“Le climat n’est pas sain dans notre pays, à l’approche des assises. Celles-ci sont censées faire le bilan aussi bien économique que sociale des quarante-deux ans d’indépendance, mais certains n’y voient que le volet politique, et veulent, par leurs agissements, nous ramener au temps du séparatisme”, a-t-il dit, en guise d’introduction. De l’avis du coordonnateur, “toute personne qui choisit de s’opposer à un projet qui engage la Nation a forcément une autre idée en tête”.
Les fauteurs de troubles indexés ici par le coordonnateur sont, comme il le révélera plus tard dans son intervention, les autorités de l’île de Ndzuani ainsi que les membres du Collectif des personnalités politiques originaires de Ndzuani, qui ont conjointement organisé la “réunion d’information” de samedi dernier au gouvernorat de l’île. Boichot a d’ailleurs accusé ces dernièrs d’être “les mêmes qui participent depuis toujours à toutes les manœuvres de déstabilisation de ce pays ».
A ceux qui aspireraient à organiser des assises insulaires préalables, Abdouroihmane Adinane leur brandit une disposition de la Constitution, qui peut résoudre leur cas. C’est l’article 7-1, qui dispose que “toute sécession ou tentative de sécession d’une ou de plusieurs îles autonomes est interdite”, et qu’ “est qualifiée de sécession tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale”.
Le même article qui poursuit : “Est nul de plein droit, tout acte ou toute mesure de nature à porter atteinte à l’unité de la République ou à mettre en péril l’intégrité territoriale nationale pris par une autorité d’une île autonome ou de l’Union. Nonobstant des poursuites judiciaires, la nullité est constatée par la Cour constitutionnelle, saisie par le président de l’Union ou par le président de l’Assemblée de l’Union ou par cinq députés de l’Assemblée de l’Union ou par tout citoyen”. Le seul hic, c’est toutefois de savoir comment faire sans la Cour constitutionnelle, qui a cessé de fonctionner depuis le mois de mai dernier.
Au cours de l’entretien, un journaliste a interrogé Boichot au sujet notamment des mesures de sécurité envisagées à Ndzuani pendant cette “période sensible, où des véhicules d’autorités sont incendiés par des inconnus”. Le Coordonnateur s’est montré rassurant, appelant à “l’apaisement” et à “l’arrêt des provocations de part et d’autre”. Un autre a voulu savoir si la menace du vice-président Moustadroine Abdou d’ “évincer le gouverneur de Ndzuani” était légalement fondée.
Question esquivée. Le coordonnateur a de même été interrogé au sujet de ce qu’a dit une autre autorité de l’Union jeudi dernier à Dindri, laquelle autorité avait menacé d’évincer les préfets dont les régions obtiendraient moins de 70 % des suffrages au référendum constitutionnel post-assises. “Etes-vous donc déjà au courant des recommandations des assises et elles vous conviennent ?”, a demandé le journaliste. “Non ! Il faut admettre que parfois l’on commet des erreurs verbales, et c’est ce qui est arrivé…”, a-t-il répondu.