Les dirigeants chinois et africains se retrouvent à Beijing pour le 3e Forum sur la coopération sino-africaine.
Etabli en octobre 2000, le Focac est devenu, au fil des ans, le rendez-vous diplomatique incontournable à travers lequel Chinois et Africains revisitent leur coopération et arrêtent les grandes orientations futures. Le président Chinois, Xi Jinping, souhaite que cette coopération se fonde sur les principes de «sincérité, de pragmatisme, d’amitié et de franchise».
A en croire le président de l’association de la diplomatie publique de Chine et ancien ministre des Affaires étrangères, Li Zhaoxing, les échanges entre la Chine et l’Afrique remontent à plusieurs siècles. «600 ans auparavant, la flotte du navigateur chinois Zheng He était parvenue quatre fois sur le rivage est-africain et y avait visité plusieurs pays, plus de 100 ans avant les Occidentaux. Zheng He a proposé à l’Afrique un commerce équitable, rendant ainsi possible la connaissance mutuelle des peuples chinois et africains et propulsant les échanges amicaux entre les deux parties», a-t-il souligné dans un préface du livre «Chine-Afrique 500 : faits sur la Chine, l’Afrique et les relations entre les deux», publié le 12 juillet 2015.
Plusieurs siècles après, ces échanges résistent à l’épreuve du temps. Mais aussi, aux aléas des conjonctures diplomatiques mondiales. Les chiffres ne le démentent pas. Depuis 2009, la Chine reste le plus grand pays partenaire commercial de l’Afrique. D’après des chiffres publiés en 2015 par le comité de suivi chinois du Forum sur la coopération sino-africaine : en 2014, le commerce sino-africain a atteint 221,96 milliards de dollars Us, soit 22 fois celui des années 2000. Représentant 5,45% du total du commerce extérieur de la Chine, et de 20,5% du total du commerce extérieur de l’Afrique.
Diplomatie
149, c’est le nombre des visites effectuées par les dirigeants de la Chine dans des pays africains, de 2000 à 2015. Pendant que les dirigeants africains en ont effectué 379, en Chine durant cette même période. Le président Xi Jinping comptabilise à lui seul, quatre visites officielles sur le continent africain ces cinq dernières années. Ce qui reste significatif pour un dirigeant du monde. Il a reçu en Chine une trentaine de dirigeants africains.
Transferts des savoirs
Entre 2000 à 2015, 23 centres de démonstration agricole ont été implantés en Afrique pour soutenir le développement de l’agriculture. 1.700 experts-agronomes et 10.000 autres techniciens agricoles ont été dépêchés dans plusieurs pays du continent. La Chine a accueilli près de 3.000 stagiaires de pays africains dans le domaine agricole.
7.600, c’est le nombre des fonctionnaires que la Chine a dépêché en Afrique pour des missions médicales. Elle a apporté son assistance à la construction de 68 hôpitaux, 30 centres de prévention et de traitement du paludisme et a accompagné une formation médicale au bénéfice de 65.000 africains.
81.000, c’est le nombre des jeunes africains formés en Chine dans des filières des technologies, de la gestion, du droit ou encore des sciences et des médias.
Infrastructures et investissements
Depuis 2015, la Chine participe à la construction en Afrique de 5.676 km des voies de chemins de fer, de 4.057 km de routes, de 18 ponts, de 12 ports, de 14 aéroports et terminaux. Elle a aussi participé à la construction de 64 centrales électriques et soutient d’importants projets dans le secteur des télécommunications avec la transmission par fibre optique.
En mai 2015, le Fonds d’investissement sino-africain, dont l’initiative est lancée en 2006, a soutenu plus de 80 projets dans 35 pays africains, avec un montant total cumulé de 3,2 milliards de dollars Us, et entraîné 16 milliards d’investissements chez des entreprises chinoises.
Le volume des exportations africaines vers la Chine ont atteint 115,8 milliards de dollars Us et les importations de la Chine 106,1 milliards de dollars Us. Le pays de Mao compte franchir le cap de 400 milliards de dollars Us d’ici à 2020 pour intensifier davantage les échanges commerciaux avec l’Afrique.
La bonne nouvelle, c’est la mutation observée aussi bien dans le domaine des échanges – le passage du commerce de marchandise au commerce des produits transformés – que dans celui du transferts de technologies. Un vœu ardent pour les Africains, et qui se formalise progressivement d’un forum à un autre.
Une ère nouvelle s’ouvre avec cette 3e édition, sous le thème «la Chine et l’Afrique : construire une communauté de destins encore plus solide par la coopération gagnant-gagnant». Elle coïncide avec l’agenda économique de plusieurs dirigeants africains, notamment le président comorien Azali Assoumani qui souhaite faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030.
Maoulida Mbaé
Directeur Général et de la Publication