Le président de la République, Azali Assoumani, a demandé à la notabilité de jouer la médiation pour faire réconcilier la classe politique comorienne dont le dialogue est rompu après l’élection présidentielle de mars et d’avril dernier à l’issue de laquelle il a été déclaré élu devant une vingtaine de candidats de tendances politiques diverses.
Le chef de l’Etat s’exprimait vendredi au foyer Noudjoum Zamane de Male ya Mbadjini, peu après avoir dirigé la grande prière hebdomadaire dans cette localité du sud de Ngazidja en présence de son cabinet, de certains membres de gouvernement et de notables et a cadres de la région. « Je vous demande de vous investir et de vous mobiliser le plus rapidement possible pour réconcilier tous les enfants de ce pays, nous avons le devoir d’aimer ce pays, il n’est dans l’intérêt de personne d’entretenir la méfiance, des divisions et des mésententes, il faut que nous transcendions dans nos idées et placer les intérêts du pays au-dessus des intérêts partisans », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « à vous les notables de jouer votre rôle dans la réconciliation de la classe politique de ce pays, de consolider les mesures d’apaisement que j’ai initiées et concrétisées après mon investiture ». Azali Assoumani faisait ainsi allusion à la grâce présidentielle accordée à des ex-condamnés de la Cour de sûreté de l’Etat qui, aujourd’hui, recouvrent leur liberté.
Le président de la République dit n’avoir jamais été contre le pluralisme des idées pourvu qu’il se manifesté dans le cadre de la loi. Azali Assoumani s’est ainsi félicité de l’existence de courants d’opinions et de pensées qui se manifestent librement à travers les différents canaux d’information du pays. Il a cité en exemple le journal Al-watwan qui accorde des espaces à toutes les tendances du pays du pouvoir comme de l’opposition, faisant référence à la couverture, vendredi, de la dernière conférence de presse de l’Union de l’opposition.
« Aujourd’hui, même l’opposition s’est exprimé partout, ce matin, des responsables de l’opposition se sont exprimés dans le journal Al-watwan. Il n’y a pas de restrictions, les gens s’expriment. Ceux qui disent qu’il n’y a pas de liberté vous mentent, il y a bien de la liberté d’expression, les gens s’expriment comme ils veulent, n’en déplaise ceux qui continuent toujours à vous mentir », a-t-il souligné.
Dans son message, Azali Assoumani n’a pas manqué de renouveler l’ambition qui est la sienne de poursuivre les grands chantiers d’infrastructures déjà engagés sur l’ensemble du pays à l’exemple, de la route Moroni-Fumbuni en cours de réhabilitation.
«La grande sagesse»
« Les travaux ont démarré, nous serons à Fumbuni pour inaugurer ensemble cette route », a déclaré le président en réponse à un vœu formulé à travers un message voilé que lui avait adressé le notable de Male, Hamada M’madi Uhurunakazi. Le président a salué «la grande sagesse» dont avaient fait preuve r les communautés de Fumbuni et de Male après le meurtre dans de conditions atroces d’un jeune de Fumbuni par des jeunes de Male. « Un tel drame, sous d’autres cieux, jette le feu aux poudres et mène des communauté à l’affrontement avec des conséquences inimaginables. Or, vous avez su persévérer, vous avez évité le pire. Je suis venu donc vous féliciter et vous rendre hommage pour tout ce que vous avez fait», a souligné Azali Assoumani, appelant les deux communautés à consolider cet esprit de tolérance, de paix et de bon voisinage.
Le notable de Fumbuni Mze Mogne Abdallah est revenu sur l’attitude manifestée par la communauté de Fumbuni quelques jours après le décès du jeune Anlim Ali, rappelant que c’est la ville de Fumbuni qui avait fait le premier pas « pour rassurer nos frères de Male » malgré le deuil qui nous terrasse. « Nous nous sommes rencontrés à Male et à Fumbuni à plusieurs reprises dans le seul but d’apaiser les tensions et de réaffirmer notre volonté de cultiver nos liens de fraternité qui nous unissent toujours », a-t-il mentionné.