La foule des curieux, mais aussi des partisans du pouvoir insulaire, s’étaient, dès le début de la matinée, rassemblés tout autour, avant même l’arrivée de la gendarmerie. Car le bruit avait couru la veille que les autorités locales allaient de nouveau empêcher la prise de fonction du nouveau directeur. A son arrivée, le Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign) a entrepris de disperser les badauds.
Au cours de cette opération, deux femmes ont été passées à tabac par les gendarmes. Ce climat de violence a fait que de nombreux parents ont vite fait d’aller récupérer leurs enfants à l’école, en ce premier jour de reprise des cours après les vacances du premier trimestre.
La situation avait été tout aussi tendue l’avant-veille samedi, lorsque le vice-président en charge du ministère de l’Aménagement du territoire, Moustadroine Abdou, et quelques autres autorités et membres du parti au pouvoir avaient, pour la deuxième fois, entrepris d’installer officiellement le nouveau patron des lieux, nommé par arrêté dudit vice-président, qui n’est autre que le propre frère de ce dernier. Une dispute avait un moment éclaté entre des commissaires de l’île et des personnalités du parti au pouvoir.
Climat tendu
La gendarmerie avait fini par évacuer tout le monde des lieux, y compris les journalistes (un gendarme a d’ailleurs obligé le photographe d’Al-watwan d’effacer les images faites de la scène). Le même jour, le responsable du service des mines du même établissement, Khaled Cheick, a été arrêté au motif qu’il aurait confisqué les clés de son bureau.
Jusqu’au moment où nous écrivions ces lignes, il était toujours en détention à la gendarmerie de Hombo. A l’heure où nous mettions sous presse, Khaled Cheikh est mis en mandat dépôt à la maison d’arrêt de Koki.
Pour la petite histoire, une première “passation de service”, le 23 décembre dernier, entre Saindou Fadhula et Mohamed Abdou, s’était déjà soldée par une bagarre générale, suivie de l’arrestation de deux commissaires de l’île ainsi que du directeur sortant. Les autorités de l’île de Ndzuani estiment en fait que la nomination d’un directeur des Tp de l’île relève de leur compétence.
Ainsi les fameux conflits de compétences viennent d’être ressuscités, à travers cette nomination polémique. Les jours à venir pourraient nous réserver d’autres surprises du même genre. Car déjà court le bruit d’une prochaine nomination, par le pouvoir central, d’un certain Soulaimame Abdoulhousseine à la direction régionale de l’Agid (Administration générale des impôts et domaine), en replacement de Charkane Abdoulkader, désigné à ce poste depuis plus d’un an par le gouverneur Salami.
Et pas seulement les impôts qui serait visé par le pouvoir fédéral, il y aurait le trésor, la direction des affaires économiques ou encore l’aéroport de l’île également.