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Comores-Maroc I Les deux pays franchissent «un nouveau palier» de leur coopération

Comores-Maroc I Les deux pays franchissent «un nouveau palier» de leur coopération

Politique | -

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Les Comores et le Maroc ont été limités jusqu’ici à un partenariat à minima avec l’octroi de bourses de formation et de soutiens mutuels dans le concert des Nations. Mais, depuis deux ans, les deux pays ont décidé d’élargir leur champ de partenariat en intégrant de nouveaux volets dont la coopération économique et scientifique, l’appui à la levée de fonds d’investissements et l’expertise dans certains domaines comme l’agro-alimentaire ou la santé. Lundi, les Comores ont procédé à l’ouverture officielle de leur ambassade à Rabat. Le Maroc compte ouvrir la sienne à Moroni “dans quelques mois”.

 

Les Comores et le Royaume du Maroc viennent de signer lundi 26 octobre “cinq accords de coopération” couvrant de nombreux domaines dont “la formation diplomatique, la gestion des communautés établies à l’étranger et les domaines agricoles et de la santé”. Les officiels des deux pays annoncent, par ailleurs, “l’établissement d’un mécanisme de consultations politiques”, d’après les termes consacrés par les deux documents signés par le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal et son homologue marocain, Nacer Bourita.

Une coopération vieille de 40 ans

On apprend que le ministre Dhoihir Dhoulkamal a remercié le roi Mohamed VI pour “son engagement constant à accompagner les Comores dans leur développement et à préserver les liens forts d’amitié et de coopération entre l’Union des Comores et le Royaume du Maroc”, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères qui précise que “le Maroc apporte un soutien dans le secteur de l’administration depuis très longtemps”.


L’inauguration officielle de la représentation diplomatique comorienne en terre marocaine est perçue comme “un symbole” mais surtout “une grande fierté” pour les deux pays dont les relations sont marquées du “sceau de l’excellence”. Rabat et Moroni viennent aujourd’hui de franchir un nouveau palier de leur coopération, vieille de plus de quarante ans. Les Comores et le Maroc ont été limités jusqu’ici à un partenariat à minima avec l’octroi de bourses de formation et de soutiens mutuels dans le concert des Nations.
Mais, depuis deux ans, les deux pays ont décidé d’élargir leur champ de partenariat en intégrant de nouveaux volets dont la coopération économique et scientifique, l’appui à la levée de fonds d’investissements et l’expertise dans certains domaines comme l’agro-alimentaire ou la santé. L’ouverture d’un consulat à Laâyoune l’an dernier a été bien accueillie à l’autre rive du Sahara où on y a vu “un geste fraternel d’une si grande portée diplomatique majeure”.

Depuis le règne de Hassane II

“Nous croyons fortement au Maroc comme moteur de développement et de soutien. Nous croyons à la fraternité qui lie les deux pays”, a souligné le chef de la diplomatie comorienne, citée par plusieurs medias marocains. Le ministre comorien a vanté les liens historiques qui guident les rapports comoro-marocains depuis le règne du roi Hassane II. “Cette fraternité s’est manifestée à travers les grands efforts d’accompagnement du Royaume envers ses frères comoriens, en particulier la formation des cadres comoriens qui, aujourd’hui, sont devenus les plus hauts responsables du pays”, a encore souligné Dhoihir Dhoulkamal.

Les accords signés établissent solennellement un nouveau cadre d’appui en matière d’expertise pour le développement de secteurs stratégiques, susceptibles d’accompagner la vision de l’Emergence prônée par les autorités comoriennes. L’agriculture est au cœur de cette ambition. Outre l’octroi de bourses de formation aux jeunes dévoués aux métiers agricoles, le Maroc compte bien les accompagner après leurs formations pour le montage de leurs projets jusqu’à leur maturation.
Cette volonté a été déjà affichée depuis décembre 2019 par les autorités marocaines qui souhaitent inaugurer une phase nouvelle de leur coopération avec l’Union des Comores. Le Maroc a été le pays le plus numériquement représenté à la conférence de Paris avec une délégation de 40 personnes issues de presque tous les milieux économiques du royaume, allant des télécommunications, à l’agriculture en passant par l’énergie, le tourisme et les nouvelles technologies.

3000 bourses d’ici 2030

A l’issue de la Cpad, le Maroc a annoncé la mise à disposition de 3000 bourses à l’Union des Comores d’ici à 2030 pour couvrir les études de jeunes comoriens dans les universités mais aussi pour des formations professionnelles dans les domaines cités par les accords signés par les deux ministres. “Les Comores peuvent compter sur le Royaume du Maroc pour les accompagner de manière concrète et durable, à titre bilatéral, ou dans le cadre d’une action triangulaire avec d’autres partenaires”, avait souligné Nacer Bourita en marge de la Cpad à Paris.


Au cours de sa rencontre avec la Confédération générale des entrepreneurs du Maroc (Cgem), le ministre des Affaires étrangères a demandé et obtenu “la création de filiales des entreprises marocaines et autres startups” aux Comores pour faire partager l’expérience aux jeunes entrepreneurs comoriens. Un accord entre l’Uccia et la Cgem a déjà été signé en décembre à Paris en marge de la Conférence de Paris. Il est mentionné dans le document “l’appui du Cgem aux organisations patronales et aux jeunes entrepreneurs comoriens”. L’Agence nationale de coopération internationale (Anci) a signé un mémorandum d’entente avec sa consœur marocaine en 2018 dans le même esprit de mobiliser les techniciens du royaume en faveur de la promotion des secteurs de développement aux Comores dont l’expertise manque cruellement.

Le secteur privé comorien

Accompagné du Consul des Comores à Laâyoune, Saïd Omar Saïd Hassane, le ministre Dhoihir Dhoulkamal, au cours de sa visite de travail, a rencontré la directrice générale de l’Office de la formation professionnelle et technique et du travail (Optt), Loubna Tricha. “Les discussions portaient sur la formation professionnelle et technique, les stages de perfectionnement sur les secteurs ciblés, l’accompagnement des étudiants comoriens pour le montage, l’incubation et les business plans”, a-t-on indiqué. De même, le Maroc a pris l’engagement d’accompagner l’Union des Comores dans son processus d’adhésion au sein de l’Alliance africaine pour la formation professionnelle.

Le Maroc ambitionne mettre en place le dispositif d’appui nécessaire au secteur privé comorien. D’une part, pour que celui-ci puisse bénéficier des facilités auprès des fonds d’investissements étrangers pour pouvoir accompagner la politique de développement du pays. Et d’autre part, pour apporter l’expertise nécessaire dans la concrétisation des projets structurants contenus dans le Plan Comores Emergentes (Pce).


“La construction économique et le tourisme comptent beaucoup parmi les secteurs dont l’Union des Comores réitère et exprime le souhait de profiter du savoir-faire et de l’expertise marocains dans l’ambition de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030”, a souligné le ministre Dhoihir Dhoulkamal, cité par le communiqué du ministère des Affaires étrangères.


Les autorités marocaines comptent ouvrir “dans quelques mois” l’ambassade du royaume aux Comores, l’ultime étape pour raffermir les liens historiques et renforcer cette coopération appelée à se diversifier encore davantage sur le long terme.

A. S. Kemba

 

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