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Ateliers préliminaires des assises nationales : Huit cents personnes ont pris d’assaut les cinq sites

Ateliers préliminaires des assises nationales : Huit cents personnes ont pris d’assaut les cinq sites

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Au total, quinze ateliers ont commencé samedi dernier et prendront fin ce soir. Tous les participants ont été satisfaits du climat apaisé et de la libre expression qui régnaient dans les différents ateliers. De l’hôtel Retaj, au Palais du peuple, en passant par l’hôtel Kartala, l’hôtel le Kaliptus et La Grillade, les Comoriens ont répondu présents et au lieu des 600 personnes prévues, le Comité de pilotage des assises nationales (Cpan) a comptabilisé un peu plus de 800 personnes. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, comme un citoyen lambda, a pris part à ces ateliers, notamment, à celui réfléchissant sur la jeunesse et les sports ainsi que sur la culture et la diaspora. 150 participants venus spécialement de Ndzuani ont pris part également à cette rencontre. Ces ateliers ont vu également la participation de plusieurs mohéliens venus spécialement de l’île de Djumbe Fatima, ainsi que des participants venus de Mayotte.

 

8 heures 00, à Moroni, hôtel Retaj samedi dernier, de nombreuses voitures prestigieuses, des 4X4 en majorité, prennent place dans les différents parkings de la place. Pour cause, on est à 30 minutes du début des ateliers des assises nationales.

Les Comoriens de tous les horizons affluent en masse et s’empressent devant les nombreuses salles prévues pour abriter les différents ateliers. Vérifications faites, chacun a pris connaissance de l’axe, du thème et de la salle où doit se dérouler l’atelier qui l’intéresse. Plusieurs éléments de l’armée se sont positionnés pour garantir la cohésion dans l’enceinte.

Il était presque 9 heures lorsque le convoi présidentiel a pris ses quartiers. Tous les participants ont pris leurs places respectives et tous avaient à élire un président de la séance et un rapporteur en plus d’un expert et d’un assistant expert que le Cpan a mis à la disposition de chaque atelier.

Des blocs-notes, des stylos mais surtout des brochures du diagnostic des 42 ans d’indépendance ont été distribués aux personnalités présentes pour faciliter les échanges et cadrer les débats. Venu prendre part aux assises avec le statut d’un Comorien lambda, le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a pris place à la salle de conférence située juste à côté du hall de l’hôtel.

Ladite salle accueille les participants devant débattre de l’axe III, thème 3 qui concerne la jeunesse et sports ainsi que la culture et la diaspora.
Au moment de notre passage dans cet atelier, il y avait plus de quarante personnes reparties en deux groupes à savoir le groupe de la jeunesse et des sports et celui de la culture et de la diaspora.

 

 

C’est l’atelier qui enregistre le plus grand nombre de femmes selon nos estimations parce qu’elles avoisinent les 20 participantes. Ici, la présidence de la séance est revenue à Farahane Mohamed et les travaux sont supervisés par l’expert du Cpan, Aboubacar Saïd Salim.


Présence  massive

Un bilan sectoriel présenté par l’expert a invité les participants à débattre pour améliorer ce diagnostic. Notons au passage qu’avant la pause, le président Azali Assoumani a dû se retirer.  A la sortie de cette salle, nous avons entamé un périple qui consistait à visiter tous les lieux qui abritent l’événement à commencer par la grande salle de conférence de l’hôtel Retaj dont l’entrée se trouve à l’extérieur. Ici sont réunis les Comoriens appelés à se pencher sur la question de l’éducation.

S’il y a un atelier qui rassemble des participants qui émanent de divers secteurs, c’est surement celui-ci dans la mesure où, des pêcheurs, des professeurs, des femmes productrices de poissons fumées, des organisations civiles, des politiciens entre autres, se retrouvent autour des tables.

En parlant de politiciens, nous avons remarqué la présence du ministre actuel de la Justice, Moussa Mahoma, qui a pris la présidence de cet atelier et du conseiller du président, Ibrahima Hissani.

