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Caricatures-Prophète Muhammad I Les Ulémas comoriens condamnent et désapprouvent la position des autorités françaises

Caricatures-Prophète Muhammad I Les Ulémas comoriens condamnent et désapprouvent la position des autorités françaises

Politique | -   Nassila Ben Ali

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Les Ulémas comoriens, à travers l’Alliance islamique de bienfaisance, ont dénoncé les caricatures dénigrant le prophète Muhammad (Psl). Ils ont également déploré la déclaration du président français soutenant les personnes qui offensent la religion musulmane notamment ceux qui blasphèment le prophète.

 

L’Alliance islamique de bienfaisance (Aib), organisme non-gouvernemental regroupant les oulémas comoriens, a réuni samedi, dans son siège à Mde ya Bambao, ses partisans et sympathisants pour condamner et désapprouver les caricatures dénigrant le prophète Muhammad (Psl). Pour l’occasion, Nourdine Bacha a lu le communiqué écrit (en Français, en Arabe et en Shikomori pour la circonstance. “Nous avons appris avec tristesse et chagrin la diffusion des caricatures dénigrant le prophète Muhammad, paix et salut soient sur lui, ainsi que la déclaration des autorités françaises de persister à commettre des offenses et à œuvrer à restreindre la pratique de l’Islam, intimider ses disciples et limiter ses centres”, lit-on sur le communiqué.


Exprimant sa condamnation et sa désapprobation, l’Aib qui trouve cela “injustifiée” reste étonné par la réaction de ceux qui “considèrent la moquerie des noirs comme du racisme, celle des juifs comme de l’antisémitisme et les propos contre les femmes de discrimination contre le genre”. “Nous ne comprenons pas l’attitude des gens qui défendent toutes ses valeurs, mais qui disent que les propos contre l’Islam et l’atteinte des saintetés comme liberté d’expression”, a ajouté Nourdine Bacha.


Pour l’Alliance islamique de bienfaisance, il n’est en aucun cas permis à quiconque d’offenser la liberté de croyance et de culte ni promouvoir le racisme et la haine. “Il n’est pas sage de détruire les efforts réalisés par des érudits pour construire les bases du respect mutuel entre les adeptes, les bases de la cohésion sociale et d’une vie d’ensemble entre les sociétés”, déplore-t-il, appelant au renforcement des bases de la fraternité, la justice, l’égalité et le respect des droits de l’Homme, à commencer par la protection des religions et des saintetés, ainsi que la protection des diversités.


Interrogé après le communiqué, le conseiller privé du mufti de la République recommande aux Comoriens, de l’intérieur et de l’extérieur du pays, à être vigilants et à ne pas opter pour la violence. Concernant le communiqué, Fundi Ali Ahamada, plus connu sous le nom d’Ali Hadji, se joint à ses collègues pour dénoncer les propos du président français, sur les caricatures faites sur le prophète Muhammad. “Je ne crois pas que la France qui se dit pays de droit, qui défend la diversité puisse accepter qu’on bafoue les droits d’une personnalité et d’une religion”, a-t-il regretté, appelant Emmanuel Macron à faire marche arrière.

Pour sa part, Bilal Soidiki, un des prêcheurs (hatub) des grandes mosquées de la capitale, condamne fermement toute atteinte au sacré de n’importe quelle religion, en particulier l’attaque du “symbole sacré de notre religion” qu’il faut à tout prix préserver et valoriser. “Ce n’est pas une simple personne, mais le plus aimé de tous les musulmans”, a-t-il insisté.


Concernant la déclaration du président français, Bilal Soidiki pointe du doigt “une action déplorable, inacceptable”. Ne point renoncer à ces actes “blasphématoires” reste pour ce prêcheur “une malhonnêteté intellectuelle” du chef de l’Etat français. Ce hatub des grandes mosquées de la capitale tient à rappeler qu’en 1970, le journal Hara Kiri (créé en septembre 1960) a été censuré pour atteinte à la personne du Général De Gaule après son décès, car pour eux c’est une atteinte à la “la République française” et non pas à une liberté d’expression.


Bilal Soidiki affiche son incompréhension face au licenciement chez Charlie Hebdo en 2008 du caricaturiste Maurice Sinet pour avoir refusé de s’excuser après les caricatures qu’il a faites sur le fils de Sarkozy qui s’est converti au judaïsme “pour des raisons financières et que cela allait ridiculiser le judaïsme”.


On rappelle que l’ancien président français, Jacques Chirac, a, dans un discours prononcé le 8 février 2006, déclaré que “tout ce qui peut blesser les convictions d’autrui, en particulier les convictions religieuses, doit être évité. La liberté d’expression doit s’exercer dans un esprit de responsabilité. Si la liberté d’expression est un des fondements de la République, celle-ci repose également sur les valeurs de tolérance et de respect de toutes les croyances”.

 

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