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Commentaire : Une crise profonde couve au sein de l’Updc

Commentaire : Une crise profonde couve au sein de l’Updc

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Depuis plusieurs mois, les partis politiques comoriens reconnus par la loi sur les partis, ont tour à tour connu des crises profondes. Sur les six partis que la loi reconnait, seuls Orange et l’Union pour le développement des Comores (Updc) faisaient office d’exceptions.

 

Pas pour longtemps serait-on tenté de dire au regard des dernières informations qui gravitent autour de l’Updc. La cohésion aurait laissé la place à l’incertitude. Les tiraillements auraient pris le pas sur la solidarité. Les prises de positions claniques remplaceraient les consultations. Il ne resterait que l’affrontement  final que les assises nationales pourraient précipiter.

Elles sont passées par là et ont tout chamboulé dans un parti qui aurait pu ou dû, au regard de ses leaders,  et ses élus devenir la plus grande force d’opposition du pays. Avec les assises boycottées dès le début par le parti, le clan de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdoulkarim Mohamed qui se réclame de la tendance affiliée à l’ancien président Ikililou Dhoinine, veut à tout prix revoir cette position pour intégrer le Comité de pilotage des assises nationales. Deux réunions ont été tenues le mois passé au palais du peuple à la demande du clan pro assises.

Le but était justement d’infléchir les récalcitrants et prendre part par  la suite au débat. D’aucuns n’hésitent pas à parler d’un revirement de situation suite à des tractations qui auraient eu lieu entre des ténors du pouvoir et une frange de l’Updc. On a dépassé le stade des prémices. Plus étonnant encore, l’ancien parti au pouvoir se montre fébrile au point d’avoir besoin d’une alliance de l’opposition pour exister.


Un milieu politique gangrené

La crise que traverse le parti de l’ancien argentier et candidat malheureux aux dernières présidentielles Mohamed Ali Soilih, serait due à un problème de positionnement, comme presque tous les partis. Soutenir ou s’opposer. Se ranger ou déranger, entre les deux, les cœurs balancent.

Et puis d’autres questions. Toujours plus de questions. Quel leader a la légitimité pour conduire la formation politique. Un parti et plusieurs chefs, son secrétaire général peinant à faire entendre sa voix. Ses élus au parlement, divisés, comme l’est le parti.

L’Updc semble amorcer un rétropédalage sur l’échiquier politique du pays. Aujourd’hui en son sein, chacun cherche à s’identifier à des leaders qui sont pour le moins effacés. Ikililou Dhoinine s’est muré dans un silence assourdissant même si l’ancien ministre Abdoulkarim Mohamed s’identifie à lui.

Mohamed Ali Soilihi semble être plus intéressé par tout sauf la politique. Seul Nourdine Bourhane est visible de temps à autre, notamment avec le mémorandum signé il y a quelques temps par “des personnalités politiques originaires de Ndzuani” mais son action est trop circonscrite.

Abdou Ousseine, président de l’Assemblée a d’autres chats à fouetter et un agenda “prédéfini” à l’horizon 2021. Un coup, proche du pouvoir, un coup, il s’en éloigne. Lui, aime-t-il à dire,  est là pour voter toutes les lois de la République…

Au même titre que le Rassemblement démocratique des Comores (Rdc) tiraillé entre Djaé Ahamada Chanfi et Mouigni Baraka Saïd Soilihi, le parti Radhi et ses crises intestines opposant Houmed Msaidié, Aboudou Soefo et 14 membres de la section française du parti, la Crc et les clans Yahya Mohamed Illiasse et Ali Mhadji, le Juwa dont une partie incarnée par Ahmed El Barwane est dans l’opposition et une autre partie incarnée par Sounhadj Attoumane au pouvoir, L’Updc vient de rentrer dans les rangs. Le plus étonnant, dans l’Updc, tout le monde s’applique à nier l’évidence.
 


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