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Climat tendu à Ndzuani : L’opposition déplore des actes qui “font le lit du séparatisme”

Climat tendu à Ndzuani : L’opposition déplore des actes qui “font le lit du séparatisme”

Politique | -   Mohamed Youssouf

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L’Alliance de l’opposition a réagi hier suite aux derniers événements survenus à Ndzuani depuis que le vice-président Moustadroine Abdou a entrepris de placer Mohamed Abdou à la tête des travaux publics régionaux. Pour l’opposition, bien que cette prérogative “revienne au gouverneur de l’île”, elle pense tout de même à une diversion du gouvernement pour faire passer les assises que “la population rejette”. “Le régime devrait organiser au préalable des assises entre le président, les vice-présidents et les gouverneurs ou encore des assises pour le chômage avec les milliers de jeunes renvoyés” a conseillé Mouigni Baraka Saïd Soilihi.

 

Les récents événements à Ndzuani, qui ont vu certains partisans de l’autorité insulaire prendre d’assaut les routes suite à l’intronisation d’un nouveau directeur général régional à la tête des travaux publics (Tp) de l’île, ont provoqué l’organisation d’une conférence de presse hier matin au restaurant le Select par l’Alliance de l’opposition.

 


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Cette fois, tous les leaders de l’opposition y ont pris part ou presque avec notamment la présence du conseiller en communication du gouverneur de Ndzuani.
Réagissant sur les tensions qui prévalent à Mutsamudu, Hachim Abdou Petit a affirmé que depuis le remplacement de Saindou Fadhula par Mohamed Abdou, les bureaux des Tp insulaires sont paralysés. 

 

Le climat à Mutsamudu est délétère. Les bureaux sont restés fermés parce que les Anjouanais n’acceptent pas le coup de force d’une personne qu’ils ont portée à la vice-présidence alors qu’il n’aurait jamais dû y arriver, a affirmé Hachim Abdou Petit venu spécialement de Ndzuani au nom du gouverneur Salami Abdou Salami pour intervenir lors de ce face à face avec la presse.


Ce dernier estime que les événements sont de nature à réinstaurer les sentiments séparatistes alors que lui-même en était un. “Je me suis repenti au nom de l’unité nationale. Une unité menacée aujourd’hui”, devait-il rappeler. Devant des personnalités telles que Nourdine Bourhane et plusieurs députés à l’image de Mohamed Bacar Dossar ou encore Ali Mhadji, l’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi a, au sujet des Tp de Ndzuani, dénoncé une diversion pour détourner l’attention et faire passer les assises de façon inaperçue.

“Du temps de mon mandat, on s’était rendu compte que certaines prérogatives n’étaient pas clairement attribuées. On s’est réuni et tout était question de concertation et de consensus. J’avais nommé le directeur des douanes et des travaux publics au niveau régional. Pourquoi aujourd’hui, Moustadroine ne nomme pas à Ngazidja et à Mwali. L’administration insulaire revient au gouverneur. Je déplore un peu le mutisme de Hassani Hamadi et Saïd Fazul devant ce qui arrive à leur homologue Salami sachant qu’ils ne sont pas à l’abri”, a-t-il commencé par dire avant d’en remettre une couche.


Même pas surpris

 

Des assises qui n’auront sûrement pas lieu le 22 janvier telles que annoncées”, a-t-il juré (avant le report officiel, Ndlr).

 

 L’ancien gouverneur de Ngazidja exhorte de ne pas pousser les anjouanais vers le séparatisme. En parlant de diversion, le secrétaire général du parti Juwa, Ahmed El Barwane et le désormais conseiller de l’île de Mwali, Mohamed Elface estiment qu’ils connaissent les objectifs du régime actuel.

Si le premier met l’accent sur des institutions paralysées à l’image de la Cour constitutionnelle, le second ne se dit nullement surpris du climat qui règne actuellement. Selon Mohamed Elface,

 

le régime en place s’emploie à démolir l’unité nationale et cela ne me surprend pas. Je crains même le pire. On parle de Ndzuani mais à Mwali, c’est encore pire avec la fermeture systématique des radios qui osent tendre leurs micros aux opposants. Les assises sont rejetées par une population que les politiques veulent manipuler alors qu’elle vit en parfaite harmonie dans les différents quartiers.


Les assises justement, il en était question et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Alliance de l’opposition campe sur sa position initiale. On dénonce un congrès pour la Crc, des manœuvres de certains pour avoir des places, “340 millions de francs offerts à 30 personnes pour faire des allers et retours alors que les enseignants refusent de valider le premier trimestre entre autres”.

“Le régime devrait organiser au préalable des assises entre le président, les vice-présidents et les gouverneurs ou encore des assises pour le chômage avec les milliers de jeunes renvoyés”, a conseillé Mouigni Baraka Saïd Soilihi.


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