Anissi Chamsidine a déclaré qu’il ne pouvait pas se prononcer pour le moment, mais qu’il le fera le 23 mai 2024, jour de son départ de Dar-nadjah. Quant à son parti politique, le Soma, il se réunira le 29 octobre pour officialiser sa position sur les prochaines élections.
À la fin de sa conférence, le gouverneur de Ndzuani a insisté sur le fait que le service envers la nation doit primer sur le service envers un individu.
Il a exhorté les candidats aux élections «à proposer des alternatives valables plutôt que de chercher systématiquement le pouvoir, qui n’est pas une fin en soi». «Quant aux personnes qui pensent qu’une nomination implique une subordination à un individu, elles n’ont pas compris l’essentiel. Notre engagement est envers la nation dans son ensemble, pas envers un individu», a conclu celui qui a pourtant toujours affirmé avoir juré de ne jamais se mettre en conflit avec l’administration fédérale.