C’est vrai, le pouvoir législatif n’a aucun moyen de pression sur le gouvernement, et ce dernier semble s’en réjouir. Le président de l’assemblée doit être comme un disque rayé à force de se plaindre des agissements gouvernementaux. Mais que voulez-vous, le gouvernement est si confiant dans l’adoption de ses projets de lois qu’il attend juste le dernier moment pour les déposer. Quel fair-play !
Et parlons de ces ministres et directeurs généraux de grandes sociétés d’État qui refusent d’être auditionnés. C’est vrai : pourquoi devraient-ils se donner en spectacle devant ce cirque ! Mais les députés ne sont pas en reste non plus! On dirait qu’ils préfèrent tenir leur langue pour ne pas jouer les épineux de service… C’est comme si on assistait à une réunion d’une association bien disciplinée, mais au moins ils lèvent la main pour voter. C’est déjà ça !
Et la session extraordinaire du 27 juillet 2023… C’était un vrai moment d’émotion ! Le président de l’assemblée a exprimé son regret vis-à-vis du comportement du gouvernement. Celui-ci organise des événements au palais du peuple sans inviter les députés. Et quoi encore !Finalement, notre assemblée est-elle le symbole de la démocratie ? Bien sûr : c’est une démocratie de conte de fées, avec des débats animés par six à dix élus qui soutiennent le gouvernement, et les autres qui lèvent juste la main pour voter. L’un d’eux ne croyait pas si bien dire en enjoignant ses camarades, « tous issus de partis politiques du pouvoir », de « rester dans le droit chemin de la politique établie ».
Ainsi va la démocratie dans toute sa splendeur à Hamramba !
Par Chamsoudine Saïd Mhadji et Sardou Moussa