S’agit-il de la fin du feuilleton ? Beaucoup veulent le croire. C’est en tout cas ce qui ressort d’un courrier daté du lundi 14 avril envoyé par le directeur général de l’Agence Nationale des Affaires Maritimes (Anam) au directeur général de la Société Comorienne des Ports (Scp). La missive porte sur « la reprise de la navigation maritime entre l’Union des Comores et la République de Madagascar ».«C’est une bonne nouvelle, tant que les liaisons n’avaient pas repris, nous avions des problèmes », a réagi Cheikh Ben Sidi, chef d’agence à Mutsamudu d’Acadie, un navire battant pavillon comorien, joint par Al-watwan.
Le bateau qui a une capacité maximale de 300 passagers aux profils divers (commerçants, touristes, malades, ou étudiants pendant la rentrée scolaire) effectue trois voyages par mois. Aussi, dès ce jeudi, il fera cap sur Majunga, sans doute la plus comorienne des villes malgaches.Dans le courrier cité plus haut, l’on y apprend qu’il y a eu des échanges entre les autorités des deux pays. A la suite de cela, l’Anam s’est dite rassurée «que les navires pourront effectuer ses entrées et ses sorties aux ports de Madagascar sans les moindres craintes». Par « sans crainte », il faut comprendre que les passagers en provenance des Comores ne seront pas soumis à une surveillance accrue. Elle autorise donc «la direction générale des ports à reprendre les liaisons maritimes entre les deux pays».
Est-ce l’épilogue d’une brouille qui n’a que trop duré ? En tout cas, dans une note datant du 29 mars, l’Anam avait regretté «les mesures restrictives» des autorités maritimes régionales de Majunga, «rendant impossible la reprise du trafic maritime». Les mesures en question sont, entre autres, selon une note verbale émanant du ministère des Affaires étrangères malgaches, « la désinfection systématique des bagages et des véhicules à l’arrivée, contrôles sanitaires renforcés aux points d’entrée et chimioprophylaxie (administration en prévention de médicament, anti-infectieux, antiviral etc, ndlr) pour toutes les personnes entrant sur le territoire». Une annonce peu appréciée par les autorités comoriennes ayant eu pour conséquence la suspension des liaisons maritimes entre les deux Etats de l’océan indien.
Pour rappel, à la mi-mars, les Comores et Madagascar, en bisbille, ont renoué le dialogue. Celui-ci a été notamment symbolisé entre autres par la restitution des 28 lingots d’or réclamés par la Grande Ile. Lingots d’or qui avaient été interceptés en décembre 2021 à l’Aéroport International Moroni Prince Said Ibrahim (Aimpsi) alors que trois individus, deux ressortissants malgaches et un Comorien s’apprêtaient à prendre un jet privé à destination de Dubaï. En janvier 2022, les Malgaches ont été extradés vers leur pays d’origine.L’avenir nous dira s’il s’agit bien de la fin du feuilleton, en ce qui concerne ce sujet, entre les deux pays frères ou s’il faut s’attendre à un autre rebondissement. En attendant, la reprise des liaisons aériennes.