Un peu plus de deux mois après la Conférence des partenaires au développement de l’Union des Comores (Cpad) tenue à Paris les 2 et 3 décembre dernier, le président de la République a procédé hier à la mise en place du Haut comité de suiv. Deux décrets ont ainsi été signés hier matin par le chef de l’Etat. Onze membres composent ce haut comité de suivi, à savoir, les ministres de l’Economie et des Finances et celui des Affaires étrangères. En dehors de ces trois ministres, ce haut comité est également composé du secrétaire général du gouvernement, d’un membre du cabinet du président de l’Union, d’un représentant de l’Union des chambres de commerce, d’un représentant des chambres d’agriculture, d’un représentant des partenaires au développement et de trois représentants des gouvernorats à raison d’une personne par île. Ce Haut comité dispose d’un secrétariat exécutif composé de cinq personnes, ils s’agissent de l’ancien ministre des Finances, Assoumani Aboudou (secrétaire exécutif), de l’ancien gouverneur de la banque centrale, Mze Abdou Mohamed Chanfiou, d’Ali Abderemane Chamsoudine, de Nour El-Fath Azali, d’Ayouba Mhoma, de Moumini Shamsia et d’Ahmed Ali Amir. Selon le décret, un expert international va intégrer ce secrétariat exécutif «ultérieurement».
Ce haut comité de suivi est investi de la mission de pilotage technique dans la mobilisation des ressources annoncées lors de la conférence en vue d’assurer la mise en œuvre du Plan Comores émergentes (Pce). Lors de cette cérémonie d’installation, plusieurs personnalités sont revenues sur la réussite de la conférence. Selon ces interventions, la rencontre de Paris apporte des fruits déjà perceptibles puisque certains partenaires ont fait le déplacement à Moroni ces jours-ci à l’instar du Maroc qui a dépêché une délégation dans le pays. En rappelant le financement de 4,3 milliards de dollars de ses principaux partenaires, le chef de l’Etat a ainsi soutenu : «je tiens ici à leur redire notre satisfaction, pour leur présence massive, active et réconfortante à la Cpad et pour leur volonté, clairement affichée, de nous accompagner dans le développement de notre pays. Je saisis également cette opportunité, pour féliciter l’ensemble du peuple comorien pour sa mobilisation et son engagement résolu, dans cette dynamique de l’émergence et dans la marche de notre pays, vers un avenir meilleur».
Pour le président Azali Assoumani, la plus grande fierté de cette conférence est d’avoir pu compter sur l’expertise nationale laquelle a réalisé un travail remarquable salué par tous, pour autant, les défis sont nombreux et immenses mais «je reste convaincu que grâce à la détermination de notre peuple, avec l’appui efficace de nos partenaires, nous sommes capables de les relever et continuer à faire progresser notre pays vers l’émergence. Yes we can». Dans son intervention, le président soutient qu’il faut tirer les leçons des échecs des deux précédentes conférences (Maurice et Doha). D’où la mise en place du Haut comité de suivi. «Si ces conférences n’ont pas pu apporter au peuple comorien les dividendes escomptées, c’est en partie en raison de l’absence d’une structure de suivi de la mise en œuvre des ressources annoncées». Le président Azali Assoumani compte faire revenir l’intelligentsia national parce qu’il estime que pour parvenir à l’émergence à l’horizon 2030, le pays a besoin de sa matière grise. Nous reviendrons sur le profil des membres de ce Haut comité de suivi dans nos prochaines éditions.