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Azali Assoumani à Jeune Afrique : «L’arrivée du Covid-19 a brisé notre dynamique»

Azali Assoumani à Jeune Afrique : «L’arrivée du Covid-19 a brisé notre dynamique»

Politique | -

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Le président de la République a accordé, le 17 novembre, une interview à nos confrères de Jeune Afrique dans laquelle il explique, entre autres, les enjeux de son périple de deux semaines à l’étranger, les stratégies de mobilisation des fonds annoncés lors de la Cpad, l’esprit du dialogue national et la première participation des Comores à la Coupe d’Afrique des Nations 2022 au Cameroun.

 

Le chef de l’Etat a reconnu que la crise sanitaire a bouleversé l’agenda de développement du pays. Les Comores souhaitaient ainsi mettre à profit la mobilisation et la solidarité manifestées par l’ensemble des partenaires lors de la Conférence des partenaires au développement (Cpad) pour mettre le pays sur les rails. La Covid-19 a fait tout basculer.


Dans une interview accordée, le 17 novembre dernier, à nos confrères de Jeune Afrique, Azali Assoumani a fait savoir justement que son périple de deux semaines à l’étranger consistait à mettre le pays sur les devants de la scène et éviter qu’il soit en marge des grandes décisions internationales. A l’entendre, ce déplacement était nécessaire. Le président souhaitait reprendre langue avec les investisseurs et créer les facilités politiques, à l’international, pour la levée des fonds annoncés lors de la Cpad.


«L’arrivée du Covid-19 a brisé notre dynamique. Nous sortons d’une période difficile, mais toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour que notre pays puisse reprendre sa marche en avant. il est temps aujourd’hui pour les Comores de revenir sur la scène internationale pour montrer ses potentialités. L’exposition universelle de Dubaï, que je viens de visiter, constitue à cet égard une vitrine parfaite de ce que nous avons à proposer économiquement et culturellement», a-t-il mentionné en guise de réponse à une question sur son séjour de 15 jours à l’extérieur du pays.


Le chef de l’Etat n’a pas manqué raviver les opportunités d’investissements aux Comores. «Avec d’autant plus de force que nous disposons de projets connus et validés par la communauté internationale depuis 2019», a-t-il rappelé. «Nous devrions donc être en mesure de redémarrer rapidement. À nous de convaincre les investisseurs qu’ils peuvent revenir travailler en toute sécurité aux Comores. C’est ce que nous avons fait à Dubaï et nous prévoyons à terme d’en faire de même dans d’autres pays, tels que le Kenya ou l’Afrique du Sud», a-t-il ajouté.

Le dialogue national

Le président a d’ailleurs profité pour rassurer les hommes d’affaires et louer la qualité des relations fraternelles entre les Comores et les Emirats arabes unis. «Tous ceux qui souhaitent investir aux Comores sont les bienvenus. Beaucoup de choses nous lient par ailleurs aux pays de cette région et nous entretenons avec eux de très bons rapports. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux et nous avons leur soutien. J’ai ainsi pu m’entretenir avec le prince Mohammed Ben Zayed et avec plusieurs ministres des Émirats Arabes Unis. Tous ont confirmé qu’ils nous accompagneraient», s’est-il félicité, précisant tout de même que le pays devrait lutter contre le virus tout en poursuivant les chantiers de développement. «Nous ne pouvons pas attendre qu’il disparaisse pour repartir de l’avant», a-t-il mentionné.


Revenant sur le dialogue national, Azali Assoumani, a fait savoir que celui-ci «n’intervient pas dans les mêmes circonstances que le précédent, qui avait été recommandé lors des assises nationales de 2018 et qui a abouti à une nouvelle constitution l’année suivante». Le président a expliqué que les Assises nationales ont épousé des recommandations et «de nombreux changements dans le pays», regrettant que «l’opposition s’obstine à ne pas vouloir le reconnaître». Pour le président, «il s’agit cette fois de préparer, ensemble, les échéances électorales à venir : la présidentielle et les gubenatoriales en 2024, puis les législatives en 2025».


Devant le journaliste de Jeune Afrique, Azali Assoumani a réitéré encore une fois la participation de l’opposition mais affirme toute même que «personne n’a le monopole de l’opposition chez nous» et «qu’il y a des opposants, et nous discuterons avec ceux qui accepteront de venir». Le président insiste sur la présence de l’Union africaine. «C’est à la fois le témoin et la caution de ce dialogue. La présence des experts de l’UA dans sa préparation va crédibiliser les débats, avec l’objectif d’obtenir un consensus sur des dossiers aussi importants que le fonctionnement de la commission électorale ou le redécoupage électoral», a-t-il expliqué.


Interrogé sur les prétentions supposées de préparer son fils, Nour El Fath Azali, pour la succession, le président a répondu sèchement. «Les Comores ne sont pas un royaume, mais un État de droit, avec des règles à respecter», a-t-il clarifié. Au sujet de la détention de l’ancien président Ahmed Abdallah Assoumani, le chef de l’Etat a demandé au journaliste de poser la question à la justice comorienne. «Il faut le demander à la justice. Aux Comores, elle est indépendante et c’est à elle de décider du sort de Sambi», a-t-il souligné.


Au sujet de Mayotte, le président dit fonder son espoir sur le dialogue direct avec la France, ajoutant que l’île est comorienne et doit toujours l’être au nom de l’histoire, la religion, la culture et du droit. «La priorité aujourd’hui est de nous concentrer sur ce qui nous unit, dans le sport, la culture, mais aussi sur la sécurité dans l’Océan indien, où la France joue plus que jamais le rôle de puissance régionale», a-t-il affirmé.


Enfin, Azali Assoumani a pris un joyeux plaisir pour exprimer la fierté du pays après la qualification des Comores à la Coupe d’Afrique des Nations (Can). «C’est historique pour notre sélection et je compte bien faire le déplacement pour soutenir les Cœlacanthes. Tout le pays est derrière eux et, quand ils gagnent, tout le monde fait la fête. Y compris à Mayotte», a conclu le président.

A. S.Kemba

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