La passation de service officielle et solennelle a eu lieu le samedi 1er août dernier à l’hôtel de ville de Mutsamudu entre le nouveau maire élu de la commune, Zarouki Bouchrane, et son prédécesseur, Amirdine Mohamed, en présence du directeur de cabinet du gouverneur de Ndzuani, du préfet de Mutsamudu, et d’une foule assez nombreuse d’invités. Le préfet, Ali Boura Soilihi, a, «au nom du ministère de l’Intérieur et de la Céni [Commission électorale nationale indépendante]», lu le procès-verbal de l’installation du conseil municipal et de l’élection du nouveau maire, qui ont eu lieu une semaine avant. Selon ledit procès-verbal, Zarouki et ses trois adjoints (Ahmed Salim Abdou, Ibrahim Saïd et Inticha Abdouroihmane) ont été élus avec 87 % des voix.
Le nouveau maire a, dans son discours en français, adressé ses remerciements «à ceux qui ont contribué au dénouement de cette élection, en particulier le préfet» de la région.
«L’honnêteté, la rigueur et la bienveillance»
Rappelons en effet que celle-ci s’est déroulée dans une ambiance tendue, et le résultat est jusqu’à ce jour contesté par les candidats vaincus. Zarouki Bachrane a néanmoins appelé tout le monde à se joindre à lui pour «s’attaquer aux maux qui gangrènent Mutsamudu», sa «devise» étant «l’honnêteté, la rigueur et la bienveillance».
Cet ancien fonctionnaire français à la retraite a annoncé un programme ambitieux pour son mandat, comprenant une multitude de projets. Parmi ceux-ci, la création d’une «caisse unique de recouvrement» des recettes de la mairie, et la systématisation des «comptes rendus de la gestion du budget municipal et la réalisation des projets».
Avant Zarouki, le maire sortant, Amirdine, a prononcé un assez long discours dans lequel il est revenu sur son bilan. «Nous avons voulu concrétiser notre programme annoncé en 2015, mais Dieu ne l’a pas voulu», a-t-il d’abord regretté, avant de citer plusieurs «projets» qu’il «a initiés sans avoir eu les moyens de les concrétiser», et d’autres dont les financements seraient déjà acquis. Pour ces derniers, il dit «laisser le soin» à son «successeur pour les mettre en chantier». Tout en affirmant que l’État n’a jamais subventionné sa mairie, il a toutefois reconnu avoir été payé cinq mois de salaire sur cinq ans de mandat (il aurait perçu un salaire de 400.000 francs et la moitié pour ses adjoints).
En gros, Amirdine dit avoir «réhabilité le siège de la mairie», «reçu plusieurs ambassadeurs et même le chef de l’État», et «mis fin aux actes administratifs truffés de fautes qui étaient autrefois produits par la mairie». Mais ce dont il est le plus fier, c’est de s’être aligné, lui et ses homologues maires, sur la politique du chef de l’État, «afin d’épargner des troubles à sa commune». Il est en effet à rappeler qu’Amirdine Mohamed a été élu maire du parti Juwa en 2015, avant de basculer du côté de la mouvance du gouvernement Azali, au plus fort des campagnes en faveur des assises nationales des 42 ans d’indépendance.
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