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Azali Assoumani : «la démocratie comorienne est plus que jamais vivante»

Azali Assoumani : «la démocratie comorienne est plus que jamais vivante»

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Le président de la République, Azali Assoumani, a célébré officiellement les deux ans de son mandat lors d’une grande cérémonie organisée, hier, à Mtsangadju ya Dimani. Lors de son discours, le chef de l’Etat est revenu sur le climat politique qui règne dans le pays en affirmant que «nous ne sommes pas à la tête d’une dictature. On est à la tête d’un pays démocratique». Parmi les sujets abordés pas le président Azali, il y a eu le référendum prévu pour le 30 juillet prochain, la nécessité de jeter les bases devant mener le pays vers l’émergence à l’horizon 2030, mais encore l’opposition et les réalisations durant les deux ans ainsi que les projets et autres ambitions à venir ou encore l’arrivée de nombreux émissaires ces derniers jours.

 

Devant tout le gratin politique qui se reconnait en l’action de l’actuel gouvernement, réuni hier matin à Mtsangadju ya Dimani, le président de la République, Azali Assoumani a procédé à la célébration du second anniversaire de son retour au pouvoir, soit le 26 mai 2016. Il a profité de l’occasion pour inaugurer la route qui relie la région de Washili et celle du Dimani devant une grande foule qui s’est déplacée pour l’occasion.

Le président de l’Union, dès le début de son discours, a tenu à envoyer un message à ceux qui le taxent de dictateur et qui continuent de le vilipender essentiellement sur les réseaux sociaux, à en croire son propos. «Contrairement aux dires de certains, nous ne sommes pas à la tête d’une dictature. On est à la tête d’un pays démocratique. En 2006, j’ai transmis le pouvoir dans un processus démocratique et pacifique. Dix ans durant, j’ai réfléchi, je suis allé devant les Comoriens et je n’ai pas obstrué l’action du gouvernement d’alors jusqu’à revenir de la façon la plus démocratique. L’objectif étant d’améliorer le quotidien des Comoriens en développant le pays et non pour entamer une carrière d’apprenti dictateur», a asséné le président de la République.


Pour ce dernier, «la démocratie comorienne est plus que jamais vivante» et selon ses souhaits, chaque Comorien devrait donner du sien pour la réconciliation des cœurs et laisser de côté «les intérêts personnels au profit de l’intérêt général». Pour y parvenir, Azali Assoumani propose que les Comoriens se réunissent pour le développement du pays «au-delà des calculs politiciens» pour notamment en finir avec «la mendicité», la pauvreté et être en mesure de financer «nos propres ambitions et autres projets». Revenant par la suite sur le référendum prévu pour le 30 juillet prochain, celui qui serait amené à mettre en jeu son mandat si le Oui l’emporte au scrutin référendaire, estime que les bases pour atteindre l’émergence passent par la révision constitutionnelle. Selon le locataire de Beit-Salam, l’une des raisons qui ont rendu ce rendez-vous électoral incontournable n’est autre que l’envie de «réformer des institutions aux mécanismes compliqués».

En finir avec les intérêts personnels

Il appelle ainsi à ne pas se focaliser uniquement sur le référendum, mais également sur les autres recommandations issues des Assises nationales de février dernier. Le chef de l’Etat a appelé également à un engagement de tous les Comoriens pour «construire un pays prospère, bâtir un avenir meilleur et léguer à la future génération un pays politiquement apaisé dont ils seront fiers.  «Les Comores ne peuvent pas rester à la traine en Afrique et dans la région. Elles ne peuvent pas rester en retrait au propre comme au figuré», dira-t-il.

S’il met en avant son optimisme quant à l’émergence du pays et qu’il appelle à «une opposition pacifique et constructive», Azali Assoumani se montre tout de même surpris de constater que «cette opposition n’a pas participé aux Assises nationales et ne reconnait pas les recommandations qui en sont sorties». «Mais pourquoi ne se prépare-t-elle pas à participer au référendum pour dire non?», se demande le président.


Pour finir avec le chapitre de ses opposants, le président a envoyé une pique en déclarant qu’il faudrait laisser les opposants le loisir de continuer à parler pendant que le régime travaille et que «si on ne les laisse pas parler, ils vont détruire» non sans rappeler que les résultats qui seront issus du scrutin référendaire seront à respecter puisqu’il s’agira de «l’expression du peuple». Pour la première fois depuis la déclaration du vice-président en charge de l’Economie qui se désolidarisait de l’action gouvernementale, le chef de l’Etat a réagi clairement sur cette affaire.


 Pour lui, «si on n’accepte pas, on part. On ne peut pas rester dans un orchestre où l’on est contre tout. Si  l’on a le pouvoir de parler, on devrait également l’avoir pour écrire», allusion faite à l’écriture d’une lettre de démission. Azali Assoumani demande surtout aux autorités d’»arrêter les mensonges» et rassure qu’il n’est pas aux responsabilités pour servir une caste politique «qui se passe le relai périodiquement».

«L’expression du peuple»

Revenant sur son bilan de deux ans depuis qu’il est de nouveau à la magistrature suprême du pays, Azali Assoumani s’est penché sur l’année 2017 qui a vu la sensible amélioration de la fourniture du courant électrique grâce à l’achat de plusieurs moteurs. Toutefois, «rassurez-vous les délestages y en aura comme partout dans le monde. L’achat de ces moteurs n’est rien qu’une solution temporaire», a-t-il dit avant d’affirmer que l’objectif reste le développement des énergies renouvelables, à commencer par la géothermie, l’éolienne, l’hydraulique, et le solaire.
Pour l’année 2018, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’importance des infrastructures portuaires, aéroportuaires et routières. «C’est une exigence pour le développement du pays et nous ambitionnons de les construire, les finir pour faire en sorte que les futures générations n’aient qu’à assurer leur réhabilitation», a-t-il déclaré.
Avant de clôturer son intervention, Azali Assoumani s’est attardé sur l’arrivée, ces derniers temps, de plusieurs émissaires de la communauté internationale. Selon ses propos, ces derniers sont venus justement «parce qu’on n’est pas en crise. Si c’était le cas, ils n’allaient pas venir. Pour prouver que nous sommes en paix, le bureau de l’Union africaine, qui était installé dans le pays, a dû se résoudre à partir constatant que la mission qui était la sienne aux Comores a pris fin».
Il a tenu à tordre le cou aux rumeurs qui «prétendent» que ces émissaires, notamment l’Union africaine, sont venus pour «me faire partir. Ce n’est pas dans les attributions de l’Ua. Ils savent que nous sommes en paix et sont venus pour la coopération et le développement».



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