Les Comores ont demandé et obtenu un accord de soutien dans cinq secteurs clés à l’issue des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale qui a ont eu lieu à Washington du 21 au 26 octobre dernier. Les deux parties ont ainsi convenu de miser beaucoup plus sur l’énergie, l’eau, l’Education, les infrastructures et le digital.
La délégation, conduite par le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, a été composée, entre autres, du gouverneur de la Banque centrale des Comores (Bcc), Dr Inoussa Imani, de la commissaire générale au Plan (Cgp), Najdat Said Abdallah, et des conseillers Oubeid Mze Chei et Aboudou Illiassa. Les échanges ont essentiellement porté sur les réformes économiques et structurelles engagées avec en toile de fond les conditions d’achèvement des réformes de la revue en cours, elle-même établie dans le cadre du programme Facilité élargie de crédit (Fec).
Un renouvellement de la confiance
Le Conseil d’administration du Fmi devrait se prononcer en décembre prochain sur la qualité des réformes avant d’approuver un appui conséquent et «une aide budgétaire au premier trimestre 2025 » si le pays réussit «avec succès » les réformes convenues. «La délégation comorienne a confirmé son engagement à remplir les dernières conditions requises, en particulier sur le cadre budgétaire pour 2025. Ces discussions se sont conclues de manière positive, avec un soutien du Fmi pour l’achèvement de cette revue », assure-t-on au ministère des Finances.
Les cinq secteurs défendus par la partie comorienne et qui ont retenu l’attention de la Banque mondiale et le Fmi ont été jugés «prioritaires » en raison de leur lien direct sur les stratégies de développement mises en œuvre, en amont, et visant à mettre le pays sur les rails du développement socio-économique. La délégation a rencontré le directeur général adjoint du Fmi, Kenji Okamura, ainsi que le chef du département Afrique, Abebe Selassie.
«Cette mission à Washington s’est traduite par un soutien renouvelé et des engagements financiers renforcés de la part des partenaires internationaux des Comores. Ces échanges marquent une étape importante dans le développement d’une coopération durable, qui permettra aux Comores de progresser vers une économie plus inclusive et résiliente», indique un communiqué du ministère des Finances qui souligne «des engagements solides » dans la concrétisation «des projets de développement». S’agissant, par exemple, du secteur de l’Education, l’on apprend «un programme éducatif dédié aux jeunes filles, particulièrement celles déscolarisées, est en préparation pour favoriser leur réintégration et améliorer la qualité de l’apprentissage», alors que «dans le secteur du digital, une assistance technique est en cours pour accélérer l’inclusion numérique et favoriser l’accès des Comoriens aux technologies de demain», selon toujours le communiqué. Dans le secteur de l’énergie, les deux parties ont évoqué «le plan de développement de l’électricité» qui doit être formalisé par décret et l’accélération du projet de la géothermie.
Une meilleure appropriation des réformes
La partie comorienne a également soumis une proposition à la Société financière internationale (Sfi), filiale de la Banque mondiale, en vue de l’accompagnement pour «la construction de complexes sportifs et de logements touristiques» pour les Jeux des îles Comores 2027 et «un soutien dans la gouvernance» du futur Centre hospitalier universitaire (Chu El-Maarouf), à travers des partenariats publics-privés (Ppp). «Les infrastructures ont également occupé une place centrale, avec des discussions avec le Fonds Saoudien sur les projets de routes Moroni-Hahaya et Panda-Nioumadzaha, pour lesquels les études sont attendues pour progresser vers le financement et la réalisation», ajoute le communiqué.
Le niveau d’accompagnement du Fmi et de la Banque mondiale dépendra du niveau d’appropriation des réformes et leur impact sur la trajectoire de développement tracée par le pays. L’objectif étant de mettre les programmes et projets convenus en adéquation avec le Plan Comores Emergents (Pce). «La prochaine étape consiste a concrétiser les engagements pris, à soumettre les études nécessaires pour les projets d’infrastructures et à aligner nos priorités nationale avec les meilleures pratiques de bonne gouvernance », a-t-on souligné.