Partiront ou partiront pas. Les représentants de l’île de Mwali claqueraient la porte du Comité de pilotage des assises nationales (Cpan) ? C’est désormais la question que tout le monde se pose. En tout cas, l’éventualité a l’air plausible si l’on s’en tient au communiqué de l’exécutif de Mwali rendu public hier mardi en fin d’après-midi.
Dans ce document qui venait de nous être communiqué, le gouvernorat, se référant aux conclusions remises par les représentants de l’île, dresse une liste des imperfections qu’il a relevées durant les ateliers thématiques.
Du “climat” régnant dans les débats jusqu’à la proportion des représentants en passant par les prises de position, les points abordés dans ce communiqué seraient entachés d’irrégularités. Primo, il y a le
manque d’une expression équitable des participants. Mais c’est sur le thème dit 1.1 traitant les institutions politiques et leurs fonctionnements que les ambassadeurs de Mwali dans les ateliers ont mis l’accent.
“Touche pas à la tournante!”
A en croire les maires et les conseillers venant de l’île de Djumbe Fatima, il y aurait une “forte représentation” des délégués de l’Union dans la thématique citée en haut. Ils auraient, également, noté que les prises de positions lors des débats étaient “aux antipodes de l’esprit initial” des assises nationales mais aussi de l’objectif des thématiques. L’absence des forces vives n’est pas passée inaperçue.
Le format des participants a révélé une sous représentation des forces vives de la Nation : genre, société civile, parti politique, jeunesse. Le débat s’est déroulé en sens unique, et dans un cadre de monopole d’expression réservé aux seuls représentants de l’Union, lit-on dans le communiqué.
Les experts n’ont pas échappé aux critiques. Ils leur reprochent de ne pas avoir tenu compte de la démarche initiale des assises, à savoir, faire un diagnostic non partisan et sans complaisance.
En se référant à ces multiples incartades, les élus de Mwali ont “rappelé” les principes des assises qui doivent, selon eux, être
inclusives, transparentes, populaires accompagnées d’un débat démocratique sans remettre en cause la légalité institutionnelle.
Ils ont donc exhorté les organisateurs des assises à “ne pas commettre les mêmes erreurs” constatées pendant les ateliers en évitant tout dérapage aux “conséquences imprévisibles”.
Ils ont enfin rappelé qu’ils se désengageraient de toute sorte de manœuvres qui pourraient conduire le pays dans une aventure institutionnelle incertaine.
Cette mise en garde concerne aussi toutes décisions qui toucheraient aux fondements de la présidence tournante tout comme l’autonomie des îles.
S’agit-il d’un avertissement de la part des élus de Mwali ? En tout cas, à l’heure actuelle, le Cpan est dans la tourmente car deux de ses éminents membres ont claqué la porte en raison, selon eux, de plusieurs couacs qu’ils auraient constaté.