Le gouvernement de l’Union des Comores et le Système des Nations Unies (Snu) ont tenu, ce mardi 12, un dialogue « stratégique » de haut niveau. L’Objectif est de renforcer la coordination de l’action publique en matière de développement afin de mieux répondre aux aspirations concrètes de la population comorienne. La rencontre s’inscrit dans la continuité du séminaire gouvernemental d’avril dernier, marqué par une volonté affirmée d’accélérer la mise en œuvre du Plan Comores Émergent (Pce).
« De la réflexion à l’opérationnalisation »
Celui-ci a été sérieusement éprouvé ces dernières années par des chocs exogènes majeurs, allant de la pandémie de Covid-19 aux tensions géopolitiques internationales. Dans son mot d’ouverture, la commissaire générale au Plan, Najda Said Abdallah, a dit espérer que ce dialogue « passe de la réflexion à l’opérationnalisation », en convenant sur des priorités communes et des mécanismes d’accompagnement nécessaires à la réussite du Pce. « Il s’agira entre autres de convenir des priorités communes et des mécanismes d’accompagnement pour réussir les défis qui sont les nôtres.
Aussi, convient-il de consolider et renforcer les mécanismes de gouvernance existants pour garantir l’efficacité et la performance des résultats », a-t-elle poursuivi. La commissaire a indiqué que « 21 projets phares » redimensionnés nécessitent un financement immédiat, afin d’accélérer l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd) et des cibles du plan Comores émergent. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la gouvernance, la planification et le suivi-évaluation, « car l’Union des Comores n’a pas le luxe de faire de l’attentisme si elle souhaite rejoindre le rang des pays émergents de l’océan Indien à l’horizon 2030 ».
Pour le secrétaire général du gouvernement, Nour el-Fath Azali, cette journée reste un « moment de vérité ». Il a rappelé que les ateliers thématiques tenus en avril ont permis d’identifier des priorités claires : améliorer l’efficacité de l’aide au développement et mobiliser davantage de financements privés, promouvoir l’équité de genre et l’emploi des jeunes, avec une participation féminine aux postes de décision, passée de 3 % à 18 %.
Un «checkpoint» vers l’émergence
«Les résultats de la revue mi-parcours du Pce (2022-2024) sont encourageants : croissance économique, réduction de l’inflation, hausse des recettes internes, et progrès dans les infrastructures et le développement humain », s’est réjoui, le secrétaire général du gouvernement, qui reconnait, par ailleurs, que les défis à relever sont nombreux. Il a cité entre autres la faiblesse du cadre budgétaire, le manque de ressources humaines qualifiées, la coordination institutionnelle perfectible.
De son côté, le représentant résidant des SNU aux Comores, James Tsok Bot a souligné que cette rencontre fait suite à la retraite stratégique de Nations Unies, qui a jeté les bases d’un partenariat plus cohérent. « Ce dialogue est un point d’étape mais surtout un point de départ vers une coopération encore plus stratégique et coordonnée qui prendra le relais », a déclaré, le representant. A l’entendre, le Snu souhaite aligner le futur cadre de coopération (2027-2030) sur les échéances du Pce et des Odd.