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Assemblée nationale : Quand les élus jouent à cache-cache avec la démocratie !

Assemblée nationale : Quand les élus jouent à cache-cache avec la démocratie !

Politique | -

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Quelle magnifique assemblée nous avons ! Investie un vendredi pour bien commencer le week-end, après des élections boycottées par l’opposition, ça ne pouvait pas être plus démocratique. Avec ses 22 députés de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc) du président Azali Assoumani et ses 2 députés du parti Orange de l’ancien ministre de l’intérieur, on peut dire que c’est un parlement aux couleurs chatoyantes. On se demande vraiment s’ils s’amusent à se défier en criant «debout, débats contradictoires !»

 

C’est vrai, le pouvoir législatif n’a aucun moyen de pression sur le gouvernement, et ce dernier semble s’en réjouir. Le président de l’assemblée doit être comme un disque rayé à force de se plaindre des agissements gouvernementaux. Mais que voulez-vous, le gouvernement est si confiant dans l’adoption de ses projets de lois qu’il attend juste le dernier moment pour les déposer. Quel fair-play !


Et parlons de ces ministres et directeurs généraux de grandes sociétés d’État qui refusent d’être auditionnés. C’est vrai : pourquoi devraient-ils se donner en spectacle devant ce cirque ! Mais les députés ne sont pas en reste non plus! On dirait qu’ils préfèrent tenir leur langue pour ne pas jouer les épineux de service… C’est comme si on assistait à une réunion d’une association bien disciplinée, mais au moins ils lèvent la main pour voter. C’est déjà ça !


Et la session extraordinaire du 27 juillet 2023… C’était un vrai moment d’émotion ! Le président de l’assemblée a exprimé son regret vis-à-vis du comportement du gouvernement. Celui-ci organise des événements au palais du peuple sans inviter les députés. Et quoi encore !Finalement, notre assemblée est-elle le symbole de la démocratie ? Bien sûr : c’est une démocratie de conte de fées, avec des débats animés par six à dix élus qui soutiennent le gouvernement, et les autres qui lèvent juste la main pour voter. L’un d’eux ne croyait pas si bien dire en enjoignant ses camarades, « tous issus de partis politiques du pouvoir », de « rester dans le droit chemin de la politique établie ».
Ainsi va la démocratie dans toute sa splendeur à Hamramba !

Par Chamsoudine Saïd Mhadji et Sardou Moussa

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