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Assises nationales : Le Juwa et l’Alliance de l’opposition campent sur leurs positions

Assises nationales : Le Juwa et l’Alliance de l’opposition campent sur leurs positions

Politique | -   Mohamed Youssouf

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L’organisation des assises nationales prévues pour le mois de décembre continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Réagissant dans le cadre d’une conférence de presse de l’opposition, le nouveau secrétaire général du parti Juwa parle d’un “meeting du gouvernement” alors que d’autres parlent d’ “assises pour réinstaurer le séparatisme”. Le Cpan objet de toutes les critiques n’a pas été épargné et l’opposition a tenu à légitimer son retrait par “les changements de nos représentants sans notre accord et le fait que les membres du gouvernement ont déjà rendu publiques les conclusions”. 

 

Après avoir annoncé leur retrait du Comité de pilotage des assises nationales (Cpan), après avoir vu émerger plusieurs mouvements et collectifs qui s’insurgent contre la composition du Cpan voire contre l’organisation des assises nationales tout court, l’Alliance de l’opposition et le parti Juwa ont tenu une conférence de presse samedi matin à l’hôtel Le Badamier sis à Vwadju.          

 


Lire aussi : Retrait du Cpan : L’Alliance de l’opposition appelée à réintégrer l’organe des assises


                                                                                                                                    
Il était question de donner des précisions sur leur retrait du processus mais aussi regretter la politique mise en place par le régime actuel. Après avoir dénoncé la gifle reçue dernièrement par un journaliste, l’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi a concentré ses tirs sur le Cpan et sur ce que l’opposition qualifie d’”agenda caché” par le régime.

 

 

Personne n’est contre la tenue des assises seulement si elles sont dans l’esprit initialement poursuivi par le Mouvement du 11 août. Nous avons décidé de céder nos places car, nous avons constaté que des représentants devant agir au nom de l’opposition ont été remplacés par d’autres sans que ces choix viennent des partis. Pourtant les autres listes y compris celle des partis de la mouvance présidentielle sont restées intactes a-t-il expliqué.

 

Pour Mouigni Baraka Saïd Soilihi intervenant au nom de l’Alliance de l’opposition, la révision des choix de l’opposition est un signe annonciateur de ce que vont subir les résolutions qui seront prises dans les assises. “Nous avons participé à toutes les étapes jusqu’au remplacement de nos représentants”.


“Des conclusions connues à l’avance”

La goutte qui a fait déborder la vase. Quoi que nous ne sommes pas dupes puisque nous avons appris qu’une commission que personne ne connait, sera chargée de faire appliquer les décisions à la sortie des assises” devait-il révéler. Les conférenciers déplorent encore et toujours le format du Cpan, la non-transparence et un décret portant sur les thèmes des assises qui serait signé avant celui portant nomination des membres du Cpan. Des éléments qui ont poussé le nouveau secrétaire général du parti Juwa, Ahmed El-Barwane à parler “d’assises de la dictature”.

 

Certains voudraient s’éterniser au pouvoir et pour cela, ils ont balayé les objectifs initialement visés par le M11 a expliqué Barwane

 

qui est tout à fait en accord avec l’ancien gouverneur de Ndzuani Moussa Toyb qui a révélé la naissance d’un collectif des cadres de Ndzuani. Ledit collectif se joint au Mouvement du 17 février natif de Mwali et du collectif des personnalités politiques de Ndzuani pour exiger la recomposition du Cpan et le maintien de la présidentielle tournante.

À la question de savoir si la politique de la chaise vide était appropriée dans pareilles circonstances, le député du Hambuwu, Ali Mhadji, a répondu par l’affirmatif. “L’opposition a eu raison de vider les lieux car tout est ficelé. La présence de l’opposition devait juste légitimer des décisions qui sont de toute façon connues d’avance. Lesquelles décisions ne seront pas imputables à l’opposition. Cette dernière n’avait donc pas à se suicider en étant utilisée par le pouvoir” a-t-il tranché. Pour justifier davantage ce retrait, les conférenciers ont estimé qu’ “Azali Assoumani a imposé le format du Cpan raison pour laquelle, 80% des membres sont acquis à la cause du gouvernement”.


“Un meeting du gouvernement”

A les en croire, l’opposition n’avait pas à être “la caution morale des décisions déjà rendues publiques par les membres du gouvernement. Lesquels affichent clairement leur volonté de supprimer la tournante”. Ils parlent donc “assises pour réinstaurer le séparatisme d’autant plus que les décisions qui seront prises ne souffriront d’aucun recours vu la suppression de la Cour constitutionnelle”.

Si le député Mohamed Msaidié a tenu à faire savoir que la présence du député Maoulana Charif dans le Cpan n’est pas représentative de l’ensemble des députés et qu’aucun d’eux ne sait comment le choix a été fait, Ibrahim Abdourazakou alias Razida s’est penché quant à lui sur les conditions qui permettraient le retour de l’opposition sur la table. “Il faudrait revoir le caractère représentatif et inclusif du Cpan, retirer le décret N°17-99/Pr portant organisation des assises nationales et réhabiliter la Cour constitutionnelle” a-t-il dit.


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