logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Azali Assoumani officiellement investi chef de l’Etat pour un nouveau mandat

Azali Assoumani officiellement investi chef de l’Etat pour un nouveau mandat

Politique | -   Mohamed Youssouf

image article une
Avant de remercier les Comoriens «qui ont bien voulu me renouveler leur confiance dès le premier tour à une majorité confortable des suffrages exprimés. Je mesure avec gravité tout le poids de cette confiance renouvelée qui est à la fois un grand honneur mais aussi une lourde responsabilité». Le chef de l’État affirme avoir compris que les Comoriens ont approuvé non seulement son programme de campagne mais également son bilan des trois dernières années. «Je respecte mes compatriotes qui ont exprimé un autre choix lors de cette élection. C’est cela aussi la démocratie. Ils sont Comoriens, ils ont leurs droits et ont toute leur place dans l’œuvre collective de construction de notre pays», tiendra-t-il à souligner. Azali Assoumani officiellement investi chef de l’Etat pour un nouveau mandat

 

Après 2002 et 2016, Azali Assoumani a été investi président de l’Union des Comores hier, dimanche 26 mai 2019 depuis le stade international omnisports de Maluzini devant des milliers de Comoriens et diverses autorités et partenaires étrangers. Dans son discours, le président nouvellement investi a rendu hommage aux 20 représentants de la quatrième île comorienne aujourd’hui sous administration française, Mayotte.
 «Nous sommes heureux de les compter parmi nous en cette cérémonie d’investiture… Le différend politique qui nous oppose à la France ne peut rompre les liens de sang, de culture et l’appartenance religieuse qui nous unissent. Les entretiens amicaux et fructueux que j’ai eus avec le président Macron m’ont conforté dans ma détermination à poursuivre le dialogue franc et constructif que nous avons initié avec la France», a expliqué Azali Assoumani avant d’estimer que «la France et les Comores ont le devoir impératif de léguer aux futures générations des Comoriens et des franco-comoriens un héritage harmonieux susceptibles d’offrir la possibilité de vivre et de s’épanouir ensemble».

Cette confiance renouvelée

Revenant sur le dernier processus électoral, le président Azali Assoumani a mis l’accent sur le fait que pour la cinquième fois, un président élu a pris ses fonctions sans encombre.

Pour la cinquième fois en près de 20 ans, un président élu au suffrage universel prend ses fonctions à l’issue d’un processus électoral au cours duquel, les Comoriens se sont impliqués dans la campagne électorale et se sont rendus aux urnes pour choisir le président de la République. Même si la sécurité, le calme et la sérénité ont été des fois perturbés, les observateurs nationaux et internationaux ont été présents et ont salué la bonne organisation du scrutin et attesté que le vote a été libre et transparent», affirme-t-il avec satisfécit.

Il remerciera les Comoriens «qui ont bien voulu me renouveler leur confiance dès le premier tour à une majorité confortable des suffrages exprimés. Je mesure avec gravité tout le poids de cette confiance renouvelée qui est à la fois un grand honneur mais aussi une lourde responsabilité».

Le devenir des Comores

Le chef de l’État affirme avoir compris que les Comoriens ont approuvé non seulement son programme de campagne mais également son bilan des trois dernières années. «Je respecte mes compatriotes qui ont exprimé un autre choix lors de cette élection. C’est cela aussi la démocratie. Ils sont Comoriens, ils ont leurs droits et ont toute leur place dans l’œuvre collective de construction de notre pays», tiendra-t-il à souligner toutefois.
Se plongeant sur le devenir des Comores, Azali Assoumani a rappelé la volonté qui est la sienne pour que le pays atteigne l’émergence en 2030. Raison pour laquelle, selon le premier magistrat du pays, «les 3 ans écoulés nous ont permis d’entamer le processus destiné à mettre le pays sur les rails. Sur le plan politique, le succès du dialogue engagé et la réussite des Assises nationales suivis du référendum constitutionnel et aujourd’hui des élections présidentielles et des gouverneurs exigent de nous la mise en œuvre et la concrétisation des recommandations et des conclusions qui en sont issues».
Il estimera que la nouvelle Constitution est prompte à rendre la Nation «plus forte et plus ambitieuse» puisqu’elle permet d’asseoir «des institutions efficaces capables de renforcer l’unité nationale, la cohésion sociale et créer un vrai désir d’une communauté de destin commun entre nos îles susceptibles de mettre les Comores sur la voie du développement».

