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Comores - Union européenne I Le nouvel ambassadeur loue la coopération bilatérale et espère un rétablissement de l’accord de pêche

Comores - Union européenne I Le nouvel ambassadeur loue la coopération bilatérale et espère un rétablissement de l’accord de pêche

Politique | -   Chamsoudine Said Mhadji

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Dans un entretien accordé à Al-watwan et Ortc, le nouvel ambassadeur de l’Union européenne (Ue) aux Comores en résidence à Madagascar, Roland Kobia, est revenu sur la coopération entre l’Union européenne et l’Union des Comores. Il a parlé du rétablissement de l’accord de pêche.

 

Le nouvel ambassadeur de l’Union européenne, accrédité en Union des Comores, avec résidence à Madagascar, Roland Kobia, et le nouveau chef du bureau de l’Ue à Moroni, Pavlos Evangeli, se sont entretenus avec Al-watwan et l’Ortc. Ils ont abordé plusieurs sujets. A l’occasion, Roland Kobia a d’abord tenu à remercier le président Azali Assoumani, le gouvernement et le peuple comorien pour l’accueil qui lui a été réservé. «Avec le président de la République, j’ai ressenti un très bon accueil et surtout une affirmation réitérée : l’Union des Comores et l’Union européenne sont de véritables amis », soulignera-t-il.


Le diplomate dit avoir remercié et félicité le président suite au vote de l’Union des Comores en faveur de la résolution proposée par l’Ue sur l’Ukraine. «Une fois de plus l’Union des Comores a démontré son amitié, son engagement à l’international en faveur de la paix, au respect de la charte des Nations-Unies, aux principes de l’intégrité des pays en votant en faveur de la résolution proposée par l’Ue et par l’Ukraine conjointement. C’est un signe d’amitié qui a été noté à Bruxelles et qui a été noté aussi dans les capitales des pays membre de l’Ue », a mentionné Roland Kobia.

«Il faut apprendre et comprendre les Comores avant d’agir»

Le diplomate européen a tenu à préciser qu’il est en période d’apprentissage. «Je prends mes fonctions en mode de grande écoute. Je suis là pour comprendre le pays. L’Union des Comores est un beau pays qui a une grande histoire et qu’il faut apprendre et comprendre avant d’agir », a-t-il fait savoir avant de souligner que la coopération entre l’Ue et les Comores n’a jamais cessé, elle a toujours été vivante. «Même dans les moments les plus difficiles, on a toujours été des amis, des partenaires loyaux. Nous nous engageons dans le cadre du plan Comores émergent (Pce) », a-t-il insisté.


L’ambassadeur s’engage à renforcer la coopération avec les Comores. «Mon ambition avec le chef du bureau et son équipe, c’est de continuer sur cette lancée, avec un véritable partenariat entre l’Ue et l’Union des Comores, dans un esprit de respect mutuel, d’engagement et surtout dans un esprit de résultats. Ce qui nous intéresse, c’est la mise en œuvre efficace des projets et les résultats en faveur de la population. C’est pourquoi l’Ue soutient beaucoup de projets sur l’agriculture, l’énergie et autres projets sociaux».


Le nouvel ambassadeur, comme le chef du bureau de l’Ue à Moroni, a rappelé que l’Union européenne est engagée depuis plusieurs années dans le développement des Comores. Il a ainsi annoncé certains projets «prioritaires» à l’avenir. «Nous travaillons en étroite collaboration avec la France, nous essayons de mettre en commun nos ressources avec les partenaires internationaux pour avoir plus d’impact», a indiqué l’ambassadeur, évoquant de grands projets structurants.
«Nous allons continuer à soutenir des projets plus proches de la population, qui vont accompagner la population à avoir un niveau de vie qui soit meilleur, à avoir accès à l’éducation et aux soins de santé», a-t-il dévoilé.


Roland Kobia a mis l’accent sur les projets structurels. «Nous misons sur des projets qui auront un impact sur le long terme, sur la richesse, la croissance et la création d’emplois. Une des choses sur lesquelles je vais insister dans ce domaine c’est le secteur privé. Pour réaliser tous ces projets structurants, il y a évidemment le gouvernement, les partenaires internationaux publics comme nous, et aussi le secteur privé. Moi, j’ai plaidé dans les différentes réunions que j’ai eues, pour l’amélioration de l’environnement des affaires pour pouvoir attirer plus d’investissement », a-t-il développé.


L’ambassadeur a indiqué aussi que ses équipes travaillent sur la «bonne gouvernance avec le gouvernement ; les réformes sur l’efficacité dans la gestion des finances publiques». Il citera également des instruments commerciaux mais aussi l’instrument du protocole de la pêche. «C’est du bonus pour les investisseurs aux Comores», a-t-il ajouté.


De son côté, le nouveau chef du bureau de l’Ue à Moroni a laissé entendre que, dans un futur proche, ils vont travailler sur le pacte vert et bleu. Selon lui, une phase d’identification d’actions, comme le développement d’une stratégie nationale dans l’économie bleue, le développement de la filiale de pêche par exemple, l’éco-tourisme, est déjà lancée. Pavlos Evangelidis a parlé aussi de l’entreprenariat des jeunes.

Une prioritée accordée aux investissements européens

L’ambassadeur est, à cet effet, revenu sur le dossier de l’accord de pêche qui a été suspendu. Pour lui, le dossier a évolué de façon extrêmement positive ces derniers temps. «Il y a beaucoup de choses qui ont été faites par l’Union des Comores en réponse à ce qu’il devait être fait pour respecter les règles de l’accord. La volonté de l’Ue est de débloquer cette situation et de rétablir la pleine efficacité de l’accord de pêche qui nous lient et qui a été mutuellement bénéfique», a-t-il mentionné.


Sur ce, le diplomate est revenu sur la dernière procédure engagée. «Un courrier a été envoyé par l’Union européenne au gouvernement des Comores par les hautes autorités de Bruxelles et qui détaille ce qui doit encore être fait. Dès que ça soit fait, je pense que nous pouvons envoyer une mission ici pour une vérification finale et débloquer la suspension. J’espère que pour fêter votre 50ème anniversaire de l’indépendance, nous pourrons marquer une avancée substantielle, voire un résultat final de ce dossier».


En tout cas, pour lui, «l’accord de pêche est un accord commercial qui est très complémentaires avec l’accord de partenariat économique que nous avons en commun».
Concernant les droits de l’Homme, l’ambassadeur fera savoir que le monde vit malheureusement une situation inédite où les droits de l’homme ne connaissent pas une amélioration. «Nous faisons des efforts pour rester au niveau du principe de la charte universelle des droits de l’Homme, de la charte des Nations-unies et de la charte de l’Union africaine. Malheureusement, il faut le dire, on se sent dès fois un peu seule pour promouvoir les droits de l’Homme».

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