Plusieurs interventions ont suivi, à commencer par celle d’un prêcheur de vendredi, Bacar Hatub, selon qui “ce genre d’acte ne peut être commis par un vrai musulman”.
Et tandis que Zarianti Mounir, l’adjointe au maire de Mutsamudu, appelait les différents camps politiques à “ne recourir qu’à la guerre de salive” pour exprimer leurs points de vue respectifs, Mohamed Chahalane, le directeur régional de la Société comorienne des hydrocarbures a souhaité “une peine exemplaire” pour les présumés auteurs de l’ “attentat” déjoué. Car selon lui, ce qui s’est passé à Bandar es Salam “ne s’est jamais produit ailleurs”.
Le plus remonté parmi les intervenants a toutefois été Youssouf Yahoudha, un autre religieux, hanté par le spectre du chiisme. Pour lui, il n’y a que les chiites ou les salafistes qui peuvent commanditer un acte pareil.
Ce qui vient de se passer, c’est une idée qui vient d’ailleurs. Cela ne peut être que les chiites et les salafistes. Nous demandons au gouvernement de nous en débarrasser, a-t-il dit.
La stigmatisation des chiites s’est poursuivie avec Mouayyad, un ancien directeur du Budget de l’île. Il est persuadé, comme son prédécesseur, que ces derniers “lorsqu’ils s’attaquent à un pays, le font sombrer dans le chaos”. S’éloignant encore davantage du sujet des clous, il parlera ensuite de la Russie et du Parti communiste chinois, qui aspireraient à faire de leurs chefs d’Etat respectifs “des présidents à vie”, pour la simple raison qu’ “ils développent leurs pays et s’occupent correctement de leurs populations”.
Et tout en prévenant qu’il “n’a pas dit que le président Azali devait régner à vie”, il s’est demandé si ce que veulent les comoriens
c’est beaucoup de démocratie ou bien des routes, des écoles, des hôpitaux etc..
Le mélange des genres ainsi que l’indexation de minorités religieuses dans cette affaire, qui n’est qu’en début d’instruction, sont donc tout aussi criants. Dans leurs interventions, la plupart des gens ne parviennent toujours pas à éviter de pointer du doigt, de manière directe ou implicite, le camp de l’opposition politique nationale.
Nourdine Midiladji, le coordonnateur de l’action gouvernementale lui-même, n’a pu s’empêcher, lors de son intervention, de lier “l’attentat aux clous” à l’organisation des assises nationales et à ses pourfendeurs.
Il a à son tour suggéré aux opposants de “rester dans le combat des idées” et d’ “éviter que l’on en vienne aux mains” car “cette guerre-là, ils ne la gagneront pas”.