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Après le scrutin référendaire : La Mouvance présidentielle parle «d’une Opposition anti-démocratique»

Après le scrutin référendaire : La Mouvance présidentielle parle «d’une Opposition anti-démocratique»

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Des politiciens qui soutiennent le régime actuel se réjouissent des résultats du référendum et égratignent l’Opposition qui n’aurait pas à se targuer d’avoir provoqué le boycott de 37% des électeurs comoriens. «Les Comoriens n’ont pas suivi le mot d’ordre de l’Opposition appelant à la non organisation de scrutin», estime Houmed Msaidié alors que Djaé Ahamada Chanfi conseille aux opposants de plancher dès à présent sur leur candidat à l’élection présidentielle de 2019. Au cours des échanges avec la presse, la mouvance présidentielle a évoqué une Opposition et une «certaine société civile» qui auraient appelé les forces de l’ordre à «commettre un coup d’Etat».

 

Après le président de la République, les ministres de l’Intérieur et des Finances, hier c’était le tour de la mouvance présidentielle de tenir une conférence de presse dans la matinée au restaurant le Select pour se féliciter des résultats obtenus lors du référendum du lundi 30 juillet et de remercier les Comoriens «qui n’ont pas entendu l’appel à l’affrontement lancé par l’Union de l’opposition». En effet, si la mouvance présidentielle exulte, c’est parce que selon les propos de l’ancien ministre, Houmed Msaidié, «les Comoriens ont montré suffisamment de maturité pour savoir ce qu’ils veulent». «Que nos adversaires ne se méprennent pas parce que le chiffre de 37% d’abstention n’est pas à mettre à leur crédit. Un seul parti avait appelé à voter le Non et il s’agit de Badili Comores. En revanche, l’Union de l’Opposition s’est réfugiée sur le terme boycott mais en réalité, pour qu’il y ait un élan de boycott, il aurait fallu que l’opposition soit active sur le terrain. Ce qui n’est manifestement pas le cas», devait-il souligner.


Poursuivant sur sa lancée, le leader du parti Radhi est revenu sur des accusations qu’il avait portées sur l’Opposition qui aurait poussé les forces de l’ordre à commettre un coup d’Etat. «Effectivement, l’Union de l’opposition et une certaine société civile ont signé un document demandant à l’armée de commettre un forfait et s’accaparer du pouvoir. Ce courrier a été adressé, entre autres, au chef de l’Etat major. J’appelle le président de l’Union et son gouvernement à jeter un coup d’œil sur ce document et situer les responsabilités afin que les auteurs de cette grave affaire en payent les conséquences.», a-t-il demandé. L’Opposition a pris cher lors de l’intervention de Houmed Msaidié qui trouve qu’elle n’a pas joué son rôle. «Elle veut tuer la démocratie dans le pays en prônant la violence au détriment du débat démocratique. Au lieu de constater sa présence sur le terrain, l’Opposition a mis en place une seule stratégie basée sur la violence heureusement que les actes qu’elle a projetés ont échoué», assène-t-il avant d’accuser les leaders de l’Opposition de n’avoir qu’un seul objectif, à savoir, détenir le pouvoir. Des propos partagés par le secrétaire général de la mouvance, Ali Mliva Youssouf.

«La violence comme unique stratégie»

Pour le conseiller diplomatique du président de l’Union, Djaé Ahamada Chanfi, les partis de l’autre mouvance en ont fini avec «les vendredis de tempête lors du ramadan, la cour constitutionnelle lors de la campagne. Aujourd’hui, ils ont un autre slogan à savoir l’ordre républicain». Il se réjouira de constater que dans les fiefs dits de l’Opposition, «les Comoriens ont voté massivement», avant de rappeler qu’une élection référendaire n’exige pas forcement la présence d’observateurs. Raison pour laquelle, il montre son étonnement lorsque l’on parle de bourrage d’urnes. «Ils ne sont pas venus et n’ont pas envoyé de représentants. Comment peuvent-ils parler de bourrage d’urnes», se demande-t-il. Djae Ahamada Chanfi conseillera aux opposants à réfléchir dorénavant «sur leur candidat à l’élection présidentielle prochaine parce que le notre est tout trouvé en l’occurrence Azali Assoumani». Au même titre que le conseiller diplomatique, celui chargé du monde arabe, Yahaya Mohamed Illiasse, confirme que la communauté internationale «s’est montrée satisfaite du scrutin et des félicitations ont été envoyées».


Invités à réagir sur les pressions et menaces que subissent les journalistes, les leaders de la mouvance présidentielle  déplorent les propos du ministre de l’Information ainsi que tous les propos déplacés tenus par des politiciens de l’Opposition comme du Pouvoir. «On ne cautionne pas les menaces, les agressions et la pression sur les journalistes. Ils font un travail difficile et à risques ; raison pour laquelle, ils ont besoin de liberté pour assurer leur travail. Les journalistes doivent également respecter les autres et en cas d’insultes ou de diffamations, l’on doit prôner la culture qui consiste à saisir la justice et non opprimer ou gifler les journalistes», expliquera longuement, Yahaya Mohamed Illiasse, soutenu par Houmed Msaidié. Pour ce dernier, «on condamne toutes les formes de violences à l’égard des journalistes. J’invite également ces derniers à éviter de renvoyer une image complaisante à l’égard de certains politiciens. L’on a l’impression que certains journalistes veulent tout simplement qu’un tel ait le pouvoir au dépens d’un tel», accusera-t-il.



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