C’est donc une foule en liesse qui a fait le déplacement avant-hier, dimanche, pour prendre part au grand rassemblement organisé à Mde. Toutes les couches sociales sont venues assister au premier meeting du président Azali Assoumani, organisé au stade polyvalent de Mde, un an après son élection. Tous les membres du gouvernement étaient présents.
D’autres personnalités, telles que le gouverneur de Mwali, le président du Conseil de l’ile de Ngazidja ou encore le Cadi de la République avaient également fait le déplacement. Dans son discours, le président Azali Assoumani a mis l’accent sur deux sujets essentiels, notamment les assises nationales et l’émergence.
Chers compatriotes ici présents, dans peu de temps, nous allons organiser des assises nationales pour dresser le bilan après quarante deux ans d’indépendance. Un fait rare dans un pays, qui n’a jamais eu l’occasion de s’asseoir pour réfléchir sans que des événements extérieurs l’y contraignent. Nous prendrons l’exemple des coups d’Etat qui étaient monnaie courante au pays. A l’heure actuelle, nous vivons dans la stabilité, donc c’est le moment opportun de revoir ensemble ce qui n’a pas marché pendant les quatre dernières décennies qui ont suivi notre indépendance. Mais aussi l’occasion de poser les jalons qui nous permettront d’atteindre l’émergence,
avait-il longuement expliqué. Le président de la République a tenu à rappeler que les assises nationales n’allaient pas se focaliser sur la question de la tournante comme certains le laissent entendre. “La tournante est une notion qui a été récemment introduite dans notre constitution. Donc on fera le bilan sur ce point. S’il y a matière à ce qu’on la supprime, on le fera. En tout cas les défenseurs tout comme les pourfendeurs, doivent être convaincants selon qu’ils soutiennent son abrogation ou son maintien”, devait-il préciser. En tout cas, prévient-il, tout le monde devra accepter les résolutions qui émaneront des assises.
J’appelle tous les partis politiques sans exception à y apporter leurs contributions. Le peuple comorien doit quant à lui user de tous ses moyens pour préserver les recommandations et conclusions qui en seront issues,
a-t-il déclaré. Le conseiller diplomatique du président, Mohamed Issmaila, a mis en garde le peuple contre les «fausses rumeurs» selon lesquelles ces assises constitueraient un moyen d’abroger la tournante. “Méfiez-vous de ceux qui disent que c’est une manœuvre pour supprimer la tournante. Car ce sont les ennemis du pays qui veulent mettre à mal notre cohésion sociale”, insistera-t-il.