Le boycott des hommes du gouverneur Salami était prévisible, du fait que l’arrêté du ministre de l’Intérieur portant nomination des membres de cette commission, n’en a retenu que deux parmi les trois proposés par Dar-nadjah. La veille mercredi, ce dernier avait d’ailleurs adressé une lettre au ministre de l’Intérieur en charge des élections, pour contester son arrêté.
Le ministère semble justifier l’exclusion de Ramoulate Abdou par le fait que c’est une élue, suppléante du député Mohamed Bacar Dossar. Or l’article 45 du code électoral rend «incompatible» les fonctions de membre d’une Céii avec celles de «tout membre élu des institutions publiques».
Le directeur des élections, Mbae Toimimou, nous a d’ailleurs montré une lettre du ministre, adressée au gouverneur de Ndzuani le 28 mai dernier, l’enjoignant de remplacer Ramoulate par une autre personne. Une lettre toutefois datée de onze jours après son arrêté (daté du 17 mai), et que le gouvernorat dit l’avoir reçue qu’hier jeudi, jour même de l’installation. Il convient toutefois de noter que Ramoulate n’était pas la seule «élue» proposée à la Céii de Ndzuani : Rakib Ahmed et Saïd Mohamed Houssamidine, les deux hommes proposés par le Conseil de l’île, sont des conseillers de l’île. Toutefois, le Conseil a, via un courrier du 16 mai, informé le ministère de sa décision de remplacer Houssamidine (et seulement lui), issu de la majorité Juwa.
Si la situation reste en l’état, la Céii de Ndzuani sera donc composée de huit membres au lieu des neuf prévus par l’article 59 du code, et encore si les trois autres daignent se présenter devant le cadi dans les jours à venir, comme l’a souhaité ce dernier. En tout cas, aux dernières nouvelles, Dar-nadjah aurait proposé le remplacement de Ramoulate par Dhouria Salim, ancienne secrétaire générale du gouvernorat et ex-membre de la précédente Ceii de l’île.