Les élections des maires qui se sont déroulées pendant le week-end à Ndzuani ont, sans surprise, basculé en faveur des deux principaux partis qui avaient présenté le plus de listes de candidatures au niveau de l’île, à savoir la Crc (Convention pour le renouveau des Comores) et le parti Orange.
Le premier aurait raflé quatorze mairies sur les vingt que compte l’île, concédant les six restants à Orange (4) et à des «indépendants». La formation politique du ministre de l’Intérieur en charge des élections, Orange, a quand-même gagné trois grandes villes, à savoir Mutsamudu, le chef-lieu de l’île, Wani et Bambao-mtsanga, plus la commune de Moya. Elle avait présenté ses listes dans quatorze communes.

Si la Crc et le parti Orange s’en sont bien sortis, il n’en est pas de même pour Radhi, le parti du ministre de l’Economie, Houmed M’saidie. La troisième formation politique légale à prendre part à ces communales anjouanaises n’a pas pu se distinguer dans aucune des quatre communes où elle s’était présentée.
D’ores et déjà, les maires élus sont entrés en fonction avec leurs conseils. À Mutsamudu, une passation de service «technique» a déjà eu lieu le lundi, entre le maire élu, Zarouki Bouchrane, et le sortant, Amirdine Mohamed. Deux hommes qui se connaissent bien puisqu’ils ont fait partie du conseil municipal de Mutsamudu ces cinq dernières années. Dans d’autres communes également, comme à Ongoju ou à Domoni (où le maire sortant, Nassuf Ahmed Abdallah, a été réélu), les nouveaux édiles ont pris leurs fonctions le même lundi.

L’installation des conseils municipaux et l’élection des maires se sont déroulées sans heurts dans la plupart des communes mais à Mutsamudu la contestation des têtes des listes vaincues est toujours vive. Le lendemain de l’élection, Ahmed Salim, tête de liste de la Crc, est revenu, sur sa page Facebook, sur les «irrégularités de part et d’autre» qui «obligent les candidats à recourir devant la Cour suprême». Et le lendemain lundi, il a qualifié, toujours sur sa page Facebook, la note du préfet qui convoquait la passation de service de «document plein de fautes (...) pour précipiter une passation de service illégitime».