Hier en début de journée, certains élus de l’opposition ont convié les leaders des partis politiques de l’opposition à une réunion au palais du peuple de Hamramba. L’ordre du jour portait sur l’organisation prochaine des assises nationale du bilan des quarante-deux ans d’indépendance et la question de l’île sœur de Mayotte suite à la dernière réunion de la Commission mixte France-Comores.
Lors de l’ouverture de la réunion, le député Abdallah Tocha Djohar, au nom de ses collègues députés de l’opposition a révélé aux représentants des partis politiques présents, que l’Assemblée nationale n’était pas associée, ni de près ni de loin, à l’organisation des assises nationales.
Vous pourriez voir un député faire partie du Comité de pilotage des assises nationales (Cpan) mais sachez qu’il ne nous représente pas. Nous n’avons jamais été consultés pour choisir notre représentant”. Il ajoutera : ce qui veut dire qu’il est là soit en son nom personnel ou au nom de sa formation politique, a déclaré l’élu d’Itsandra Sud.
Définir une dynamique commune et une nouvelle force
Revenant sur la question des assises, le député de Hambuwu, Ali Mhadji a expliqué aux leaders que suite à la composition actuelle du Cpan, les députés ne pourront pas cautionner l’absence d’une grande partie de la population. Il a commencé par citer l’absence du gouvernorat de Ndzuani et son conseil de l’île, du conseil de l’île de Mwali et l’ensemble des partis politiques de l’opposition.
Pour Ali Mhadji, il est temps que les partis de l’opposition se restructurent pour jouer pleinement le rôle qui est le leur face à ce qui se profile à l’horizon, suite à la volonté du pouvoir qui veut créer toutes “les conditions qui lui permettra de s’éterniser au pouvoir”.
L’élu de Hambuwu revenant sur la question de l’île comorienne de Mayotte, a rappelé que la naissance du Mouvement du 11 août est due à l’acte héroïque des athlètes comoriens lors des derniers jeux des îles de l’océan indien, quand la délégation mahoraise a voulu défiler avec le drapeau et l’hymne nationale français. “Et ce qui s’est passé les 15 et 16 décembre derniers (travaux de la Commission mixte France-Comores ndlr), devrait pousser les membres du M11 à se retirer des assises nationales”. Selon lui, depuis quarante-deux ans d’indépendance et de la question de l’intégrité territoriale des Comores avec la France, c’était la première fois que des “élus mahorais participaient dans une délégation au nom de l’Etat français”.
C’est pour cette raison qu’en tant que président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée de l’Union, j’ai refusé de rencontrer ces frères mahorais, pas en tant que mahorais, mais en leur qualité de représentants de l’Etat français, du moment où cette partie de notre territoire est sous administration française au mépris du droit international, a-t-il fait part.
A son tour, l’ancien ministre Moustoifa Saïd Cheikh a salué l’initiative des députés qui consiste à réveiller les leaders des partis politiques de l’opposition face aux manœuvres du pouvoir en place. Il a appelé l’ensemble des partis politiques issus de l’opposition à redéfinir une dynamique commune pour créer une nouvelle force en vue de défendre l’indépendance, la stabilité du pays, l’intégrité territoriale et son développement socio-économique.
Aux termes de cette réunion, les députés et les leaders des partis politiques de l’opposition se sont convenus d’organiser dans les jours à venir un grand meeting dans l’une des places emblématiques du pays pour sensibiliser la population face “à ce qui se trame derrière l’organisation des assises nationales”.
