Après avoir reçu le «Mouvement du 11 août» le mardi 4 juillet, le président Azali Assoumani a donné son accord pour l’organisation des assises nationales afin d’évaluer les 42 ans de l’indépendance.
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Il a engagé son gouvernement et a mis en garde contre toute volonté malfaisante qui viserait à raviver
«les démons du séparatisme».
Dans un entretien avec Al-watwan, un des membres du «Mouvement du 11 août», Idriss Mohamed, a accepté de revenir sur cette rencontre avec le chef de l’État et sur les questions qui entourent les assises.
Pour notre interlocuteur, les assises vont tourner autour de cinq points essentiels à savoir
l’édification de l’État, la consolidation de la nation, la question de Mayotte, l’édification économique et sociale et la place de notre pays sur la scène internationale.
Concernant le premier point, il expliquera qu’il s’agira d’échanger pour avoir un État avec les singularités du pays. Et Idriss Mohamed d’expliquer que «notre nation a émergé comme réalité historique tangible avant la colonisation et elle s’était dotée d’une forme d’organisation qui lui permettait de gérer le pays. La colonisation a tout transformé puisqu’on nous a imposé des modèles étrangers inadaptés».
Garder l’indépendance du mouvement
Concernant l’organisation des assises et le timing puisque des voix montent au créneau pour demander la fin de ce cycle de la tournante avant d’organiser les assises, notre source nous apprend que des efforts ont été déployés avant l’avènement du régime actuel, mais que l’ancien président Ikililou Dhoinine n’y avait jamais donné suite.
«Le Mouvement du 11 août avait opté pour les assises avant les présidentielles. Malheureusement la proximité des élections et l’attitude de l’ancien président, qui n’a jamais accepté de nous rencontrer, n’ont pas permis de le faire. Les personnes se sont focalisées sur la tournante et pensent que c’est l’enjeu principal. Il faudra aborder la question, tirer les leçons, échanger largement et envisager le futur en veillant à ne pas alimenter le jeu des séparatistes qui sont à l’affût», a-t-il dit.
Pour lui, le fait de se focaliser sur la présidence tournante permet d’ «alimenter le feu qui couve». Et d’expliquer que l’initiative du mouvement ne peut être assimilée à du séparatisme puisque seule «l’unité sur des bases saines nous intéresse. Raison pour laquelle, les assises vont se situer sur les cinq points précités. Que certains essayent de semer le trouble, c’est leur affaire et pas la nôtre».
Le mouvement espère que lorsque la préparation des assises entrera dans sa phase active, tout le monde comprendra que personne ne fait le jeu des séparatistes.
Après la prise de position de Beït-Salam, certains peuvent se demander si le mouvement citoyen saura garder son indépendance.
À ce propos, malgré l’implication du gouvernement, notamment dans la volonté de financer cet événement, les membres qui œuvrent pour l’organisation de ces assises nationales n’entendent pas «dévoyer leur initiative».
«Nous serons jaloux de notre autonomie et de notre combat pour que notre initiative ne soit pas dévoyée. Le gouvernement jouera un rôle de premier plan comme les autres parties prenantes. En tout cas, soyez sûr que si les choses nous échappaient, nous prendrons nos responsabilités»,
a rassuré notre interlocuteur. À en croire ce dernier, les assises seront financées par le gouvernement et d’autres institutions à l’image des partenaires du pays.