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Azali Assoumani à Ndzuani : «Laissez-moi accomplir mon œuvre…»

Azali Assoumani à Ndzuani : «Laissez-moi accomplir mon œuvre…»

Politique | -

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Arrivé à Ndzuani mercredi dernier, le président Azali a tenu à s’adresser, aussitôt descendu de l’avion, à la foule venue l’accueillir à l’aérodrome de Wani. Il a abordé, entre autres sujets, les prochaines assises, un projet impulsé par le Mouvement du 11 août et dont il a donné son adhésion ainsi que son gouvernement. Cette assemblée est censée dresser le bilan politique, économique et social des 42 années d’indépendance, dont la tournante en fait partie.

 

Le président  Azali Assoumani séjourne à Ndzuani, depuis le mercredi, pour  «souhaiter une joyeuse fête de l’Aïd» aux anjouanais, «répondre à l’invitation du Ndzuani Raid» et bien entendu «parler des prochaines assises».

Et pour sa campagne en faveur de ces dernières, il n’a pas perdu de temps : dès sa descente d’avion, il a tenu un meeting à l’aéroport même, pour expliquer ce projet impulsé, notamment, par le Mouvement du 11 août et censé dresser le bilan politique, économique et social des 42 années d’indépendance. 

«Mes ainés du Mouvement du 11 août m’ont longtemps sollicité pour ces assises. Nous allons donc faire le bilan, et que l’on ne vienne pas dire “tournante ou pas tournante” ; laissez ces futilités ! Et ceux qui s’approprient cette tournante me font rire. 

Elle est plutôt à moi cette tournante ! Car nous l’avons instaurée et vu ses bienfaits. Celui qui souhaite l’exploiter à ses fins personnelles, c’est son problème ! Mais si l’on reconnait son intérêt, c’est alors le moment de s’asseoir ensemble, de retirer ce qui n’a pas marché, et laisser ce qui a marché», a-t-il déclaré.   

En disant cela, le président a du, au même moment, penser aux sceptiques qui continuent à se demander si le moment est bien choisi pour des assises, devant certainement déboucher sur une réforme de la loi fondamentale. D’où  ce postulat :

 

Il y a le moment où c’est l’urgence qui nous pousse à nous réunir autour de la table, c’est donc dans la tension que les discussions se passent. Et il y a le contexte actuel où Salami, Fazul et Hassani Hamadi sont là, l’on se parle, l’on discute… l’on discute avec les vice-présidents, avec mon frère Abdou Ousseine et l’Assemblée,  avec les partis de l’opposition… c’est alors le moment de s’asseoir pour examiner des choses sérieuses comme celles-ci,

 

pense-t-il. Le chef de l’État a comme voulu aussi assurer tout le monde du climat démocratique qui prévaudra lors de ces discussions. 

Il a de ce fait promis que «tout le monde y sera convié» et que «même ceux qui ne seront pas invités devront  quand-même venir, car ce sont des affaires publiques».

Rassurer, oui, mais avec cette sorte de bémol, placé avec une certaine ironie visiblement bien dirigée : 

 

J’ai un conseil à donner à ceux qui ne veulent pas voir la tournante supprimer : venez vous asseoir avec nous et voyez ce que vous pouvez mettre dans la Constitution de sorte à ce qu’elle ne disparaisse pas. Mais si vous restez là à hurler,  alors elle disparaitra que vous le vouliez ou pas !.

 

Le défi est donc lancé, il reste aux «Touche pas!» de le relever. L’Imam, lui, ne reculera devant rien. «Quand j’avais pris ces fonctions par la force, vous m’avez vilipendé, j’ai du me taire.

Vous aviez raison, car j’avais effectivement pris ce qui ne m’appartenait pas. Mais maintenant vous m’avez choisi, laissez moi donc accomplir mon œuvre et vous me jugerez après ou bien l’histoire me jugera», s’est défendu le président de la République.



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