Un diagnostic sectoriel a été déroulé par l’expert et professeur à l’Université des Comores, Aboubacar Boina. Dans cette salle, nous avons été marqués par le mixage des participants qui ont pris la décision de parler exclusivement en comorien dans le but de faciliter la compréhension de tout le monde.


Un climat de stabilité

Le grand bâtiment annexe de l’hôtel, avec sa grande salle qui reçoit les grandes cérémonies, deux ateliers    étaient séparés par des contre-plaques. Il y a l’axe II, thème 1 sur le budget et les institutions de 1975 à nos jours, les sociétés d’Etat et la dette publique sous la surveillance de l’expert, Oubeidillah Mzé Cheikh.

Comme dans tous les ateliers, la matinée était consacrée à un diagnostic du secteur, des échanges et des visions pour améliorer ce diagnostic. Le second atelier consiste à étudier profondément, sous la présidence d’Ali Nassor, la monnaie et le système financier, le secteur privé, le tourisme et les réformes fonciers.

Salim Abdallah est chargé par les experts de surveiller les travaux. C’est un atelier qui enregistre la présence du gouverneur de la Banque centrale Younoussa Ben Imane et du président du conseil de l’île de Ngazidja, Younoussa Saïd M’madi.

Un autre atelier et non le moindre était lancé à quelques encablures des deux précités. Il est chargé des questions liées à la santé et à l’assainissement avec notamment la présence de la ministre de la Santé Dr Mohamed Rashid Mbarak Fatma.

Ouledi Ahmed fait office d’expert pendant que l’ancien premier ministre, Halifa Houmadi assume la présidence des travaux. Dans cet atelier, la première réaction parle de l’hygiène des aliments mis en vente au marché Volo-volo. A en croire cet intervenant, les eaux et l’insalubrité facilitent la maladie de la typhoïde.

Toujours au Retaj, deux autres ateliers s’y déroulent. Nous nous sommes rendus à l’atelier chargé de l’axe III, thème 4. Ici, il est question de la formation professionnelle et de l’emploi des jeunes. Le thème choisi étant en rapport avec la jeunesse, les visages juvéniles dominent la salle.

 



Si certains participants aux différents ateliers déplorent le fait que le Cpan n’ait pas pris en compte les profils des uns et des autres, un économiste pouvant se retrouver à discuter de la diplomatie, cet énième groupe peut s’estimer mieux loti. En sortant, nous avons pu entendre une réaction de Riyadhudine Idrisse, conseiller du ministre de l’Emploi et de la culture.

Pour lui, “la politique de l’emploi pour la jeunesse doit prendre en compte les jeunes qui pratiquent la pêche, l’élevage, l’agriculture entre autres. Il faudrait mettre en place la politique de validation des acquis et de l’expérience comme partout dans le monde”.


Certains profils se perdent

Devant ces jeunes participants, Youssouf Soidiki est chargé de la présidence de la séance pendant que Mohamed Ahmed Assoumani fait office d’expert. Nous avons noté la présence du secrétaire général de Ngazi Ngome, Abdouroihim Saïd Bakar.

Le dernier atelier où nous avons pu nous rendre, toujours au Retaj, parle des finances, de la monnaie et des comptes nationaux. Un second thème concerne la production et la transformation économique. Si le porte-parole du Cpan parle de plus de 800 participants, on peut estimer que plus de la moitié s’est massée à l’hôtel Retaj.

Il est 13 heures 40 minutes, nous avons posé nos pieds au Palais du peuple, lieu où sont programmés quatre ateliers dont le plus cliquant. Il s’agit de l’axe I, thème 1 qui parle des institutions publiques. Si en moyenne, les ateliers enregistrent la participation de 25 à 35 personnes, dans ce groupe précis, ils dépassent la cinquantaine et pour cause, c’est ici que tous les ténors politiques s’y trouvent.

