Il a dit avoir vu, contrairement à ce dont il s’attendait, « un premier rassemblement qui n’a pas été inclusif, qui n’a pas pu réunir les partis politiques de l’opposition et les autorités de l’île de Ndzuani et qui n’a pas clarifié les résultats attendus de ce Comité de pilotage ni des assises » elles-mêmes.
« Nous avions pourtant cru que ce jour-là tout serait déballé : que l’on saurait ce que l’on attend au juste des assises et du Comité de pilotage, mais rien de tel n’a été exprimé. Nous avons par contre entendu d’un membre du M11, que les gouvernements successifs et les partis politiques de ce pays n’avaient jusqu’ici pas pu réunir les Comoriens autour de la même table, et que ce sont eux aujourd’hui qui le font. Ce qui nous a surpris, vu qu’eux-mêmes n’ont pas pu le faire à ce premier rendez-vous », a-t-il dit.
Pour le leader du parti Soma, le M11 a donc failli à sa première entreprise. « Le Mouvement du 11 août, qui s’est approprié la mission de rassembler les comoriens autour de ces assises, a failli : il n’a pas pu réunir les comoriens dans ce premier rassemblement, mais pas seulement, il a poussé le président de la République à prendre un décret qui a semé la zizanie dans ce pays », estime l’ancien gouverneur de Ndzuani.
Et tout en se déclarant favorable aux assises, lesquelles « permettront, selon lui, de corriger les erreurs du passé pour un meilleur avenir », Anissi Chamsidine se dit pourtant « persuadé que notre sous-développement demeure lié à une mauvaise gouvernance, mais pas à notre législation ni à cause de la présidence tournante ».
Dans son intervention, le prédécesseur d’Abdou Salami a vivement critiqué l’exécutif anjouanais actuel et le parti Juwa, pour avoir boudé le Cpan et la cérémonie de son investiture.
« En boycottant le Comité et le rassemblement du lundi dernier, les autorités de l’île de Ndzuani ne se sont pas montrées responsables. Au lieu d’aller défendre les intérêts d’Anjouan aux assises, elles préfèrent le faire par le biais de décisions issues du congrès de leur parti », leur a-t-il reproché.
Des critiques acerbes, toujours dans le cadre des assises, Anissi en adressera également au président Azali Assoumani et à son gouvernement.
« Au vu de ce que nous avons vécu jusqu’à présent, nous donnons raison à ceux qui doutent de la sincérité de ces assises. Les discours du président de la République, de ses vice-présidents et ministres ne rassurent pas les Comoriens.Mais ils ne doivent malgré tout pas nous exclure du débat public. Le parti Soma prendra part aux assises, si tant est qu’elles aient lieu, et il défendra la tournante et l’autonomie des îles. Nous espérons, à travers ce rendez-vous, assister à un échanges de points de vue, et non pas à un échange de tirs entre des gens qui ont rompu à cause du pouvoir, ni à un congrès d’un parti », a-t-il dit.
Anissi défend bec et ongles le maintien de la présidence tournante. Il n’ose même pas imaginer que l’idée de sa suppression puisse effleurer la pensée du chef de l’Etat.
« Le chef de l’Etat n’a pas dit qu’il modifierait la Constitution, mais de nombreux Comoriens le présument. Le président n’a pas dit qu’il supprimerait la tournante, ou peut-être que c’est moi qui ne l’ai pas entendu, mais il ne peut pas le faire car c’est par cette tournante qu’il est arrivé au pouvoir. Il a ainsi commencé la tontine. Est-ce qu’on peut se retirer d’une tontine après avoir touché son tour ? Certes non », s’est-il dit.