La France s’est engagée à soutenir « 14 projets prioritaires » aux Comores dans le cadre d’un accord-cadre de partenariat stratégique avec les Comores signé hier par les ministres des Affaires étrangères des deux pays au Palais de l’Elysée en présence des deux chefs d’Etat. Souef Mohamed El-Amine et Jean Yves Le Drian se sont montrés satisfaits après avoir paraphé l’accord en question dont il est difficile, pour l’instant, de savoir les termes et les engagements réciproques pris par les deux pays. On sait que l’accord-cadre a été élaboré après de longues discussions démarrées après la signature, le 6 novembre 2018 à Paris, « d’une Déclaration conjointe » dans laquelle les deux pays affichaient une volonté de soutenir le développement aux Comores et la nécessité de contrôler les mouvements incontrôlés entre les îles afin de mettre un terme aux drames dans le bras de mer entre Mayotte et les autres îles de l’archipel.
Un renforcement des structures de santé dans les îles
La France annonce une enveloppe de 150 millions d’euros (plus de 73,863 milliards de francs comoriens) destinée à soutenir de nombreux volets touchants les secteurs productifs, la formation professionnelle, la santé, l’environnement, entre autres. Une partie des fonds devrait aussi aider à financer un dispositif de sécurité en mer à travers des programmes de formation au profit des garde-côtes comoriens. Au niveau de la santé, des discussions ont été engagées dans le cadre de cette assistance française avec l’idée d’améliorer la qualité des soins par un renforcement des structures de santé dans les îles. Ce nouveau cadre d’appui viendra en complément au partenariat classique de la France aux Comores dans le cadre des projets de l’Agence française aux Comores (Afd). Le président Emmanuel Macron a annoncé «la multiplication par 10 des engagements de l’Afd dans les cinq prochaines années» aux Comores. Les deux pays devraient dévoiler « un plan commun » de lutte contre les drames en mer par un renforcement des moyens de leurs unités d’interventions respectives.
Le chômage des jeunes, les mouvements de circulation entre les îles
Les deux chefs d’Etat se sont montrés sensibles à de nombreuses problématiques telles que le chômage des jeunes, les mouvements de circulation entre les îles et la sécurité maritime dans la zone Océan indien. Il s’agit, pour Emmanuel Macron, de concrétiser des pistes de solutions aux questions humanitaires et de résoudre «les déséquilibres» en matière de développement socio-économique dans l’archipel des Comores. Il y a quelques semaines, « des contrats de convergence » ont vu la mobilisation d’importants fonds au profit de l’île comorienne de Mayotte.
Le ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, en conférence de presse à Moroni, avait fait part de cet accompagnement de la France, soulignant qu’il appartiendra aux services compétents de prendre le relais pour soumettre des programmes et projets réalistes au profit du développement du pays. Le président Emmanuel Macron a, encore une fois, salué l’esprit de responsabilité manifesté par les plus hautes autorités comoriennes dans « cette nouvelle dynamique » censée soutenir le développement des îles malgré «les désaccords » légitimes nés au sujet de Mayotte.
A.S.Kemba