logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Commission de l’Océan indien I Quel avenir après la Covid-19 ?

Commission de l’Océan indien I Quel avenir après la Covid-19 ?

Politique | -

image article une
Les ministres des Affaires étrangères de la Commission de l’Océan indien (Coi) ont échangé, vendredi 5 mai, par vidéoconférence, au cours d’une session extraordinaire organisée à l’initiative de l’Union des Comores qui assure la présidence en exercice du Conseil. La mise en œuvre du Plan régional de riposte contre la Covid-19, le prochain sommet des chefs d’Etat de Tananarive et la passation de fonctions au sommet de l’organisation ont été au centre des échanges qui ont duré moins de deux heures de temps. Les travaux ont été ouverts officiellement par le chef de l’Etat, Azali Assoumani.

 

Quel avenir pour la Coi après la fin de la crise sanitaire ? Quelle réponse apporter à la pandémie de Coronavirus dans les pays membres ? Tels sont les principaux points longuement discutés par le Conseil des ministres de la Commission de l’Océan indien (Coi) au cours d’une session extraordinaire virtuelle organisée le vendredi 5 mai.
Les ministres Souef Mohamed El-Amine, président en exercice du Conseil, Hamada Madi, secrétaire général de la Coi, Djacoba A.S. Oliva Tehindrazanarivelo, ministre malgache des Affaires étrangères, Jean Baptise Lemoyne, secrétaire d’Etat français auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Barry Faure, secrétaire d’Etat auprès du vice-président de la République des Seychelles ont pris part aux échanges.

Le Réseau Sega One Health

Les travaux ont été ouverts officiellement par le chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani. Ce dernier n’a pas manqué, dans son mot d’ouverture, de féliciter «la solidarité régionale» manifestée tout au début de la crise sanitaire et les mesures prises pour activer le Réseau Sega One Health, ce dispositif de veille sanitaire (Uvs) de la région Océan indien.
«Au moment où l’ensemble de la planète reste fortement éprouvé par cette menace sans précédent, voudrais-je saluer la rapidité et la solidarité de nos Etats qui ont su prendre toutes les mesures urgentes pour contenir cette pandémie grâce aux initiatives prises dans chaque pays, renforcées par l’appui de nos partenaires, au premier rang desquels, l’Agence française de développement», a-t-il souligné. 
«Cette redoutable pandémie a prouvé, encore une fois, que nos pays ont toujours su mutualiser leurs efforts pour démontrer que la solidarité dans notre région, est une réalité appelée à rayonner, au-delà de notre espace indianocéanique», a encore mentionné le président de la République. «Merci de votre engagement et merci de faire encore avancer aujourd’hui un peu plus, cette Commission de l’océan Indien qui est notre Maison commune et le premier cercle de solidarité régionale de tous nos Etats membres !».

Des nouvelles orientations communes

Les pays membres de l’Océan indien ont validé un plan de riposte régional contre la pandémie de Coronavirus et se concertent régulièrement pour sa mise en œuvre à travers le Réseau Sega One Health, financé par l’Agence française de développement (Afd) à hauteur de 4,5 millions d’euros. Ce plan vise à accompagner les pays à faire face à la pandémie de Coronavirus grâce à des programmes d’assistance sanitaire coordonnés au niveau régional.
Les Etats membres devraient, en marge de ce conseil extraordinaire, apprendre la nature de ce plan de riposte régional contre la Covid-19 et dégager des nouvelles orientations communes pour «une mise à niveau des systèmes de santé publique dans chaque État membre de la Coi par rapport aux exigences de l’Oms» mais aussi «renforcer les capacités, les services et les systèmes de laboratoire en termes d’équipement, de tests et de formations», d’après une note synthèse de la Commission de l’Océan indien.

 

La France, par la voix de son secrétaire d’Etat, Jean Baptise Lemoyne, a exprimé sa disponibilité à soutenir le mécanisme régional de renforcement des capacités des systèmes de santé des pays membres. Et c’est dans ce cadre que l’Union européenne, l’un des partenaires de la Coi, s’est montrée favorable à apporter un appui budgétaire conséquent de «9,35 millions d’euros des 16 millions destinés initialement à un projet de gestion des risques et désastres naturels», pour soutenir la Coi dans ses efforts d’appui aux pays membres en matière de riposte sanitaire.

La Commission de l’Océan indien ne s’est pas limitée sur le secteur de la santé. L’avenir de l’organisation y a occupé une place de choix dans les débats. L’organisation régionale estime que la pandémie de Covid-19 a des effets négatifs sur l’économie, comme l’a d’ailleurs insisté le ministre malgache des Affaires étrangères, Djacoba A.S. Oliva Tehindrazanarivelo, pour qui il y a urgence d’anticiper à un vaste plan de relance régional spécifique. «Nos économies sont fortement impactées, nous nous devons de prendre les mesures qui s’imposent», a-t-il plaidé.

Emplois, sécurité alimentaire

Un constat partagé par le secrétaire général de la Coi. «Notre réponse ne peut se limiter qu’à la santé. Il est aussi question de ralentissement économique, d’emplois menacés, de fragilités sociales exacerbées, de bouleversements sociétaux inédits», a ainsi souligné Hamada Madi.
Le Conseil a ainsi recommandé «une étude d’impact socio-économique de la pandémie de Covid-19» mais aussi la poursuite de la coopération avec des organisations régionales et internationales pour arrêter des mécanismes de financement de projets structurants dans des domaines stratégiques qui contribueront en amont à contenir les effets de la crise économique.

Il est notamment question du «lancement ou la réactivation d’actions de coopération régionale comme la reprise du Comité des aviations civiles des pays de la Coi pour coordonner la relance de l’industrie du transport régional, des actions conjointes avec Cap Business océan Indien sur la base des besoins émanant des acteurs économiques, ou encore l’achat groupé d’équipements / produits stratégiques les médicaments», d’après toujours la note synthèse de la Coi..

Le 5eme sommet des chefs d’Etat

Tout comme «la collaboration renforcée avec le Système des Nations unies pour une coordination des mesures de résilience face aux impacts socioéconomiques du Covid» avec la possibilité de «faciliter l’accès à des financements pour soutenir la relance économique, l’annulation de la dette ou encore l’accès à de prêts à des taux préférentiels».

Les ministres des Affaires étrangères ont également jugé utile d’adapter «des projets en cours pour une réponse ciblée et créative axés sur les résultats, notamment les projets « Entrepreneuriat et coopération commerciale » et «Sécurité alimentaire » financés par l’Union européenne» et ouvrir «des discussions avec les partenaires pour apporter des soutiens ciblés aux filières pêches et à la gouvernance du secteur au niveau régional à travers les projets Swiofish 1 et 2 financés par la Banque mondiale et Ecofish financé par l’Union européenne».

Le conseil des ministres extraordinaire s’est également penché sur le 5eme sommet des chefs d’Etat qui devait avoir lieu le 25 juin prochain mais qui vient d’être reporté à une date ultérieure à cause de la crise sanitaire. La France, au sujet de la dette de certains pays membres, a également annoncé les démarches engagées pour obtenir un moratoire exceptionnel auprès des principaux créanciers multilatéraux. 

A.S. Kemba

  Il est interdit de copier ou de reproduire partiellement ou totalement, cet article sans l’autorisation d’Al-watwan.

 

Commentaires