L’Union africaine, à travers sa présidence en exercice, a fustigé les «fléaux de la division et des conflits sanglants» à l’ouverture de la cinquième réunion de coordination des Communautés économiques régionales (Cer) réunies, dimanche 16 juillet, à Nairobi au Kenya pour une évaluation des politiques engagées pour renforcer le processus d’intégration. On compte huit Cer sur l’ensemble du continent africain. Le thème phare a été la Zone de libre-échange continentale en Afrique (Zlecaf) qui est sensée entrer en vigueur dans plus de quarante pays et dont les retombées attendues devraient ontribuer, selon les promoteurs, à insuffler une dynamique nouvelle de croissance et de création d’emplois.
«L’accélération de la zone de libre-échange continentale africaine», le thème retenu pour cette année 2023, «a enregistré, ces six derniers mois, des avancées notables qui nous confortent dans notre conviction que ce marché commun continental est une belle opportunité pour atteindre la vision panafricaine d’une «Afrique intégrée, prospère et pacifique», a déclaré le président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani, qui en a brossé un bilan sommaire à mi-mandat. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exhorté, pour sa part, les Etats membres (pour ceux qui ne l’ont pas encore fait) à ratifier rapidement les instruments juridiques nécessaires à l’application effective de l’accord sur la Zlecaf.Cette rencontre avait réuni des dirigeants du continent parmi lesquels l’Egyptien Abdel-fatah Al Sissi, le Sénégalais Macky Sall, le Congolais Félix Antoine Tshisekedi et l’hôte de la réunion, William Ruto.A Nairobi, devant un parterre d’experts, l’auditoire censé se focaliser essentiellement sur l’intégration régionale s’est transformé en salle de discussions, voire de débat nourri autour des problématiques sécuritaires.
«Plus de coordination dans l’effort»
L’Afrique, en dépit de son avenir prometteur, est aujourd’hui engluée dans des crises complexes qui mettent à rude épreuve les stratégies de développement des pays concernés tels que le Soudan, le Mali, le Burkina Faso et la République démocratique du Congo (Rdc), entre autres.Des rencontres bilatérales ont été organisées en marge de cette rencontre de Nairobi avec comme objectif d’évaluer les efforts entrepris et les mesures à prendre pour mettre un terme à ces conflits qui mettent à mal la vie de millions de personnes. Le patron du Conseil de paix et de sécurité (Cps) de l’Union africaine, Bankole Adeoye, a exprimé sa désolation suit aux multiples tentatives sans résultats des médiations menées au Soudan et a suggéré un renforcement de la coordination pour ramener la paix au Soudan.
La présidence comorienne de l’Union africaine a, par ailleurs, déploré les souffrances endurées par des populations, victimes de ces guerres fratricides et de ces conflits frontaliers qui perdurent encore dans certaines zones, citant notamment la région des Grands Lacs, au Soudan et dans le Sahel. Devant ses homologues, représentant des grands sous-espaces régionaux du continent, Azali Assoumani a soutenu que la prospérité de l’Afrique ne sera pas possible sans la stabilité car, devait-il déclarer, «la paix et la sécurité constituent le moteur de nos stratégies et programmes de développement».
«Se saisir de chaque opportunité»
Azali Assoumani a dit sa sympathie pour ces populations et lancé un énième appel à la cessation des hostilités : «Je voudrais, dans ce contexte, exprimer ici notre totale solidarité envers les pays frères qui traversent, aujourd’hui, ces situations de crise, et renouveler en même temps notre appel à faire taire les armes et pour un dialogue franc et sincère entre les différents protagonistes», a-t-il précisé.De son côté, le président de la République démocratique du Congo (Rdc) s’est entretenu avec son homologue kenyan qui coordonne une initiative de paix dans la région des Grands Lacs, sous l’emprise, à l’est, des milices du M23 soutenus, selon un rapport de l’Onu, par le Rwanda. Les médiations engagées jusqu’ici n’ont abouti à aucun résultat significatif. William Ruto a, cependant, déclaré : «Nous nous saisirons de chaque opportunité pour consolider la paix».
Dans son mot de clôture de la réunion, le président en exercice de l’Union africaine a lancé un appel à la mobilisation de tous pour concrétiser les aspirations du continent en matière de paix, de promotion des échanges à l’intérieur du continent et entre l’Afrique et le reste du monde. «Je suis convaincu qu’au vu de l’intérêt grandissant que représente aujourd’hui l’adhésion à ce grand marché commun continental, estimé à près de 1,3 milliards de consommateurs, les États n’ayant pas encore ratifié et déposé les instruments requis rejoindront prochainement la dynamique et boosteront encore davantage le commerce intra-africain», a-t-il conclu.
Les huit Communautés économiques régionales (Cer) L’Union du Maghreb arabe (Uma) |