Après avoir procédé, dans la matinée d’hier, à la clôture de l’assemblée générale des assises nationales, le président de la République, Azali Assoumani, a reçu, dans l’après-midi, au palais de Beit-salam, la délégation mahoraise ayant pris part à l’événement.
Ce sont en tout vingt-cinq citoyens comoriens issus de l’île de Mayotte qui ont participé aux plénières de l’assemblée générale. “Une véritable surprise”, à en croire Haïdar Attoumani Saïd, chef de la délégation et membre du Comité Maore.
Les autorités coloniales ne s’attendaient pas à une telle mobilisation, poursuit-il.
Un très fort symbole. Pour le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, il était important que toutes les îles soient représentées dans ces assises dites nationales, car “qui dit nationales dit l’ensemble des quatre îles et la diaspora”. La rencontre avec la délégation mahoraise a été, explique-t-il, l’occasion de “discuter sur les voies et les moyens de faciliter les mouvements entre les îles”.
Et ce, dans la continuité des discussions déjà amorcées avec les élus mahorais présents à Moroni lors de la VIème commission mixte Comores-France. Haïdar Attoumani Saïd présente les Mahorais ayant participé aux plénières comme des simples citoyens comoriens venus exprimer la voix de l’île de Mayotte.
Des citoyens qui ne se retrouvent plus dans la politique coloniale. Une politique méprisante envers la religion, la culture et les intellectuels de l’île, martèle-t-il.
Leur principal objectif est de se voir associer aux discussions qui engagent le pays. Le chef de la délégation mahoraise voit donc dans cette rencontre avec le président un “espoir” en vue d’une politique d’ouverture telle que sollicitée par la délégation.
“Le président, avait tendance à mettre plus en avant les trois îles, nous sommes-là pour lui rappeler qu’il y a aussi des Comoriens à Mayotte et qu’ils doivent être associés aux discussions qui concernent le pays, ils doivent aussi avoir leur place”, explique-t-il. Le fait d’avoir été reçu par le président, poursuit-il, “réchauffe le cœur. Cela montre l’engagement du gouvernement à faciliter les relations entre les îles”.
C’est, selon lui, un signe de reconnaissance et de valorisation. Le président de la République a de son côté réaffirmé l’attention particulière qu’il porte à la question de l’île comorienne de Mayotte. “Nul ne peut briser ce que la nature a réuni”, a-t-il tenu à rassurer. Les Mahorais se disent très attentifs au suivi des recommandations formulées lors des plénières.