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Ce qu'il faut retenir du discours du chef de l'Etat à la Nation

Ce qu'il faut retenir du discours du chef de l'Etat à la Nation

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Suite à ses rencontres avec les corps constitués tenues vendredi et samedi derniers, le président de la République Azali Assoumani, depuis le palais présidentiel de Dar Nour de Mutsamudu, a officiellement annoncé, samedi soir, la tenue d’un référendum au mois de juillet prochain en vue de mettre en pratique les recommandations issues des assises nationales du mois de février dernier.

 

“Je compte en effet, conformément aux recommandations entérinées par les Assises, proposer un processus de modification de notre Constitution, pour consolider l’unité nationale, la paix et la stabilité, et soutenir le renforcement et la préservation des valeurs socio-religieuses qui fondent notre foi et notre identité.Je veux  tracer avec vous une nouvelle voie pour les Comores, un meilleur avenir pour notre peuple, conformément à vos recommandations et à vos aspirations, exprimées lors de ces Assises”,a-t-il dit pour justifier la consultation à venir.

Azali Assoumani a rappelé que la décision de tenir un referendum a été expliquée aux autorités nationales et insulaires, aux élus nationaux, insulaires et locaux, aux organisations de la société civile, aux membres du corps diplomatique, aux ulémas, aux opérateurs économiques, aux préfets et aux partis politiques. Et le chef de l’Etat d’informer que :

vous serez donc consultés, dans les mois à venir, sur ces modifications, destinées à moderniser et renforcer nos institutions, consolider les acquis démocratiques et l’état de droit, et améliorer la gouvernance des affaires publiques, en vue de favoriser l’émergence de notre pays à l’horizon 2030 et le bien-être du peuple comorien”.


Outre le référendum, le président de la République est également revenu sur le programme de la citoyenneté économique.

A en croire ses propos, l’adoption, l’application et la gestion des fonds de ce programme ont été fortement controversées. ”L’affaire de la citoyenneté économique est très délicate. La crédibilité, la fierté et la grandeur du pays ont été entamées. Je compte réunir des juristes le mois prochain pour qu’ils se penchent sur ce dossier. Cela doit servir d’exemple parce que les responsables étatiques doivent désormais savoir qu’ils seront à tout moment appelés à revenir sur leur gestion de la chose publique”,dit-il avant d’estimer qu’”il nous revient d’identifier les voleurs parce qu’on ne peut pas estimer que toutes les autorités sont des voleurs”.

Azali Assoumani veut une transparence dans la gestion de l’Etat “parce que la population doit tout savoir. Se servir dans la caisse de l’Etat, n’est rien d’autre que du vol et cela n’a rien à voir avec la corruption”.

Paix et unité

Concernant l’aspect social et compte tenu de sa volonté de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030, le président de l’Union a mis l’accent sur les réalisations devant enclencher le développement.

Outre la volonté de redresser les finances publiques et les sociétés d’Etat, lutter vigoureusement contre la corruption et les détournements des fonds publics et améliorer la gouvernance de l’Administration publique, le chef de l’Etat n’oublie pas la volonté d’améliorer le quotidien des Comoriens.


Pour cela, il met l’accent sur la nécessité de soutenir le développement du secteur privé en créant les conditions d’un environnement propice aux affaires, réduire les coûts des transports terrestre, maritime et aérien, atteindre l’autosuffisance alimentaire, éradiquer la pauvreté en relançant la croissance, entre autres priorités. Azali Assoumani veut également offrir des soins de qualité à moindre coût en construisant “d’autres hôpitaux performants”.

Il n’oublie pas la lutte contre le chômage, et pour y parvenir “nous devons réadapter le système éducatif et des formations professionnelles”. “Les défis sont immenses mais ils ne sont pas insurmontables”,dit-il.

Avant de clôturer son discours, le président de l’Union s’est attardé sur le climat sociopolitique en appelant à la fin “des échanges parfois virulents” des politiciens, ces derniers temps. Il prône la culture du compromis, de l’écoute et du vivre ensemble “parce qu’il me revient d’user de toutes mes possibilités pour garantir la paix et la cohésion du pays”.

C’est dans cet élan qu’il a regretté “l’excès de langage et le fait que certains ont voulu radicaliser le débat sur le transfert des compétences de la Cour constitutionnelle que la constitution m’autorise. Une décision prise après consultation d’éminents juristes du pays. Tout doit être fait pour écarter la division, la mésentente, la polémique et le malentendu”.Azali Assoumani a enfin parlé de la question de Mayotte “que nous devons définitivement régler”.


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