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Comores-France Souef Mohamed El-Amine : «le dialogue reste le meilleur moyen pour rapprocher les trois îles de Mayotte»

Comores-France Souef Mohamed El-Amine : «le dialogue reste le meilleur moyen pour rapprocher les trois îles de Mayotte»

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Sur le plateau de nos confrères de TV5 monde, Souef El-Amine réaffirme les propos du président Azali tenus lors de la conférence conjointe avec Emmanuel Macron à l’Elysée sur Mayotte : «Mayotte est comorienne». Le patron de la diplomatie comorienne a par la suite montré que le dialogue entre les deux pays avec les mahorais «est le moyen le plus approprié pour réunir les quatre îles». «Les mahorais ont le droit d’être français comme les Grands comoriens, les Anjouanais et les Mohéliens. Mais le territoire est comorien», a précisé Souef Mohamed El-Amine.

 

Près de 72 heures après la conférence des présidents Azali Assoumani et Emmanuel Macron à l’Elysée, le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, a été l’invité du journal Afrique de Tv5 monde. Lors de son entretien, il a tenu a rappelé l’histoire du dialogue entre les Comores et la France depuis 1975 sur le problème qui divise les deux pays depuis l’indépendance : «l’île de Mayotte». «C’est un différend qui date de 1975, ce n’est pas dans 30mn qu’on pourra trouver des solutions», a-t-il souligné avant d’annoncer qu’il faut établir le dialogue. «Le dialogue a été recommandé par les différentes résolutions des Nations unies. Le président Mitterrand l’avait bien dit quand il a visité les Comores en 1990 que la France a le rôle de faciliter le rapprochement entre les trois îles et Mayotte pourvu que les populations de trois îles soient tous des Comoriens. Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est le dialogue. Le dialogue avec la France mais aussi avec nos frères et sœurs de Mayotte», a expliqué le ministre comorien des Affaires étrangères.
Souef Mohamed El-Amine est revenu sur le statut de Mayotte. Une question qui avait divisé le président Azali et Macron lors de leur conférence de presse conjointe à l’Elysée. «Le président Macron a dit que Mayotte est française ; c’est tout à fait normal. Parce que pour le moment c’est la France qui contrôle Mayotte. Le président Azali a dit que Mayotte est comorienne c’est normal parce qu’il s’est basé sur des faits historiques, culturels, linguistiques mais aussi sur des résolutions pertinentes (des Nations unies)», a soutenu le ministre, persistant qu’ils (les deux chefs d’Etat) ne renoncent pas à l’île de Mayotte et ne reconnaissent pas Mayotte comme département français. Les Mahorais ont le droit d’être français comme les Grands comoriens, les Anjouanais et les Moheliens. Mais le territoire est comorien».


Le ministre des Affaires étrangères s’est ensuite expliqué par rapport au document-cadre qu’il a signé avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian. Un document très critiqué par l’Union de l’opposition. Pour Souef Mohamed El-Amine, ce document-cadre parle de beaucoup de choses, notamment «de la coopération entre les deux pays». Le patron du Maeci a indiqué qu’»aujourd’hui par rapport à ce qui se passe entre Anjouan et Mayotte, dans ce bras de mer, il y a une perte énorme des vies humaines. Nous sommes, en quelque sorte, responsables. On n’est pas coupable, on est responsable […], donc nous avons l’obligation de veiller sur tous se qui passe entre les trois îles et Mayotte».
Avant de finir, Mohamed Souef El-Amine a annoncé que pour faire arrêter le départ des Comoriens de trois îles vers Mayotte ou autre pays du monde, le gouvernement propose des formations et des politiques d’insertions professionnelles aux jeunes «dans le cadre de cette coopération avec la France. Nous avons signé cet accord qui stipule que cet argent sera versé dans le cadre de l’insertion professionnelle, de l’éducation, de la santé…». Souef persiste qu’elles (les autorités comoriennes) n’accepteront jamais que «des Comoriens soient refoulés de Mayotte pour retourner à Ndzuani ou à Ngazidja dans des conditions qui ne sont pas acceptables un peu partout dans le monde», dira-t-il en promettant qu’il y aura «des mesures d’accompagnement». Le chef de la diplomatie conclura en corrigeant le terme «immigration» que les détracteurs du document veulent faire intégrer dans le texte. «On parle des mouvements des personnes non maîtrisés entre les îles. On ne peut pas parler d’immigration dans un seul pays», dixit Souef Mohamed El-Amine.

Chamsoudine Saïd Mhadji

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