Le président de l’Assemblée nationale, Moustadroine Abdou, a échangé avec son homologue sénégalais, El Malick N’diaye, le jour même de la célébration du cinquantenaire, peu après la fête. Reçu au pavillon d’honneur de la représentation nationale, le président de l’Assemblée du Sénégal, membre éminent du Pastef (au pouvoir depuis 2024) a eu « des entretiens cordiaux » avec les députés comoriens, selon Moumine Moussa Abdallah, secrétaire général de l’institution qui parle « d’un moment empreint de courtoisie et de fraternité».
Les deux hommes ont ravivé les relations historiques entre les deux pays. Le Sénégal et l’Union des Comores ont construit « des bases solides » de coopération après l’indépendance de l’archipel. Le Sénégal a été l’un des premiers pays d’Afrique à avoir accueilli, au début des années 1980, des étudiants comoriens dont certains sont aujourd’hui des hauts fonctionnaires et des ambassadeurs. «De nombreux cadres comoriens sont formés au Senegal. C’est un pays avec lequel nous entretenons de très bonnes relations», ajoute Moumine Moussa Abdallah. Au-delà des liens fraternels, de la proximité religieuse et de la coopération bilatérale, les deux pays ont de bonnes raisons de se côtoyer mutuellement après des décennies d’accompagnement réciproque.
La reconnaissance du peuple comorien envers le Sénégal
Avant l’ouverture de leurs missions diplomatiques à l’étranger, les Comores se faisaient représenter diplomatiquement à l’international par le Sénégal. À l’Onu, au sein de l’Organisation de la Conférence islamique (Oci) devenue (Organisation de Coopération islamique (OCI) et bien d’autres institutions internationales, ce sont des diplomates sénégalais qui expédiaient les affaires de la République fédérale islamique des Comores (Rfic). « Les Sénégalais avaient des attributions consulaires pour protéger les ressortissants comoriens », souligne l’actuel ambassadeur des Comores à Paris, Hamada Hamadi, formé à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam), «Promotion Ahmadou Malick Guaye» en 1989.
Le pays avait également dépêché des enseignants aux Comores pour combler le manque de professionnels dans l’enseignement public. Moustadroine Abdou, au cours de ses échanges avec El Malick N’diayé, a profité pour honorer le Sénégal et exprimer la reconnaissance du peuple comorien envers le Sénégal qui continue à être encore aujourd’hui l’une des destinations privilégiées des jeunes comoriens en quête de formation académique. Les autorités comoriennes ont d’ailleurs inauguré officiellement à Moroni « L’Avenue de la République du Sénégal» sur la voie menant de la Corniche à la présidence de la République, en reconnaissance à cet accompagnement constant de l’Etat sénégalais.