Après un premier meeting pour lancer la coordination de Mbadjini en faveur du référendum prévu pour le 30 juillet soit lundi prochain, la mouvance présidentielle était, hier, de retour dans la région, précisément à Fumbuni avec cette fois la présence du chef de l’Etat Azali Assoumani dans le cadre d’un grand meeting de clôture de la campagne référendaire dans le sud de l’île de Ngazidja.
Dans son discours de bienvenue, le grand notable Mzé Mouigni Abdallah est revenu sur la propension du président Azali Assoumani à respecter la démocratie en revenant notamment sur l’alternance démocratique en 2006 ou encore la défaite lors des élections gubernatoriales de 2002. Il appellera au changement et pour y parvenir «nous devons voter pour le oui lundi prochain pour la paix, la sécurité, la religion en luttant contre le chiisme et atteindre l’autosuffisance alimentaire».
Quant au directeur de campagne dans la région, Djamal Ahamada, estime que «dans ce pays le vol de vanille et d’élection est monnaie courante. Pour éviter que nous disions que le résultat du référendum est truqué, nous devons atteindre 96% du Oui». Pour une représentativité de la région, le président de l’association des maires et par ailleurs maire de la sous-région Nguwengwe, Djoumoi Said Abdallah, s’est invité dans les tribunes pour notamment confirmer la déclaration faite par l’association des maires en faveur du Oui au référendum. À en croire ses propos, «le résultat du référendum est déjà acquis surtout dans la région d’autant plus que les adversaires font campagne pour le Oui sans le savoir».
Dans un souci d’impliquer toutes les couches sociales, le président de la coopérative des agriculteurs et des pécheurs, Mohamed Soilih (Momo), a pris la parole pour notamment affirmer que la constitution en vigueur «n’est pas mieux outillée pour garantir le développement du pays». Quant à la communauté internationale devenue le sujet d’actualité des derniers meetings référendaires, Mohamed Soilih demande au président de l’Union de refuser «le conseil de quiconque qui viendrait de l’extérieur pour vous dire que la constitution (actuelle) est meilleure.».
«Pas de leçon à recevoir»
La mouvance présidentielle étant celle qui mène la campagne pour le Oui, elle a pris le micro par l’intermédiaire du conseiller diplomatique, Djaé Ahamada Chanfi. Ce dernier continue dans la même lancée que les autres pour réaffirmer l’indépendance des Comores en rappelant également que l’Union Africaine n’a pas vocation à interférer dans les affaires internes des pays. Les leaders en faveurs du Oui au référendum se sont succédés tout à tour dans les tribunes à l’image du vice-président Abdallah Saïd Sarouma (surnommé le coach) pour qui «le match est déjà fini». Il s’adressera par la suite aux opposants «qui savent qu’ils vont perdre. Ils doivent tout de même se présenter sur le terrain pour éviter le forfait. Qu’ils aillent voter tout en évitant les troubles. L’opposition parle de dictature pendant qu’elle oublie qu’elle multiplie les réunions. Une partie appelle au boycott alors qu’une autre appelle à voter le Non. C’est le principe de la démocratie».
Selon toujours le vice-président, la journée du lundi prochain se passera sans aucun accrocs ainsi, «qu’elle vienne ou non, ça ne changera rien». Le président de la République Azali Assoumani, intervenant en dernier, a encore une fois insisté sur le fait que la communauté internationale «n’a pas de leçon à nous donner sur notre façon de vivre ensemble. Au contraire, elle doit s’inspirer de notre modèle».
En ce qui concerne les opposants, Azali Assoumani dément fortement les accusations selon lesquelles, il ambitionnerait de rester indéfiniment au pouvoir. «Je suis venu et je partirai, j’espère, par la grande porte. Je suis venu parce que ceux qui étaient aux responsabilités, sont partis», dira-t-il. Réagissant sur les derniers événements à Ndzuwani avec les tirs essuyés par le vice-président Moustadroine Abdou, Azali Assoumani explique que quiconque parle de sang qui va couler, «il devient responsable en attendant que la justice situe les responsabilités et trouve les coupables en cas d’événements qui feront couler du sang. Ce n’est point de la dictature». Le locataire de Beit-salam clôturera son intervention en réconfortant les femmes et les jeunes «qui auront désormais leurs places».