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Blocage de la dernière session I L’opposition parlementaire livre sa version des faits

Blocage de la dernière session I L’opposition parlementaire livre sa version des faits

Politique | -   Ali Abdou

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La coalition des députés de l’opposition ont fait part que sur les quatre projets de lois figurant à l’ordre du jour, aucun d’entre eux n’avait prévu un montant de six milliards de francs comoriens destiné aux pêcheurs et aux agriculteurs comme l’avait souligné le ministre des Finances.

 

La coalition des députés formant l’opposition parlementaire au sein de l’Assemblée de l’Union a convié la presse hier, mercredi 8 janvier au siège du parlement, pour revenir sur les évènements du 31 décembre dernier ayant émaillé la dernière séance plénière de la présente législature. A cette occasion, les élus de l’opposition ont tenu à répondre certains propos tenus lors de la conférence de presse conjointe animée par les ministres des Finances, du budget et du secteur bancaire, Saïd Ali Saïd Chayhane, celui chargé des relations avec les institutions, Mohamed Daoudou et le deuxième vice-président de l’Assemblée, Dhoihir Dhoulkamal.


Le député d’Itsandra Nord, Oumouri Mmadi Hassani a rappelé qu’au cours de leur dernière session ordinaire, cinq rapports de travaux ont été remis au secrétariat général de l’Assemblée de l’Union. Il s’agit du rapport du projet de loi des Finances 2020, le rapport de la proposition d’amnistie des personnes condamnées par la Cour de sûreté de l’État, le rapport du projet de loi portant sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. Il citera aussi le rapport du projet de loi portant Code de l’information et du rapport du projet de loi autorisant le président de l’Union des Comores à ratifier l’accord de financement de la Banque mondiale pour le relèvement Post-Kenneth.
Selon lui, «aucun de ces projets de loi, n’a, en aucun moment, fait mention de six milliards destinés aux agriculteurs et aux pêcheurs comoriens», une allusion aux propos de l’argentier qui avait regretté l’attitude des députés à l’hémicycle. Le ministre avait fait part d’une «perte sèche» de plus de six milliards au bénéfice des pêcheurs et des agriculteurs. Le député d’Itsandra-Hamanvu impute la responsabilité de «la scène» au vice-président Maoulana Charif qui présidait la séance pour, selon lui, «mettre le ministre du budget en difficulté vis à vis des partenaires».

«Une scène préméditée»

Pour étayer sa thèse, il a soutenu qu’un projet ou une proposition adoptée sans les signatures du président et des deux secrétaires de séance n’a aucun sens.
«Et je me demande, en sa qualité de président de séance, si Maoulana Charif tenait à ce que les projets de loi des Finances et de l’Information soient adoptés, il aurait inscrit la proposition de loi d’amnistie et aller la bloquer après», déclare Oumouri Mmadi Hassani. Il a cité le cas du code de procédure pénale adopté depuis la précédente législature et qui ne peut être transmis pour promulgation en l’absence de la signature du deuxième secrétaire de séance, introuvable.
Les élus de l’opposition sont revenus sur les deux années successives avec une ordonnance budgétaire, soulignant que cet état de fait ne doit pas faire le bonheur du ministre. «Et Maoulana en agissant de la sorte savait qu’il fait un coup réussi à l’endroit de son concurrent», justifia-t-il.


Le député de Moroni-Nord, Ibrahim Mohamed Soulé, soutient que la scène du 31 décembre dernier était préméditée. Selon lui, le projet de loi de Finances reste la priorité du gouvernement et se place toujours en première ligne de l’ordre du jour au cours d’une session budgétaire. «Et le renversement de l’ordre du jour à l’hémicycle pour que le budget soit relégué au troisième rang sur quatre projets de lois, cela laisse comprendre que le président de la séance préméditait quelque chose», poursuit-il.
Le député a soutenu que le président de la séance ne tenait qu’à l’adoption du projet de loi relatif au relèvement post-Kenneth. «Vous avez constaté qu’au cours de l’examen de ce projet de loi, il a usé de son pouvoir, en nous bloquant la parole jusqu’à ce que la loi soit adoptée. Et une fois voté, il a laissé tout le monde prendre la parole et bloquer les travaux, au lieu de recommander la sortie aux députés fouteurs de trouble comme l’a prévu le règlement. Mais il a laissé ce qui lui arrangeait», a conclu l’ancien secrétaire général du parti Juwa.n

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