L’exécutif de Ngazidja a tenu une conférence de presse hier, mardi 31 juillet à Ngazi Ngome pour informer l’opinion de sa position après le référendum du 30 juillet. Avant d’aborder les autres points saillants de la rencontre avec la presse, le commissaire à la production, Ahamada Ivessi, s’est indigné contre le comportement de ministre de l’information à l’égard des journalistes durant le jour du scrutin. «Des journalistes ont failli être agressés parce qu’ils voulaient exercer leur métier à Sanfil. Heureusement que les journalistes savent garder le sang-froid», a-t-il indiqué.
Sans mâcher leurs mots, les membres de l’exécutif de Ngazidja ont, à l’unanimité, rejeté les chiffres du ministre de l’Intérieur faisnt état d’un taux de participation de 63% annoncé avant-hier. Pour eux, « le taux devait être estimé à 25% ». Et d’ajouter : «les Grand-Comoriens ont répondu favorablement à l’appel fait par l’exécutif de Ngazidja. Ils ne s’étaient pas présentés aux urnes. Nous en sommes très reconnaissants. Malheureusement, des membres de bureaux de vote se sont permis de voter à leur place, de bourrer les urnes. Alors que le vote est un choix personnel». Le commissaire à la production estime que les villes et villages doivent organiser un hitma contre ce «délit commis par des membres de bureaux de vote».
Coup d’Etat ?
Pour illustrer, des membres de l’exécutif ont évoqué le cas de Mnugu ya Hamahame. «Sur 616 inscrits, 716 ont voté pour le Oui. Donc, le 104% pourrait être encore une fois au rendez-vous», ont-ils lancé. A les en entendire, un assesseur de bureau de vote à Vuvuni, s’est imposé en refusant de changer les voix du «Non» pour le «Oui». Ngazi Ngome a par ailleurs condamné avec fermeté l’agression du gendarme Ali Radjabou alias Abidhar au quartier Sanfil.
Ils condamnent «un acte indigne qui est contraire à la quiétude légendaire qui caractérise le pays». Le commissaire Ahamada Ivessi trouve que la déclaration du ministre de l’Intérieur a été trop prématurée. «Le ministre a accusé un parti politique sans qu’il y ait la moindre enquête», a-t-il martelé. L’exécutif de Ngazidja insiste sur le fait que « le scrutin référendaire importe peu dans la mesure où le processus électoral est illégal et que le taux de participation est moins de 50% ». Les conférenciers dénoncent un hold-up électoral : «Il n’y avait même pas d’arbitre. Les Comoriens n’ont pas voté. Donc, s’ils pratiquent leur projet de constitution, ce serait un coup d’Etat au niveau des Gouverneurs et des Vice-présidents».