Houmed Msaidié, Youssoufa Mohamed Ali, Abdoulwahab Mohamed, Djaffar Ahmed Saïd, Moustadroine Abdou, Idaroussi Hamadi, Abdou Soefo, Salime Mahamoud pour ne citer que ceux-là, ces participants ont pris d’assaut la tribune de la grande salle de spectacle du Palais du peuple.

Aux alentours, l’armée se montre plus présente et plus intransigeante que jamais. Pour preuve, on était à deux doigts d’être lynché et on nous a balancé un sanglant,

 

dehors, ce sont des travaux à huis-clos.

 

Rien que ça ! Nous avons entre-temps réussi à prendre l’impression de l’ancien ministre et leader du parti Radhi, Houmed Msaidié. Pour lui, il n’était pas encore l’heure des propositions mais plutôt du bilan et des échanges.

“Je tiens à noter que les travaux se déroulent dans un climat de stabilité sans oublier la pertinence des échanges”, nous a-t-il confié. Dans cette constellation de poids lourds politiques, Abdillah Saïd Amana est le président de la séance et Nidhoim Attoumane assure le rôle d’experts.


150 participants venus de Ndzuani

Toujours au Palais du peuple, 27 Comoriens prennent part à l’axe I, thème 2 qui se penche sur la démocratie, l’organisation politique, la société civile et la consolidation de la nation d’une part et les institutions de l’Etat et leur fonctionnement d’autre part.

Les travaux sont sous la responsabilité du doyen de la faculté de droit de l’Université des Comores, Ahmed Kassim Bacar, représentant les experts nationaux et Ali Mohamed Soilihi en tant que président des travaux.

Un troisième atelier a eu lieu également au même endroit. Il parle de l’Etat de droit, de la justice et de la sécurité mais également de l’instabilité des institutions et de la violence politique. Sous la présidence de Me Ahmed Kolé et de la surveillance de Abdoulwahab Moussa en tant qu’expert, vingt quatre participants ont commencé à réfléchir sur ces questions.

Le dernier atelier prévu ici-même concerne la décentralisation, la transparence dans les affaires politiques et le droit à l’information économique et financière. Il est sous la responsabilité de Charif Abdallah qui assume la présidence de la séance et d’Ahmed Kassim Bacar pour le compte des experts du Cpan.

A la sortie de l’Assemblée nationale, soit aux alentours de 15 heures, nous étions à mi-parcours sachant que les sites qui accueillent les travaux sont au nombre de cinq. Nous prenons donc de la hauteur en direction de l’hôtel Karthala sis à N’vuni. Ici, deux ateliers y ont pris place.

L’un traite de la diplomatie et de la politique étrangère en plus des relations des Comores avec les autres pays. Quarante personnes y prennent donc part à l’axe IV, thème 2 avec comme président, Adani Abdoulhaniou et comme expert, Alloui Saïd Abbas.

 

 

Quant à l’axe IV, thème 1, l’expert Ismaela Chanfi et le président de séance, Mohamed Toiamou mènent les réflexions avec la participation de quarante personnes également autour de la coopération. A l’hôtel le Kaliptus sis à Moroni Kavu Kaivo (ou coca cola), un atelier sur les infrastructures économiques, infrastructures de base liées au développement, routes, aéroports, entre autres, a pris ses quartiers.

L’ingénieur, Mihidhoir Sagaf et l’ingénieur aéronautique, Ibrahim Saïd Dahalane, respectivement expert et président de l’atelier dirigent les travaux autour de quarante quatre personnes issues du secteur des infrastructures et des transports à l’image d’Inzoudine Seffoudine et de Ayad Bourhane ou encore Jean Marc Heinz. Dernier site qui accueille les ateliers, l’hôtel La grillade abrite les travaux de l’axe II, thème 3 en rapport avec les bases du développement de l’économie nationale.

Vingt-six personnes échangent sous la présidence de Kamardine Boinali et de la surveillance de l’expert, Asanoui Mohadji.
Au total, quinze ateliers ont commencé samedi dernier et prendront fin ce soir. Tous les sondés mettent l’accent sur le climat apaisé et la libre expression qui caractérisent les différents ateliers.



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