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Assises nationales : L’opposition demande au président de repousser la date du 5 février pour discuter d’un consensus national

Assises nationales : L’opposition demande au président de repousser la date du 5 février pour discuter d’un consensus national

Politique | -   Sardou Moussa

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Selon l’opposition, le gouvernement ne parle plus maintenant de changement de la tournante, mais plutôt de prolongement du mandat du chef de l’Etat. “Le 26 mai 2021, c’est un Anjouanais qui sera en droit de devenir président de la République”, a rappelé le gouverneur de Ndzuani, Abdou Salami Abdou après avoir dénoncé “le caractère biaisé de ces assises”. Concernant les assises, l’opposition demande au président de la République de repousser encore la date pour trouver un consensus national qui permettra à l’opposition de prendre part à ce grand rendez-vous.

 

Le matin du samedi 20 janvier, pendant qu’à Moroni, le Cpan (Comité de pilotage des assises nationales) et ses invités démarraient les ateliers thématiques des assises, à Dar-nadjah (siège du gouvernorat de Ndzuani) se tenait un rassemblement  hostile à ce projet.

Des députés et représentants des partis de l’opposition (Updc, Rdc, Djawabu, Juwa...), venus aussi de Ngazidja et de Mwali, se sont joints aux soutiens locaux de l’exécutif insulaire pour dénoncer une fois de plus “des assises” qui ne viseraient autre chose qu’une “pérennisation du pouvoir”, selon les mots du député Ali Mhadji.
Dans le sillage d’Ali Mhadji, l’ancien gouverneur Mouigni Baraka Saïd Soilihi qualifiera celles-ci, à son tour, de “rassemblement du parti Crc et de ses militants”. Puis le député Mohamed Elface, enfoncera ainsi le clou :

 

c’est le combat de la vérité contre le mensonge, et dans ce cas c’est toujours la vérité qui triomphe. Les mohéliens nous ont dit de vous confirmer qu’en 2021, c’est un Anjouanais qui gouvernera le pays. Ils considèrent ces assises comme un congrès de la Crc et rejettent d’avance ses conclusions.



Privilégier le consensus national

Stimulé par les nombreuses interventions qui ont précédé la sienne, l’hôte de ce rendez-vous, le gouverneur Abdou Salami Abdou, a abondé dans le même sens. “Le fin mot de ces assises, c’est le prolongement du mandat de l’actuel président”, a-t-il dit. Avant d’en arriver à cette conclusion, le gouverneur de Ndzuani avait dénoncé, dans une série d’affirmations, le caractère “biaisé” de cette table-ronde nationale, initiée par la société civile et reprise en chœur par le pouvoir fédéral, les exécutifs de Mwali et Ngazidja et leurs soutiens de tous bords.  

 

Ils [les dirigeants fédéraux] ont finalement changé leur discours au sujet de la tournante, disant maintenant qu’ils ne veulent pas la supprimer, mais chuchotent aux oreilles de certains qu’ils voudraient juste prolonger leur mandat. Nous savons que cette tournante ne peut pas être supprimée, car celui qui voudra le faire tombera lui-même. Le 26 mai 2021, c’est un Anjouanais qui sera en droit de devenir président de la République, a-t-il conclu.


Avant le gouverneur Salami, au nom des notables et ulémas de l’île, Saïd Mohamed El-had est aussi intervenu pour appeler les autorités de l’Union et des îles à “régler leurs litiges par la discussion au lieu de se disputer dans les rues”.

Il a de même souhaité la réactivation de la Cour constitutionnelle et de la Commission anti-corruption, entre autres. L’ancien député et vice-président de l’Assemblée, Mohamed Djaanfari, a de son côté demandé au président Azali de “revenir” sur sa décision d’organiser ces assises à la date du 5 février, pour ainsi privilégier le consensus national. “Monsieur le président, reconsidérez notre demande et appelez-nous pour trancher ensemble.

 Faites-nous d’autres propositions. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et l’erreur est humaine. L’on peut bien repousser cette date du 5 février, car  ce n’est pas bien d’être juge et parti.  Autrement, nous allons droit au mur”, a-t-il averti.


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