Comme prévu, la ville de Bambao-mtsanga a accueilli hier, jeudi 25 mai, la célébration du premier anniversaire de l’accession du président Azali Assoumani au pouvoir, marquée par la mise en service de l’hôpital de l’Amitié sino-comorienne, un cadeau de la République populaire de Chine.
De l’avis général, jamais un événement sur l’île de Ndzuani n’a recueilli autant de gens : une foule inestimable avait répondu présent à ce rendez-vous, en plus des nombreux représentants du corps diplomatique et le gouvernement presqu’au complet.
Le secrétaire général dudit gouvernement, Hamadi Idarousse, a été celui qui a présenté le bilan annuel des réalisations du nouveau régime. Selon lui, en attendant ses résultats à court et long terme, le concept d’émergence a déjà le mérite de booster le moral des comoriens et à leur conférer un cap à suivre, loin de la navigation à vue pratiquée jusqu’ici par les gouvernements successifs.
S’agissant de l’hôpital et de la coopération sino-comorienne en général, l’ambassadeur de Chine en Union des Comores, Xiao Ming, rappellera la «coopération fructueuse» que son pays a menée avec les Comores dans beaucoup de domaines.
Il a, par ailleurs, souhaité «une pleine mise en valeur des équipements sanitaires de technologie moderne, une gestion optimale, un service de qualité et une maintenance impeccable de l’hôpital pour que toute la population comorienne puisse en tirer durablement le meilleur profit».
Cet établissement «polyvalent» a une superficie bâtie de 7.200 mètres carrés, doté d’une centaine de lits d’hospitalisation et d’équipements de haute technologie. «Le lavage des outils de l’opération chirurgicale se fera par trois appareils du système ultra-sonique», donnera-t-il en exemple. Il sera capable, selon le diplomate chinois, de «répondre aux besoins de la population locale, nationale et pourquoi pas régionale».
Rendant grâce à la Chine dans son intervention, le président Azali Assoumani a estimé que «cette cérémonie est l’occasion de fêter l’amitié sino-comorienne, exemplaire et fructueuse».
Il a aussi appelé tout un chacun, à commencer par les médecins, à d’abord penser à ce qu’il peut apporter au pays avant de penser à ce que le pays peut lui donner. «Aux médecins, maintenant c’est à vous de prendre vos responsabilités.
L’on sera désormais rétribuer à hauteur du travail fourni. Le devoir d’abord, le droit ensuite», a-t-il averti. Notons qu’en dehors du bilan et de l’hôpital, un autre sujet s’était invité dans les interventions : celui de l’évolution du système institutionnel national.
Réagissant aux intervenants précédents ayant, tour à tour, abordé le sujet lié à la révision constitutionnelle, le chef de l’État, après avoir rappelé l’histoire récente du nouvel ensemble comorien, répondra à cette question avec tact.
«D’abord ce n’est pas moi qui ai poussé le gouverneur Fazul à dire ce qu’il a dit. Je note, toutefois, que quand nous sommes parvenus le 17 février 2001 à nous réconcilier par notre propre volonté, le plus dur a été fait. Maintenant, admettons que ce ne sont pas les animaux qui changent de constitution, mais les hommes, que le bon Dieu a doté d’intelligence. Mais lorsque nous décideront de le faire, il nous faudra asseoir ensemble, dans la tranquillité», a-t-il dit.
En effet, Mohamed Saïd Fazul, le gouverneur de Mwali, avait déjà dans son intervention demandé la suppression pure et simple du système «Union» et «îles autonomes», qui constitue d’après lui «le principal obstacle à l’émergence».
Le président de l’Assemblée de l’Union, Abdou Ousseine, avait de son côté estimé que «parler de révision constitutionnelle ne doit plus être un tabou», se posant la question de savoir si «le système institutionnel actuel est en adéquation avec la vision d’émergence du pays».