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Assises nationales : Souef Mohamed El-Amine ne souhaite pas d'ingérence

Assises nationales : Souef Mohamed El-Amine ne souhaite pas d'ingérence

Politique | -   Ali Abdou

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Avec un ton ferme, Souef Mohamed El-Amine a demandé aux diplomates accrédités à Moroni de se souvenir d’une règle sacrée en diplomatie, qui dit qu’aucun diplomate ne doit s’ingérer dans les affaires internes d’un Etat. Pour lui, les assises nationales sont une affaire comoro-comorienne. Le pourquoi de cette mise au point ? Un mémorandum signé par une brochette de personnalités politiques de haut niveau qui contesterait entre autre, le format du Comité de pilotage des assises nationales. Le ministre de l’Intérieur qui était présent lors de cette mise au point, a fait savoir, dans le langage qui est désormais le sien, “qu’aucun débordement ne sera toléré et que les assises nationales auront bien lieu”.

 

Le mémorandum de la discorde ? Un collectif de personnalités politiques comoriennes telles que l’ancien vice-président Nourdine Bourhane ou encore l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar ont adressé un mémorandum au président de la République, au Mouvement du 11 août, aux gouverneurs des îles et aux ambassadeurs accrédités auprès de l’Union des Comores. En date du 07 octobre dernier, le document, selon quelques indiscrétions, remettait en cause le format du Comité de pilotage des assises nationales (Cpan).

Le boss du ministère des Affaires étrangères n’a pas tardé à monter au créneau. Hier dans la journée, sur son lieu de travail, il a reçu l’ensemble des diplomates accrédités en Union des Comores en compagnie de son collègue de l’intérieur, Mohamed Daoudou.

L’objet de cette rencontre était simple : faire part de leur indignation suite à ce mémorandum signé des mains “de personnalités qui ont pendant un certain temps occupé les plus hautes fonctions de l’Etat”. Et surtout, attirer l’attention de la communauté internationale, sur la comorienneté des assises nationales. “Elles sont une affaire comoro-comorienne”, dira à cet effet, Souef Mohamed El-Amine. “Toute demande d’explication devra être adressée aux autorités comoriennes”, dira t-il aux diplomates.

La mise en garde pour les éventuels fauteurs de troubles

Dans son exposé, le ministre des Affaires étrangères a rappelé à la communauté internationale que l’initiative de l’organisation des assises nationales pour le bilan de 42 ans d’indépendance dont les 15 ans de la présidence tournante émane d’une organisation de la société civile (le Mouvement du 11 août) et a reçu l’aval du chef de l’Etat et de son gouvernement.

Il a souligné que depuis l’annonce de l’organisation des assises des consultations ont été initiées avec toutes les parties prenantes du pays afin que chacun puisse apporter son point de vue avant la mise en place des structures qui doivent les piloter. Le patron de la diplomatie a expliqué, que lors du déplacement du président de la République à New York lors de l’Assemblée générale des Nations unies, Azali Assoumani  a rencontré le secrétaire général de cette organisation et le président en exercice de l’Union Africaine, pour leur faire part de la tenue des assises.

Ces derniers ont apporté leur soutien au chef de l’Etat. “Et un envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies est attendu dans les jours à venir à Moroni pour accompagner et faciliter les discussions lors des assises”,  a-t-il déclaré.
Souef Mohamed El-Amine a rappelé que depuis l’accession à l’indépendance du pays des présidents en exercice ont été assassinés dans l’exercice de leurs fonctions. “Leurs familles n’ont toujours pas fait le deuil”. Il a aussi évoqué le marasme économique dans lequel se trouve notre pays malgré l’appui et autre aide au développement reçus par le pays. Pour cela, afin de trouver une solution et tracer des perspectives pour le futur,

 

il est temps que les comoriens s’assoient autour d’une même table pour faire le bilan et tracer le chemin d’un développement harmonieux.  


Quant au ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou a rappelé que les assises voulues par le Mouvement du 11 août, sont nationales et en aucun moment, elles ne pourront “être insulaires”. Il a fait  part de son incompréhension à la communauté internationale “car ne comprenant pas que des personnes qui ont été désignées pour représenter leurs partis politiques respectifs aient pu signer ce mémorandum”.  “Je tiens à leur rappeler que les assises auront bien lieu et qu’aucun débordement ne sera toléré”.


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