A Mitsudje, le président la République s’est adressé à la Nation et, devant la communauté internationale, il a demandé à tous les Comoriens de participer à la campagne du référendum du 30 juillet prochain, précisant qu’il n’est pas temps «de prôner la division, la mésentente, la polémique et la discorde». Par contre, le chef de l’Etat a tenu à informer que le pays veut «changer de cap» et cela exige des changements de comportement avec, notamment, l’instauration de comptes-rendus des responsables sur la «gestion des affaires et des biens de l’Etat».
Le chef de l’Etat a dirigé la prière de l’Aïd-el-fitr (al-mubarak) à Mitsudjé, sa ville natale. En présence de son gouvernement et de la communauté internationale invitée à l’occasion, Azali Assoumani s’est adressé à la nation pour présenter ses «meilleurs vœux de paix, de santé et de bonheur», mais également «de réussite professionnelle, de prospérité et de longévité» à la population et a, par la suite, confirmé son projet de d’organiser l’élection référendaire le 30 juillet prochain.
«Comme je vous l’ai annoncé lors de mon discours à la Nation d’avril dernier et conformément aux recommandations et conclusions des Assises nationales, j’ai pris l’initiative d’organiser un référendum le 30 juillet prochain. La Constitution m’y autorise et les devoirs qui m’incombent l’exigent», a-t-il rappelé, assurant qu’il fera tout ce qui est à son pourvoir «pour que cette consultation se déroule dan un climat apaisé». Demandant la solidarité de la population et de la communauté internationale, le chef de l’Etat déclare qu’il n’est pas dans sa vocation «de prôner la division, la mésentente, la polémique et la discorde».
Le président de la République a profité, ainsi, pour appeler tous les Comoriens à battre campagne pour «le Oui» ou pour «le Non», mais «dans le respect des règles et des textes qui régissent le pays».
Très solennellement, j’invite tout le monde à battre campagne et à se prononcer le moment venu, pour ou contre le projet de révision constitutionnelle proposé, en lieu et place des actes de nature à menacer ou troubler l’ordre public».
Azali Assoumani a fait appel au patriotisme de tous et a invité les Comoriens à refuser «la discorde, la division et les discours de haine, prônés malheureusement par certains» qui relayent, selon toujours le locataire de Beit-salam, «de fausses nouvelles». Le président de la République, en langue nationale, a exprimé son intention de remettre son mandat en jeu pour être candidat à l’élection présidentielle si «le Oui» l’emporte au référendum.
Campagne ouvert à tous
Toutefois, le chef de l’Etat a mentionné ses regrets face aux «perturbations» qui ont eu lieu pendant ce mois de ramadhwani à travers les manifestions et «les attroupements non autorisés» organisés par l’Union de l’opposition. «La trêve du mois sacré de ramadhwani a été perturbée», s’est-il plaint, implorant le pardon d’Allah et saluant au passage les forces de l’ordre pour leur «professionnalisme, leur patience et leur sérénité».
Remerciant la population pour son «attachement à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, à l’intérêt supérieur de la Nation», ainsi qu’à la paix civile et sociale, la sécurité nationale et la stabilité, le chef de l’Etat a soutenu que «la pérennisation des ces biens précieux va de pair avec la consolidation de l’Etat de droit».
Ainsi, il a fait savoir que le cap pris par le pays exige que «chaque responsable puisse rendre des comptes dans sa gestion des affaires et des biens de l’Etat» et cela doit, selon toujours le Président, faire partie des mœurs et «ne doit pas être considéré comme une répression par nos concitoyens». Tout en exhortant la population à préserver la paix, Azali Assoumani à tenu à rappeler que la plus grande richesse des Comores «c’est la paix». «Il nous appartient à nous et à nul autre que nous, de la préserver jalousement et de léguer un pays en paix aux générations futures», dit le chef de l’Etat, priant également pour la paix dans les autres pays musulman du monde, notamment la Palestine.
Diversité et tolérance
Par ailleurs, s’agissant des valeurs religieuses, le président a insisté sur la diversité religieuse, la tolérance, la solidarité et l’hospitalité. «C’est dans l’Islam que nous puisons notre capacité à accepter, respecter et aimer l’autre, quelle que que soit son origine, sa race ou sa confession religieuse», a-t-il déclaré devant l’assistance, sachant que parmi les diplomates et politiques présents à la grande mosquée de Mitsudje, l’ambassadrice de France aux Comores pointait au premier rang.
Une «nouveauté» «qui divise» l’opinion. En effet, si elle semble avoir été bien reçue par les «féministes» elle n’a pas été du goût des conservateurs religieux et culturels.