Encourager les investisseurs

Toujours dans l’optique de développer le pays, Azali Assoumani a rappelé que le pays est en chantier avec des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, hospitalières, entre autres qui «sont en cours de réalisations ou en projection».
Il annoncera des efforts intensifiés notamment dans le secteur de l’énergie pour, selon ses propos, diversifier et exploiter de nouvelles ressources énergétiques susceptibles d’influer considérablement sur la croissance des dix prochaines années et d’également contribuer à la protection de l’environnement. En ce qui concerne la croissance, «elle s’accélère» dans la mesure où, le président de l’Union annonce qu’elle avoisine les 4% «grâce aux infrastructures réalisées et à l’accès à l’électricité et nous avons l’ambition de faire encore plus de performance dans les années à venir. Nous avons notamment le devoir de développer les secteurs productifs» en faisant allusion à l’économie bleue appelée à être au cœur de l’action du nouveau gouvernement.


Les grands groupes s’intéressent à l’exploitation des énergies fossiles dans notre zone économique exclusive. Vous avez sans doute entendu parler des perspectives pétrolières aux Comores, supposées abriter des réserves de gaz et du pétrole…Toutefois, nous ne souhaitons pas que ces potentialités deviennent le centre d’intérêt des grands groupes pétroliers et la source de rivalités qui ont été fatales dans d’autres contrées. Nos prévisions de l’émergence ne doivent pas se focaliser sur ce potentiel», précise le chef de l’État qui continuera en parlant d’actions qui seront menées en faveur de l’amélioration du climat des affaires «pour encourager les investisseurs nationaux et surtout attirer les investisseurs étrangers».


Il n’oubliera pas la nécessité de renforcer la diplomatie et la coopération ainsi que la volonté de créer des milliers d’emplois dans un futur proche. «Au cours de ce mandat qui commence, je mettrai au centre de mes priorités, cette jeunesse et la gent féminine qui incarnent l’espoir et la force vitale de notre nation», promet-il non sans évoquer les réformes éducatives à venir et la formation professionnelle qui seront prises à bras le corps pour soutenir la création d’emplois en faveur de la jeunesse.


Dans son discours en langue française, le président Azali Assoumani est longuement revenu sur l’importance de la diaspora comorienne. En effet, selon ses propos, la diaspora «dynamique et ambitieuse, constitue-t-elle aussi un levier important de l’émergence de notre pays. Nous sommes l’un des pays dont les transferts de la diaspora sont parmi les plus importants du continent africain. Ces transferts sont destinés le plus souvent à la consommation familiale. Nous devons par conséquent agir conjointement avec la diaspora pour que ces transferts servent à l’économie et au développement de notre pays», propose-t-il en évoquant une diaspora «qui mérite toute notre estime et notre respect».
En parlant de la paix, la sécurité et la démocratie dans le pays, Azali Assoumani a rappelé que la nouvelle Constitution confère à l’opposition et à son chef un rôle institutionnel.

Garantir la sécurité

«En ce qui me concerne, je m’engage à associer le chef de l’opposition et aux leaders de tous les partis politiques dans le processus de prise de décision sur tous les sujets d’intérêt national. Nous venons de traverser des crises politiques profondes…A plusieurs reprises, les forces occultes s’appuyant sur les forces locales ont tenté d’opposer les Comoriens entre eux et mettre le pays à feu et à sang. Je rappelle ici avec solennité que je suis élu pour garantir la sécurité de tous les Comoriens…Ainsi, dans la continuité de mon discours d’Itsundzu à l’Armée nationale de développement, je voudrais annoncer que dès la semaine prochaine, des mesures d’apaisement concrètes seront prises, un texte me sera soumis à cet effet», devait également assurer le président de l’Union.

Mohamed Youssouf

Commentaires