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Azali Assoumani au sixième sommet Ue-Ua à Bruxelles : «La solidarité internationale doit désormais être une réalité dans toute situation d’urgence sanitaire»

Azali Assoumani au sixième sommet Ue-Ua à Bruxelles : «La solidarité internationale doit désormais être une réalité dans toute situation d’urgence sanitaire»

Politique | -   Mhoudini Yahaya

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Arrivé dans la capitale belge dans la nuit du 16 février, le chef de l’Etat comorien a assisté, jeudi, à la cérémonie d’ouverture de cette rencontre placée sous le signe d’un partenariat «renouvelé et renforcé» entre l’Union européenne et l’Union africaine, fondé sur la «confiance» et une «compréhension claire» des intérêts mutuels. Sept tables rondes ont été au programme durant les deux journées d’échanges dans le but de travailler sur les défis soulevés. Azali Assoumani a pris part à celle sur le «Financement de la croissance» et celle intitulée «Système de santé et production vaccinale».

 

Le chef de l’Etat comorien a pris part, vendredi 18 février, aux deux tables rondes sur le «Financement de la croissance» et celle intitulée «Système de santé et production vaccinale». Azali Assoumani s’est étendu sur les perspectives de croissance qui sont, selon lui, «sujettes à une grande incertitude liée à des risques exogènes et endogènes. Pour le cas de l’Union des Comores, et certainement d’un grand nombre de pays africains, il existe de nombreux facteurs défavorables qui pourraient faire dérailler la reprise. Il s’agit notamment d’une résurgence des cas de Covid-19, d’un surendettement, d’un retard de financement des projets prioritaires tels que le Plan Comores Emergeants, en ce qui nous concerne, ainsi que d’événements météorologiques extrêmes».

Stimuler la croissance économique sans alourdir le fardeau de la dette

Face à ses homologues des deux continents, le président de la République a déclaré : «les facteurs favorables qui pourraient entraîner une croissance meilleure que prévue sur le continent comprennent tout d’abord, une maitrise de la pandémie, l’ouverture totale des frontières avec une circulation plus fluide des biens et des personnes, par un ravitaillement plus régulier par voie maritime, aérienne et terrestre de nos pays». Et d’ajouter : «en notre qualité de décideurs politiques, nous devons stimuler la croissance économique sans pour autant alourdir le fardeau déjà précaire de la dette. Il serait donc opportun, de promouvoir la possibilité déjà envisagée pour les économies avancées de faire don de leurs quotas de réserves du Fmi, appelés Droits de tirage spéciaux (Dts), aux économies en développement, dont la plupart se trouvent en Afrique».


A la table ronde sur le thème de «Système de santé et production vaccinale», le chef de l’Etat a d’abord rappelé que «la pandémie de la Covid-19 nous a confronté à des réalités auxquelles nous n’étions pas préparés. Elle nous a toutefois fourni l’opportunité d’aller au-delà de nos limites et de redécouvrir le sens de cet adage : «l’union fait la force». La réponse vaccinale a, quant à elle, révélé d’autres réalités regrettables au plan mondial, notamment celle du non-respect de l’équité».
Le président de la République s’est dit conscient que la Covid-19 est venue mettre en garde contre un futur qui s’annonce difficile en termes de santé mais aussi par rapport au climat. «Les leçons apprises par nos pays respectifs doivent déjà nous servir pour bâtir des systèmes de santé plus résilients et parallèlement coordonner nos actions pour donner plus de force à l’Organisation mondiale de la santé», a-t-il préconisé.

Pandémie : Appuyer les scientifiques du continent

Selon lui, désormais «la solidarité internationale doit être une réalité dans toute situation d’urgence sanitaire». Dans ce contexte, il a soutenu que «la production du vaccin en Afrique est une bonne nouvelle. Il revient aux États du continent de soutenir cette initiative. Les partenaires et l’Oms ainsi que les donateurs devront aussi appuyer les scientifiques du continent qui oeuvrent pour des vaccins sur le continent. Dans un souci d’équité, il serait pertinent qu’au moins un centre de production de vaccins soit promu au sein de chacun des ensembles des sous-régions du continent africain.

 

Les capacités de la chaîne de froid et les facilités des échanges portuaires et aéroportuaires dans le cadre de l’aide dédiée à la réponse contre la Covid-19 sont aussi des axes de réflexion que nous jugeons prioritaires».Azali Assoumani a clos son intervention en insistant sur le fait que «si nous réussissons à relever ces défis, nous nous serions montrés dignes des générations qui nous ont précédées et de celles qui nous succèderont. Nous aurons démontré que, comme elle l’a toujours fait depuis les âges anciens, notre humanité sait toujours se relever des crises, sait toujours renaitre de ces cendres, encore plus forte, encore plus grande et plus fraternelle que jamais».

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